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L'Espoir de Malraux (résumé & analyse)

Publié le 26/11/2018

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L'Espoir

 

Ordonné par la conjoncture historique, l'Espoir (1937), pas plus que la Condition humaine, ne comporte d’intrigue. Le découpage du récit en brefs épisodes est déjà l’œuvre d’un cinéaste filmant à chaud une aventure décentrée d’où se détachent des personnages ambivalents (comme tous les héros malruciens), engagés dans l’His-toire mais la transcendant par une réflexion éthique (« transformer en conscience une expérience aussi large que possible »); décalage perceptible dans les dialogues. Lorsqu’ils font la guerre, oublieux de leurs différences idéologiques, les héros s’accordent sur la primauté de l’action, la discutant en termes d’efficacité technique. Mais, dans l’intervalle des combats, chacun retrouve ses convictions et son tempérament propre, l’imminence du danger produisant de vertigineuses prises de conscience où sont remises en question les valeurs morales, esthétiques, religieuses : que valent un tableau « à côté de grandes taches de sang », « les mots, en face d’un corps déchiqueté », l’Évangile, pour des paysans affamés? Dialogues sans conclusion, atteignant la tension des insolubles interrogations platoniciennes sous la lumière crue de la souffrance et de la mort.

 

Synopsis. — L'Espoir reflète l'évolution des premiers mois de la guerre civile entre Franco et les républicains espagnols, auprès desquels Malraux combat. « L'Illusion lyrique » (lre partie) ressuscite l'atmosphère initiale de fête violente et fraternelle («les poings levés et les salud : la nuit n'était que fraternité »), l'enthousiasme des volontaires étrangers, dont le narrateur trace les portraits fortement individualisés face à un ennemi fasciste sans figure (« les Maures »), l'horreur des premiers massacres. Mais l'expérience transforme bientôt les idéalistes de la liberté (l'ingénieur Magnin, l’ethnologue Garcia, l'historien d’art Scali...) en techniciens de la guerre moderne 

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« ---------- ---- --- ···· MALRAUX « couleur de sable », «sérénité de roche » d'où l'homme se sent exclu.

Certaines scènes baignent dans un oni­ risme souligné par une écriture surréaliste ( « petit chat mousseux >> frôlant de ses moustaches un cadavre ensan­ glanté; « taureaux nonchalants », «sanglots clandes­ tins »,etc.) et par le procédé des vues d'avion combinées avec des métaphores déréalisantes : « Il ne voyait que des taches kaki fuyant la route sous les points blancs des turbans comme des fourmis affolées emportant leurs œufs».

L'Espoir occupe une position charnière entre le cycle d'Extrême-Orient et les Noyers de l'Altenburg, lesquels marquent la conversion de Malraux à 1' idée nationale.

Après la Condition humaine, roman de l'échec, dont les héros ne peuvent dominer le Destin qu'en choisissant leur mort, dans l'Espoir en revanche l'auteur, enrichi par 1' expérience, humanise ses personnages, amplifiant et diversifiant les thèmes de leurs débats, dénonçant, par son approche perspecti vis te, la vanité des idéologies, mais laissant pressentir que 1' audace étayée de maîtrise technique accorde une chance à l'homme dans sa lutte contre le Destin.

BIBLIOGRAPHIE P.

Carrard, Malraux ou le ré c it hybride.

Essai sur les techni­ ques narratives dans >, Cahier de l'Herne, n° 43, 1982; W.G.

Langlois,. »

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