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« Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande. » Sartre, «La République du silence», 1944. Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

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« temps par excellence de la soumission, de l'obéissance contrainte, temps pendant lequel nous avions perdu la majeure partie de nos droits.

Comment dans ces conditions affirmer qu'il s'agissait du véritable temps de la liberté ? Car Sartre ne dit pas ici que nous étions encore un peu libres, au sens où il était toujours possible, sous surveillance, de circuler, de penser (même dans le secret), tout au moins pour une partie de la population.

Il affirme ici que jamais nous n'avons été plus libres.

Si Sartre prononce alors cette formule, c'est sans doute parce qu'il ne faut pas entendre par liberté le sens que nous lui accordons communément.

En effet, si nous avions perdu tous nos droits, nous pouvions à tout moment choisir, choisir d'obéir, choisir de nous révolter ou encore ne pas choisir, et selon une autre formule célèbre de Sartre, «ne pas choisir, c'est encore choisir de ne pas choisir».

Nous étions en effet à tout moment dans des situations qui nous conduisaient à nous déterminer :collaborer, résister ou ne rien faire.

La liberté n'est donc pas à entendre ici comme la possession d'un ensemble de droits, mais bien plutôt comme une détermi­ nation face à des possibles.

C'est quand il n'y a plus aucun possible que nous ne sommes plus libres.

C'est-à-dire finalement dans la mort.

C'est en ce sens que contrairement à nos représentations tradi­ tionnelles, la liberté peut être un véritable fardeau puisqu'elle fait de nous des êtres fondamentalement responsables, des êtres qui doivent répondre de leurs actes.

On peut comprendre alors pourquoi Sartre prend l'exemple ici de l'occupation allemande.

Parce que nous étions dans une situation d'oppression, nous étions sans cesse mis face à notre responsabilité.

C'est pourquoi aussi nous essayons bien souvent de fuir notre liberté.

Il est tellement plus facile de se dire qu'on n'est pas responsable ! Cette fuite est ce que Sartre nomme « la mauvaise foi », cette situation qui consiste à se mentir à soi-même en se disant qu'on « ne pouvait pas faire autrement », comme si nous étions des objets entièrement déterminés.

Ainsi, à propos de la situation. »

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