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O quantum est in rebus inane !

Publié le 04/05/2022

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« 0 quantum est in rebus inane ! Combien la réalité est vide ! li s'agit de la fin du premier vers de la première satire de Perse (0 curas J,ominum, o quantum est in rebus inane !), qui devint ensuite un énoncé gnomique à part entière et prit la même signification que Vanitas vaniratum (n.

1561 ).

L'expression fut reprise par saint Jérôme (Tracta1us in l/X Psalmos, 93), puis citée par plusieurs auteurs médiévaux (cf.

par exemple Paschase Radbert, De Passione Sanctorum Rujini et Va/erii, Pl 120, 1501 d ; Hennannus de Runa, Sermones /estivales, 52 ; Rathier Je Vérone, Praeloquia, 1, 1230 [Pl 136, 181 a] ; Guillaume de Saint• Arnould de Metz, Ep..

7 [Pl 150, 883d]; Pierre le Chantre, Verbum abbreviatum, 2, 56 ; Pierre de Blois, Ep., 23 [PL 207, 82b] ; Alain de Lille, De arte praedicatoria, PL 21 O.

115a ; Adam de Perseigne, Ep.

, 21 [PL 211 , 655b]) et elle fut insérée dans de nombreux recueils de sentences et de proverbes (cf.

Polyrhecon, 1, 251 ; mais aussi Walther 19560b et BOchmann 360).

La scholie de ce passage de Perse rappelle une fonnule grecque équivalente (i>aov To KEvov) et indique que le poète a repris un vers complet de Lucilius (fr.

2 Charpin = 9 M.) en faisant une subtile allusion à son prédécesseur dans son incipit (en utilisant un procédé technique qui consistait à évoquer dans le premier vers le modèle qui avait inspiré le poète : mais ici Perse teinte son propos d'une nuance polémique, que confirme le vers suivant, cf.

n.

2163). Est in rebus inane ou d'autres expressions similaires sont déjà utilisées par Lucrëce ( 1, 330; 369; 382 ; 399; 565; 655 ; 843 ; 5, 364).

et on lit des formulations semblables dans l'œuvre de Cicéron (De oratore, 3, 2, 7) et toujours chez Lucrèce (2.

14): mais dans ces deux derniers passages, il s'agit de la vanité humaine et non de la vanité de toutes choses.

Charpin cite Sénèque (De brevitate vitae, 10, 4 sq.) et voit dans nob'e maxime un thème d'origine stoîcienne.

Pour les parallèles dans nos littératures modernes, signalons un passage de Dante qui fait référence à l'incipit du vers de Perse : 0 insensata cura de · mortali (Paradis, 11, 1 ; cf.

aussi Purgatoire, 27, 116).. »

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