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Malus choraula bonus symphoniacus est

Publié le 08/05/2022

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« Malus choraula bonus symphoniacus est Le mauvais flOtiste fait un bon musicien d'orchestre L'expression est empruntée à saint Augustin (Ep., 60., 1) qui la présente comme un adage en latin vulgaire et qui propose de la transfo1111er en Malus monachus bonus clericus est., >., rappelant fort justement que les moines qui n'ont pas supporté la vie cénobitique peuvent devenir d'excellents clercs.

Cette maxime est un corollaire de la tradition selon laquelle chacun doit exercer le métier pour lequel il est fait, chacun devant trouver le métier qui lui convient et en essayer un autre s'il ne réussit pas à faire carrière dans celui qu'il avait choisi au préalable.

Signalons la variante qui afli1111e qu'un mauvais joueur de cithare peut devenir un bon flûtiste (Cicéron, Pro Murena, 29 ~ Quintilien, 8., 3, 79), les instruments à cordes étant considérés comme supérieurs aux instruments à vent dans I'Antiquité ; préjugé qui a d'ailleurs perduré (cf.

aussi Girolamo Mei, De modis musicis antiquorum., 4, 48 [cf.

Donatella Restani, L 'itinerario di Girolamo Mei, Florence 1990, 111, qu'on consultera utilement sur ce sujet] et Erasme [Adagia, 2, 3, 44], qui utilise comme lemme Auloedus sil qui citharaedus esse non possit).

Le proverbe de saint Augustin est ensuite repris au Moyen-Age par les juristes : cf.

Yves de Chartres, Decretum, 7,7 (Pl 161, 545c); Panormia, 181 (PL 161, 1173b) et la Concordia discordantium canonum de Gratien (PL 187, 1002b).

Parmi les reprises à l,époque moderne, citons Calvin, Christianae religionis institutio (4, 13, 8), et signalons qu'il existe un certain nombre de proverbes populaires qui reprennent la construction de cet adage : cf.

dans le dialecte des Abn•zzes Chi sa /ègge ·• dice lu 'fficie, chi n 'n sa lègge ·, .\'e dice la crane (c'est-à-dire: qui sait lire lit l'office et qui ne sait pas lire égrène le Rosaire).. »

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