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Il faut de la poudre à nos perruques ; voilà pourquoi tant de pauvres n’ont pas de pain. Jean-Jacques Rousseau

Publié le 14/09/2015

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« De quoi s’agit-il donc précisément dans cette question de luxe? De savoir lequel importe le plus aux Empires d’être brillants et momentanés, ou vertueux et durables. Je dis brillant, mais de quel éclat ? Le goût du faste ne s’associe guère dans les mêmes âmes avec celui de l’honnête. Non, il n’est pas possible que des esprits dégradés par une multitude de soins futiles s’élèvent jamais à rien de grand. »

 

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« C’est ainsi que la dissolution des mœurs, suite nécessaire du luxe, entraîne à son tour la corruption du goût. »

 

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« Tandis que les commodités de la vie se multiplient, que les arts se perfectionnent et que le luxe s’étend, le vrai courage s’énerve, les vertus militaires s’évanouissent... »

« Le luxe nourrit cent pauvres dans nos villes, et en fait périr cent mille dans nos campagnes : l’argent qui circule entre les mains des riches et des artistes pour fournir à leurs superfluités, est perdu pour la subsistance du laboureur ; et celui-ci n’a point d’habit précisément parce qu’il faut du galon aux autres. Le gaspillage des matières qui servent à la nourriture des hommes suffit seul pour rendre le luxe odieux à l’humanité. Mes adversaires sont bienheureux que la coupable délicatesse de notre langue m’empêche d’entrer là-dessus dans des détails qui les feraient rougir de la cause qu’ils ont à défendre. Il faut des jus dans nos cuisines ; voilà pourquoi tant de malades manquent de bouillon. Il faut des liqueurs sur nos tables ; voilà pourquoi le paysan ne boit que de l’eau. Il faut de la poudre à nos perruques ; voilà pourquoi tant de pauvres n’ont pas de pain. »

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« « Le luxe nourrit cent pauvres dans nos villes, et en fait périr cent mille dans nos campagnes: l'argent qui cir­ cule entre les mains des riches et des artistes pour four­ nir à leurs superfluités, est perdu pour la subsistance du laboureur; et celui-ci n'a point d'habit précisément parce qu'il faut du galon aux autres.

Le gaspillage des matières qui servent à la nourriture des hommes suffit seul pour rendre le luxe odieux à l'humanité.

Mes adversaires sont bienheureux que la coupable délica­ tesse de notre langue m'empêche d'entrer là-dessus dans des détails qui les feraient rougir de la cause qu'ils ont à défendre.

Il faut des jus dans nos cuisines ; voilà pourquoi tant de malades manquent de bouillon.

Il faut des liqueurs sur n·os tables ; voilà pourquoi le pay­ san ne boit que de l'eau.

Il faut de la poudre à nos per­ ruques; voilà pourquoi tant de pauvres n'ont pas de pain.» ..,..

A trente-huit ans, Rousseau passa brusquement de l'obscurité à la gloire.

Le texte qu'il avait envoyé à un concours organisé par l'Académie de Dijon obtint le premier prix et souleva rapidement de vives polémi­ ques.

Il s'agissait du Discours sur les sciences et les arts qui sera suivi deux ans plus tard par le Discours sur 1 'inégalité.

Cet exposé provoque un tollé parmi les Philosophes parce qu'il prend à rebrousse-poil le discours domi­ nant.

Pour l'armée des Philosophes dont Voltaire était un peu le général, une vérité s'imposait: le progrès rend l'homme meilleur et plus heureux; meilleur parce que moins pressé par le besoin et se contrôlant mieux ; plus heureux parce que capable d'éprouver d'autres joies .que celles qui résultent du simple assouvissement des besoins élémentaires.

Pour Rousseau, tout à l'opposé, la civilisation déprave l'homme et le rend plus malheureux.

Cette thèse a déjà été soutenue, mais la force du style de Rousseau lui donne un poids nouveau.. »

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