« Il est bon de suivre sa pente pourvu que ce soit en montant. » (GIDE, Journal.). Commentez cette citation.
Publié le 17/01/2022
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«
Dans la seconde partie du livre, intitulée « Saas Fée », l'action se transporte en Suisse.
Bernard, Édouard et Laura parviennent à retrouver Boris qui semble psychiquement très
fragile et qu'ils placent dans la pension Vedel -Azaïs, où Bernard est engagé com me
surveillant.
La troisième partie du roman justifie le titre, considéré dans son acception littérale de trafic
frauduleux et d'équivoque morale, puisque Georges, le jeune frère d'Olivier, manipulé par un
anarchiste, Strouvilhou, écoule de la fausse monnaie avec un groupe de camarades.
La fin du roman est encore plus riche en rebondissements.
Bernard, repoussé par Laura
dont il est tombé amoureux, devient l'amant de sa sœur cadette, Sarah.
Après une tentative de
suicide d'Olivier Molinier, celu i- ci et son oncle Édouard s'avouent mutuellement l'amour
qu'ils éprouvent l'un pour l'autre.
Vincent tue sa maîtresse Lilian Griffith avant de sombrer
dans la folie.
Édouard commence à rédiger son roman intitulé Les Faux -Monnayeurs.
Le
jeune Boris se suici de au cours d'un jeu malsain imposé par ses condisciples, et qui tourne
mal.
Georges Molinier renonce aux trafics et à la cruauté, tandis que Bernard Profitendieu
rejoint le foyer familial, où il se réconcilie avec les siens.
La richesse romanesque et l'abondance des intrigues servent à Gide, telles des lentilles de
foyers différents, à entretenir l'incertitude sur la réalité des événements, à jeter le trouble sur
le comportement et la psychologie des personnages, tous partagés entre les valeurs
bourgeoise s et la révolte.
Mais la complexité délibérée de la structure romanesque ainsi que le
procédé de mise en abyme, qui nous fait parfois penser que le roman qu'Édouard entreprend
d'écrire est celui -là même que nous lisons, renvoient également à la crise du roman : « J'ai
souvent pensé, interrompit Édouard, qu'en art, et en littérature en particulier, ceux -là seuls
comptent qui se lancent vers l'inconnu.
On ne découvre pas de terre nouvelle sans consentir à
perdre de vue, d'abord et longtemps, tout rivage.
» Ce constant dédoublement entre fiction et
réalité annonce cette « ère du soupçon » que les « nouveaux romanciers », notamment
Nathalie Sarraute et Alain Robbe- Grillet, théoriseront au milieu des années 1950.
L'œuvre de Gide pose également le problème d e la jeunesse, en une époque de grande crise
intellectuelle et morale.
L'aptitude gidienne à confondre esthétique et morale, hédonisme et
rigueur, plaisir et discipline en a fait un modèle pour cette génération, mal remise du massacre
de la Grande Guerre ( 1914-1918), formée à l'école de la tradition classique et répugnant à la
révolte anarchique de Dada puis du surréalisme, méfiante enfin à l'égard des deux
totalitarismes, nazisme et communisme, qui divisaient l'Europe..
»
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