Devoir de Philosophie

Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo

Publié le 12/02/2022

Extrait du document

« Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo Si je ne peux pas fléchir les dieux d'en haut, je saurai émouvoir l'Acbéron Cette expression - parfois citée sous la foi 111~ Acheronta movebo indique la fe1111e volonté de quelqu'un et sa déte1111ination farouche à accomplir ce qu'il a projeté, coûte que coûte.

Elle provient d'un passage de I'Enéide (1 .

312), où Junon laisse libre cours à sa colère face à I' iné luctabi I ité du succès d' Enée et exprime sa fe, tïte intention de le lui faire payer par toutes sortes de souffrances.

Ce passage est cité par Macrobe (Saturnalia, 4, 2, 5) et repris par quelques auteurs médiévaux dont Raoul de Caen ( Gesla Tancredi, PL 155, 544a) et Jean de Salisbury (Policraticus, 2, 27 [PL l 99,466a]).

Notre phrase est parfois reprise par les humanistes (cf.

le commentaire de Blaise de Vigenère sur les Portraits de Philostrate en l 578, à propos de la puissance de l'amour [ 1, 6]) et on la retrouve chez les auteurs de langue ge, 111anique (Acheronta movebo est le titre d'un poème de Schiller [Xenies, 334]). Mais notre sentence doit actuellement sa notoriété à l'utilisation qu'en fit Freud dans L'interprétation des songes: dès la première édition, el le figurait en effet en épigraphe de l'ouvrage, et dans l'édition de 1909 elle réapparaissait aussi dans le chapitre conclusif (7e) : dans la pensée freudienne, elle désigne la force de tout ce qui est réprimé à l'intérieur de la psyché, qui, ne pouvant s'exprimer ouvertement, trouve une façon souterraine de se manifester (notamment dans les rêves) et d'émerger au grand jour.

Pour une étude plus approfondie et une analyse détaillée de ce passage, cf.

Jean Starobinski ( Virgilio in Freud, in: Difronte ai c/assici, Ivano Dionigi [éd.], Milan, 2002, 229257).

Notre expression française Remuer ciel et terre exprime le même concept que ce vers de Virgile.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓