Desinit in piscem

« Desinit in piscem Finir en queue de poisson (littéralement:) Cette expression, d'usage courant de nos jours, désigne une espérance déçue.

ou la fin peu glorieuse d'une chose qui semblait au départ prometteuse.

Elle dérive d'un passage de l'Ars poetica d'Horace, dont la signification était en réalité bien différente, puisque l'auteur y décrivait un ouvrage dépourvu de cohérence et de logique, qui ne pouvait manquer de provoquer l'hilarité et les moqueries des lecteurs (cf.

n.

1941 ), en le comparant à une peinture qui aurait représenté une très belle femme affublée d'une queue de poisson, atrum / desinat in piscem mulier formosa superne (Gronovius et Heinsius ont sans doute eu raison de faire de piscem une corruption de pistrim, ; pour plus de détails, cf.

Brink 87 sq.).

L'expression est employée au sens propre par Ovide (Métamorphoses, 4, 721) et Jean de Salisbury y fait une allusion implicite (Policraticus, 2, 15).

Nombreuses furent les reprises dans la littérature moderne, la valeur proverbiale de l'expression se doublant parfois d'allusions érudites au passage d'Horace: cf.

Montaigne (Essais l, 28), qui la reprit à propos de peintures étranges, tandis que R.

Burton (Anatomie de la mélancolie., 3 ,)., 1) y ajouta un sens figuré, en l'appliquant à une rencontre apparemment agréable qui se tnansfo1111e du tout au tout.

Dans la présentation de l'œuvre d'Edmund Burke, José da Silva Lisboa faisait de cette expâ. »