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Les films érotiques

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

1967 : en octobre, le Congrès américain vote les crédits destinés à mettre en place une commission qui doit réfléchir sur la pornographie et l'obscénité.

1968 : dans son film if, Lindsay Anderson montre un pubis féminin. Première scène d'amour entre une actrice blanche, Raquel Welch, et un acteur noir, Jim Brown, dans les Cent Fusils de Tom Gries.

Vixen de Russ Meyer est le premier nudie avec scène d'accouplement

1969 : l'exploitation du film hardcore démarre à San Francisco.

1971 : l'inceste est filmé par Louis Malle dans le Souffle ou coeur.

1972 : sortie du premier dessin animé érotique : Fritz the Cat. Aux États-Unis, Deep Throat (Gorge profonde) de Gerard Damiano triomphe au box-office.

Succès du sulfureux Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci.

1974: The Devil in Miss Jones (l'Enfer pour Miss Jones) de Gerard

Damiano, se voit attribuer le prix de la critique au festival d'Avoriaz. Le film Emmanuelle de Just Jaeckin, dont le rôle-titre est interprété par Sylvia Kristel, est interdit pendant quelques mois avant de connaître un triomphe international.

Dans l'Exorciste, le réalisateur William Friedkin fait dire des jurons et des obscénités à une très jeune fille.

1975 : le 23 avril, le premier film hard sort à Paris : History of the Blue Movie.

« Damiano, se voit attribuer le prix de la critique au festival d'Avoriaz.

Le film Emmanuelle de Just Jaeckin, dont le rôle-titre est interprété par Sylvia Kristel, est interdit pendant quelques mois avant de connaître un triomphe international.

Dans /'Exorciste, le réalisateur William Friedkin fait dire des jurons et des obscénités à une très jeune fille.

• 1975 : le 23 avril, le premier film hard sort à Paris : History of the Blue Movie.

Il est suivi de Deep Throat de The Devi/ in Miss Jones et d'Exhibitions.

En août, Paris accueille le premier et dernier festival du film pornographique, au cinéma les Trois Haussmann.

Le 31 octobre, on vote la loi qui institue le classement X des films « à caractère pornographique ».

• 1976 : dans son film Maîtresse, Barbet Schroeder montre des rituels sadomasochistes.

Le chef-d'œuvre du cinéma érotique ------------ --1 est dû à un Japonais, Nagisa Oshima, LE CODE HAYS En 1929, deux membres catholiques de la commission cinématographique de Chicago, le révérend Daniel A.

Lord, un jésuite, et Martin Quigley, éditeur d'un journal corporatiste, rédigent pour le compte du Hays Office ce qui va devenir le code Hays.

Le document est discuté en janvier 1930 par un grand nombre de producteurs, et définitivement adopté le 31 mars par la MPPDA.

Officialisé en 1934, il répertorie tous les sujets et les thèmes interdits à l'écran : violation de la loi, meurtre, etc.

• Le quatrième chapitre est tout entier consacré au sexe.

Après une introduction qui rappelle « le caractère sacré de l'institution du mariage et du foyer», il se structure en neuf parties.

l.

L'adultère : il ne doit pas être traité explicitemenL ni justifié ni présenté sous un jour attrayant.

2.

Les scènes de passion : on ne les admet que si elles sont essentielles à l'intrigue.

On ne doit pas montrer de baisers, d'étreintes passionnées, de poses et de gestes trop suggestifs.

3.

La séduction, le viol : on ne doit jamais les montrer ni les considérer comme des sujets de comédie.

4.

Les perversions sexuelles : elles sont strictement interdites.

5.

La traite des Blanches : le sujet est totalement exclu.

6.

La miscegenation (relations sexuelles entre individus de races différentes) : elle est interdite.

7.

Les organes sexuels des enfants : ils ne doivent jamais être montrés.

8.

L'accouchement : on ne le filme pas, ni en réalité ni en silhouette.

9.

L'hygiène sexuelle et les maladies vénériennes : elles ne sont pas sujettes à représentation cinématographique.

• Le sixième chapitre du code concerne l'obscénité.

Il interdit les mots, les gestes, les références, les chansons, les plaisanteries ou les suggestions présentant un caractère obscène.

• Le septième chapitre fait la liste de tous les jurons blasphématoires qu'il est interdit de prononcer à l'écran.

• Le huitième stipule ce qu'il est décent ou non de porter à l'écran.

1.

La nudité complète n'est en aucun cas permise, de même que toute vision licencieuse d'une personne nue par d'autres personnages du film.

2.

Les scènes de déshabillage sont à éviter si elles ne sont pas indispensables à l'intrigue.

3.

Les exhibitions indécentes et malvenues sont interdites.

4.

Les costumes de danse prétexte aux exhibitions indécentes ou mouvements inconvenants sont proscrits.

Ces articles seront modifiés en 1956, puis en 1963, avant d'être abolis en 1966 pour un code plus souple.

avec l'Empire des sens.

Serge Gainsbourg crée Je t'aime moi non plus avec Jane Birkin.

La chanson du film, qui simule un échange de paroles et de soupirs entre deux partenaires au moment de l'acte sexuel, devient un succès.

• 1985 : les intégristes s'en prennent à Jean-Luc Godard et à son film Je vous salue Marie.

Ils sont offusqués notamment par l'affiche, qui met en scène le ventre nu d'une femme offert aux caresses d'une main masculine.

La même année, on glose beaucoup sur le sexe dans le film du Québécois Denys Arcand le Déclin de l'empire américain.

• 1987 : Stephen Frears filme le monde des homosexuels anglais dans Prick-up yourEars.

• 1992 : à la sortie du film /'Amant de Jean-Jacques Annaud, la rumeur prétend que certaines scènes d'amour ne sont pas simulées.

Cette même année, un audacieux croisement de jambes de Sharon Stane apporte sa notoriété au film de Paul Verhoeven Basic Instinct.

• 1998 : Boogie Nights de Paul Anderson fait renaitre de ses cendres l'épopée du hard californien.

• 1999 : Catherine Breillat réalise Romance X.

Le titre comme le film jouent sur l'ambigu'tlé et glissent dans le pornographique en l'intellectualisant.

• 2000 : Virginie Despentes sort Baise­ moi, dans lequel elle fait tourner Ovidie, ex-actrice de films X passée à la réalisation de films pornographiques.

Notons que ces trois réalisatrices imposent le corps féminin comme un manifeste, en dénonçant le corps marchandise.

Elles veulent montrer que le spectacle érotique ou pornographique du corps répond lui aussi d'une esthétique.

nMfil:i!M:MI Le succès des films érotiques réside essentiellement dans les thèmes abordés, qui ne sont pas toujours si éloignés de ceux du cinéma pornographique.

C'est le registre - soit soit ou hard -qui fait la différence.

Le critère de sélection s'appuie notamment sur le fait qu'on montre à l'écran, ou non, un pénis en érection.

LE SADOMASOCHISME • Le cinéma japonais est un spécialiste du genre, avec des films comme la Femme nue et le pistolet (1957), la Beauté des bas-fonds (1958), la Jeunesse de la bête (1963) et la Barriére de chair (1964) de Seijun Suzuki.

Ces films réalisés au Japon ne pourront être vus du public français que dans les années 1990.

• En Europe, les films les plus représentatifs sont /'Âge d'or (1930) de Buiiuel, le Vice et la Vertu (1963) de Roger Vadim, adapté de deux romans de Sade (Justine ou les Malheurs de la vertu et /'Histoire de Juliette), Salo ou les 120 Journées de Sodome (1975) de Pier Paolo Pasolini et Histoire d'O (1975) de Just Jaeckin.

• Dans ses films, !'écrivain Alain Robbe­ GrilleL théoricien du « nouveau roman », place l'érotisme davantage dans le domaine de la cérébralité que dans celui de la sensualité : il sera pour cela qualifié de cinéaste « éroticien ».

Une débauche de fantasmes s'exprime dans Glissements progressifs du plaisir (1974) et surtout dans le Jeu avec le feu (1975), qui constitue un véritable patchwork de perversions (inceste, rapt, viol, rituel de soumission) mises en scène dans une maison close.

LE FtTICHISME • De toutes les perversions, c'est sans doute la plus répandue chez les spectateurs comme chez les réalisateurs.

Qu'est-ce que le fétichisme au cinéma, si ce n'est rendre essentiel un détail en le focalisant et en le cristallisant? Le cinéma est un long fleuve tranquille émaillé de toutes sortes de fétichismes, comme la poésie de la Renaissance avait créé plusieurs blasons du corps (genre poétique rédigé sous forme d'éloge ou de satire).

• Le fétichisme des lèvres trouve sa mythologie grace à Marilyn Monroe et à Brigitte Bardot Celui des yeux fera la gloire de Greta Garbo, Michèle Morgan ou encore Lauren Bacall.

• On ne peut parler de fétichisme des jambes sans évoquer celles de Mariene Dietrich ou celles de Betty Crable, célèbre pin-up des années 1940, assurées pour un million de dollars par la 20th Century Fox.

Le fétichisme des jambes fut immortalisé à jamais par les films de François Truffaut, de la Peau douce à Vivement dimanche en passant par L'homme qui aimait les femmes.

• Le fétichisme des seins est omniprésent.

Sur cette véritable carte du Tendre qu'est le corps féminin pour le cinéma, les seins représentent le lieu symbolique de l'opulence et de la fécondité, où se trouve cristallisée la plénitude du désir.

Le cinéma américain, le plus fécond dans ce domaine, lui élève un véritable culte avec ses idoles et ses déesses.

Au premier rang de celles-ci figure Jane Russell (née en 1921 ): dans le film d'Howard Hugues le Banni (1943), elle arbore un buste sculptural qui installe à jamais le mythe de la poitrine généreuse.

Mais on peut aussi nommer Lana Turner (1920-1995), Mae West (1892-1980) et Jayne Mansfield (1933- 1967).

A la fin des années 1960, le fétichisme des seins fera le succès des films de Russ Meyer (Vixen, 1968).

Il trouve ensuite une large place dans le cinéma italien d'après guerre, relayé par des actrices comme Silvana Mangano ou Gina Lollobrigida.

• Luis Buiiuel s'intéresse au fétichisme des pieds dans le Journal d'une femme de chambre (1963), où l'on peut voir Jeanne Moreau se faire lacer les beaucoup de sensualité.

Dans /'Âge d'or (1930), Lya Lys suce le doigt de pied d'une statue de pierre, geste qui s'inscrit dans une symbolique phallique.

Le symbolisme du phallus est d'ailleurs souvent introduit de façon suggestive à travers le fétichisme des objets.

• Le fétichisme des objets, que l'on peut considérer comme un érotisme de second degré, a pour vocation de contourner le code Hays.

Ainsi, dans de nombreux films fantastiques, policiers ou westerns, les objets comme les armes à feu, les couteaux de cuisine, les cannes, les matraques et autres accessoires oblongs ont parfois une dimension phallique qui ajoute une incidence érotique.

Le maitre du genre est sans conteste Alfred Hitchcock.

• Le fétichisme des fesses est présent dans le Sourire (1994) de Claude Miller, celui de la chevelure ou au contraire du crane rasé s'immisce dans Star Trek (1979) de Robert Wise, celui du cuir noir sévit dans la Motocyclette {1968) de Jack Cardiff, avec Alain Delon et Marianne Faithfull.

• Mais le fétichisme le plus subtil demeure celui des mots.

Le langage au cinéma est lui aussi un vecteur d'érotisme.

Ainsi, le film de Jean-Luc Godard /e Mépris (1963) débute par une audace picturale et verbale à la fois : le corps de Brigitte Bardot est donné à voir physiquement par le jeu de la caméra, en même temps que de façon suggestive à travers les propos de Michel Piccoli.

voyeurisme (Belle de jour de Luis Buiiuel en 1967, avec Catherine Deneuve), l'exhibitionnisme (Félicité de Christine Pascal en 1979), la bestialité (/'Île du docteur Moreau de Erie C.

Kenton en 1932), la zoophilie (Why de Phyllis et Eberhard Kronhausen en 1975), le vampirisme (Spermu/o de Charles Matton en 1976), le cannibalisme (Soudain l'été dernier de Joseph Mankiewia en 1959) et la nécrophilie (Lune froide de Patrick Bouchitey en 1991) ...

QUELQUES CHEFS-D'ŒUVRE DU CINÉMA ÉROTIQUE • Le Dernier Tango à Paris (1972) de Bernardo Bertolucci, avec Marion Brando et Maria Schneider.

Un homme et une femme se rencontrent dans un appartement à louer.

Le film est un huis clos ayant pour toile de fond les événements de Mai 68.

On doit à ce film une expression culte du cinéma : « Passe-moi le beurre.

» • Deep Throat (1972) de Gerard Damiano, avec Linda Lovelace.

Une femme, convaincue d'être frigide, découvre le plaisir grâce à des dispositions particulières ...

Ce film offre un amusant catalogue des clichés cinématographiques évoquant l'orgasme : un feu d'artifice, une fusée filant vers le ciel, le sac et le ressac d'une mer démontée, etc.

C'est le premier film érotique à dépasser le million d'entrées en six mois.

Gerard Damiano récidive avec The Devi/ in Miss Jones (1973), avec Georgina Spelvin et Harry Reems, et Story of Joanna (1975), avec Tery Hall.

• Emmanuelle (1974) de Just Jaeckin, avec Sylvia Kristel.

L'héroïne de ce film inspiré du roman (autobiographique?) d'Emmanuelle Arsan part pour Bangkok, où exotisme rime avec érotisme.

• Glissements progressifs du plaisir (1974) d'Alain Robbe-Grillet.

Une sorcière séduit ses juges ...

Ce film et le Jeu avec le feu (1975) forment un diptyque dont Anicée Alvina est l'actrice principale.

Au cours des années 1970, cette dernière se spécialise dans le nu intellectuel.

• Histoire d'O (1975) de Just , Jaeckin, avec Corinne Cléry.

Une femme est initiée par son amant au sado­ masochisme.

Le scénario, tiré d'un roman de Pauline Réage, est de Sébastien Japrisot.

• L'Empire des sens (1976) de Nagisa Oshima, avec Eiko Matsuda.

Ce film décrit l'errance (qui va du sexe à la mort) d'un couple dans le Japon de 1936.

11 s'agit à la fois d'un road movie, car le couple erre de ville en ville, et d'un huis clos, chaque chambre étant filmée comme une arène où l'érotisme relève de la tauromachie.

La scène finale de l'ablation du sexe peut être vue comme l'aboutissement d'une corrida.. »

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