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Les impressions d'Iran d'Abbas Kiarostami

Publié le 04/12/2018

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Au travers des oliviers (1994), qui part d’un épisode de Et la vie continue : celui de deux jeunes fiancés qui, à la suite du tremblement de terre, avaient avancé la date de leur mariage, la proximité de la mort leur ayant donné plus encore le goût de vivre. Explorant toujours plus finement le rapport du réel et de sa représentation, Kiarostami élabore ici un film dans le film, celui-ci devenant à la fois le récit d’un tournage et celui de la cour que fait Hossein à Tahereh, qui y répond par le mutisme. La beauté de la photographie, la connaissance intime des êtres, le sens de la nature, trouvent leur accomplissement dans le plan final où la silhouette du jeune homme court dans un paysage de collines pour rejoindre la femme désirée, puis revient vers nous en un long plan fixe et lointain, sans doute porteur d’un espoir.

 

Le cinéma de Kiarostami est à la fois une offrande lyrique, une exaltation du réel concret et une réflexion profonde, au bord de l’abstraction, sur l’image et les mécanismes fictionnels. De ce point de vue Close up (1989), mélange de documentaire et de fiction, est un exemple fascinant de cette mise en abîme. Kiarostami juxtapose le tournage du procès d’un chômeur qui s’est fait passer pour un grand réalisateur, Mohsen Makhmalbaf, afin d’abuser de la confiance d’une famille bourgeoise en prétendant tourner un film chez eux,

La Palme d’or du Festival de Cannes 1997 qui a consacré Abbas Kiarostami pour le Goût de la Cerise n’a fait que confirmer l’importance de ce cinéaste iranien, reconnu en Occident depuis son quatrième film, Où est la maison de mon ami ?, en 1989. A cette date, cet illustrateur de livres pour enfants et auteur de bandes dessinées formé à la faculté des beaux-arts de Téhéran, avait déjà vingt ans de pratique cinématographique à son actif

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