La guerre - Otto Dix
Publié le 03/06/2014
Extrait du document


«
LA GUERRE – OTTO DIX
Panneau de droite: Ce panneau contient un autoportrait, Otto Dix se représente en sauveur transportant
dans ses bras un soldat bless
é. Ce personnage de sauveur se distingue de tous les soldats repr ésent és
dans le triptyque : c'est le seul qui fait face au spectateur et qui avance (avec une grande d
étermination) vers
le premier plan, le seul aussi qui poss
ède la capacit é de voir enfin il est également l'unique personnage de
cette sc
ène qui ne porte pas l'uniforme complet du soldat : ni casque, ni masque, ni arme, ce "sauveur"
avance
à découvert ne craignant pas l'attaque ennemie et n' étant pas soucieux non plus de se d éfendre.
Pr
édelle: Panneau inf érieur au format rectangle allong é : le peintre inscrit dans ce format la repr ésentation
de ce qui semble
être un caveau ou un cercueil collectif : des soldats allong és évoquant le corps du Christ
mort. Il s'inspire d'une peinture de Hans Holbein (16eme S): « Le Christ mort », 1521. Cette r
éférence montre
que O.Dix envisage le soldat comme un sacrifi
é, un martyr.
3.
Analyse de l'œuvre:
Ce tableau est r
éalis é dix ans apr ès la premi ère guerre mondiale. L’exp érience de la guerre a boulevers é
l’artiste. Ainsi c’est avec un r
éalisme extr ême qu’il repr ésente des cadavres pourrissants, un squelette et un
paysage d
évast é. Tout cela illustre sa propre exp érience traumatisante du conflit. Il d éclare à ce propos : «
J’ai avant tout repr
ésent é les suites terrifiantes de la guerre. Je crois que personne d’autre n’a vu comme
moi la r
éalit é de cette guerre, les d échirements, les blessures, la douleur. » Le but de cette œuvre n'est pas
de provoquer angoisse ou panique, mais « simplement transmettre la connaissance du caract
ère redoutable
de la guerre, pour é
veiller les forces destin ées à la d étourner ».
Cette œuvre est figurative car on reconna
ît des éléments du r éel: il s'agit de sc ènes de guerre.
La succession d’images fonctionne comme un cercle; le cercle vicieux de la bataille qui m
ène à la mort. Le
manque de perspective ne permet pas au spectateur de poser son regard, de s’offrir un moment de repos,
l’horreur est partout.
Le triptyque d'Otto DIX met en sc
ène une journ ée sur le champ de bataille : tout d'abord la mont ée vers le
front; suivi par l'horreur subit par la bataille; puis les bless
és et le calme; et enfin c'est le sommeil ou la mort.
Cet effet est accentu é par les jeux de lumi ère : dans le premier panneau ( à gauche), c'est la lumi ère du matin, noy ée dans les brumes; dans le panneau central, c'est la lumi ère du jour, il semble être midi, mais les nuages noirs qui baignent le ciel cachent une partie des rayons; c'est à la fois la journ ée et le cr épuscule . Cette œuvre fait le portrait de divers soldats. Ils sont principalement vus en action, pendant la bataille. Il s'agit donc de portraits en mouvement. Les dimensions de l'œuvre sont imposantes : Les personnages sont donc repr ésent és à taille r éelle ce qui intensifie la force de l'œuvre. Il n'y a pas d' écart d' échelle entre le spectateur et l'œuvre. Ces dimensions, ce sont aussi celles des grands retables ex écut és au XVI ° siècle, notamment le Retable d'Issenheim de GR ÜNEWALD (15121516). La couleur : dans cette œuvre Otto Dix utilise principalement des couleurs sombres, tant ôt froides (noir, gris...), tant ôt chaudes (beaucoup de tons rouges et ocres) mais toute sont associ és à la mort et à la destruction. Les couleurs dominantes sont le marron, le rouge et le gris. Le marron repr ésente la boue des tranch ées, environnement quotidien des poilus. Le rouge lui repr ésente le sang mais aussi une valeur symbolique ; dans notre culture le rouge symbolise en effet le violence et parfois la mort. Le gris lui repr ésente les soldats, leur casque, leurs v êtements, leurs armes. . »
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