M. le Maudit 1931-32 Fritz Lang (1890-1976)
Publié le 30/06/2015
                             
                        
Extrait du document
Un reportage
M. le Maudit pourrait être considéré comme un reportage puisqu'il rendait compte d'un fait divers, la série de crimes commis par le «vampire de Düsseldorf«. Ce Kuerten, qui assassinait les petites filles et qui adressait des poèmes en vers à la police pour décrire son prochain crime, avait défrayé la chronique et mobilisé pendant des années toute la police du pays. «J'ai réalisé ce film, disait Fritz Lang, en pensant qu'on pouvait prévenir le mal en le montrant. Mon film était conçu avant qu'on ait découvert l'assassin. Bien des choses prévues pour le film se sont trouvées réalisées. «
Des assassins...
Mais Fritz Lang, en faisant intervenir dans son film la pègre qui se met en chasse du Maudit, faisait une allusion à peine voilée aux exactions commises par le mouvement nazi qui commençait à l'époque à se développer. Les partisans d'Hitler, perspicaces, tentèrent même de dissuader Lang de réaliser son film. Devant son refus, ils lui imposèrent d'en changer au moins le titre originel — Les Assassins sont parmi nous — qui dénonçait de façon trop éloquente les exécutions sommaires des SS.
Et si Fritz Lang déclara souvent que ses films n'avaient rien de politique, comment expliquer alors la censure dont M. Le Maudit fut l'objet? La projection fut interdite avant guerre en Italie et, en Allemagne, par Goebbels qui utilisa certains passages du film pour illustrer sa propagande sur l'art dépravé !
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                                                                                                                            422 	1 Les chefs-d'oeuvre 	du 	cinéma 	
Un 	chef-d'oeuvre 	
Un 	reportage 	
M.
                                                            
                                                                                
                                                                    le Maudit  pourrait  être considéré  comme un reportage  puisqu'il 
rendait  compte 	
d'un 	fait divers,  la série  de crimes  commis 	par 	
le «Vampire 	de 	Düsseldorf».
                                                            
                                                                                
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tes  filles  et qui  adressait  des poèmes  en vers 	
à la police  pour décrire 
son  prochain  crime, avait défrayé  la chronique  et mobilisé  pen	
dlînt 	des années  toute la police  du pays.
                                                            
                                                                                
                                                                    	 
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Mais  Fritz Lang,  en faisant  intervenir  dans son film  la pègre qui 
se  met  en chasse  du Maudit,  faisait une allusion 	
à peine  voilée 
aux  exactions  commises 	
par 	le mouvement  nazi qui commençait 	
à l'époque 	à se développer.
                                                            
                                                                                
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tentèrent  même de dissuader  Lang de réaliser  son 	
film.
                                                            
                                                                                
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d'en 	changer  au moins  le titre  origi
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trop  éloquente  les exécutions  sommaires  des SS.
                                                            
                                                                        
                                                                    
Et  si Fritz  Lang  déclara  souvent  que ses films  n'avaient  rien 
de politique,  comment expliquer  alors la censure  dont 	
M.
                                                            
                                                                                
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dit 	
fut 	l'objet? 	La  projection  fut interdite  avant guerre  en Italie 
et,  en Allemagne, 	
par 	Goebbels  qui utilisa  certains  passages 	du 	
film 	pour illustrer  sa propagande  sur 	l'art 	dépravé 	! 	
Réaliste et expressionniste 
F.
                                                            
                                                                                
                                                                     Lang,  qui se voulait  réaliste,  a en  effet  peint  avec brio toute 
une  époque - le chômage  et le  marché  noir, la pègre,  les petites 
gens,  la 	
police-	accordant  aux lieux  et aux  décors  la vérité 	d'un 	
reportage.
                                                            
                                                                                
                                                                     Toutefois, 	M.
                                                            
                                                                                
                                                                    	le Maudit 	est  imprégné  par cet expres
sionnisme  qui donne  aux objets  et aux  images  un sens  tout parti
culier.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Ombres 	qui  se profilent  sur les murs,  éclairages  diffus et 
fumées  voilant certaines  scènes, éclat de lumière  sur la lame 	
d'un 	
couteau  : autant  de signes  renforçant  une idée  ou même  la suggé
rant.
                                                            
                                                                                
                                                                     Telle  encore  cette 	
fillette, 	jouant avec une balle, 	tandis-	que 
se 	
profile 	sur  une  affiche  la silhouette  de l'assassin  ; le  meurtre.
                                                                                                                    »
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