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La France, une nouvelle place dans le monde

Publié le 27/04/2023

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« Chapitre 3 – La France, une nouvelle place dans le monde Comment la France redéfinit-elle sa place et son rôle dans le monde entre 1945 et le milieu des années 1970 ? I – La IVe République face aux défis du nouvel ordre mondial 1 – Une république parlementaire instable • Une république parlementaire - La IVe République naît du refus d’un retour à la IIIe République (referendum du 21 octobre 1945).

Il faut cependant presque deux ans pour que les institutions du nouveau régime soient adoptées par referendum (13 octobre 1946) mettant un terme au GPRF en place depuis juin 1944. - La IVe République s’appuie sur le suffrage universel (y compris des femmes depuis 1944) et voit une séparation des pouvoirs avec une nette domination du pouvoir législatif et en particulier de l’Assemblée nationale (élit avec le conseil de la République le président de la République, investit le président du conseil (= premier ministre) et peut renverser le gouvernement par une motion de censure (c’est la base du régime parlementaire).

Le président de la République joue un rôle symbolique et a peu de pouvoir, son droit de dissolution de l’Assemblée nationale étant soumis à de très nombreuses conditions. • Une république instable - En raison du mode de scrutin (scrutin de liste à la proportionnelle), il est très difficile pour un parti politique d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale.

En effet, ce mode scrutin permet à de nombreux partis d’avoir des élus et d’être représentés à l’assemblée mais aucun ne peut seul y être majoritaire. - C’est pourquoi, pour gouverner, les partis doivent faire des coalitions.

Le problème vient de leur divergences politiques qui font souvent exploser ces coalitions.

Par exemple, la première coalition au pouvoir, le tripartisme [PCF – Parti Communiste français - ; SFIO – Section française de l’Internationale ouvrière ou parti socialiste - ; MRP – Mouvement républicain populaire – parti de centre] est fragile et s’effondre en mai 1947 car le PCF veut soutenir l’URSS alors que les deux autres se rangent du côté américain. - Cette instabilité conduit à une succession de gouvernements (22 en 12 ans) dont le plus long ne dure que 18 mois.

Cela crée un mécontentement dans l’opinion. 2 – Une politique extérieure atlantiste et européenne • La IVe République mène une politique atlantiste. - La peur du communisme (alors qu’un quart des électeurs vote communiste) à cause de la prise du pouvoir par les partis communistes en Europe de l’Est et des nombreuses grèves dirigées par le PCF en France, dès 1947, contre le rationnement et l’inflation, provoque l’exclusion des ministres communistes du gouvernement et la fin du tripartisme. - En raison des débuts de la guerre froide, la IVe République s’aligne progressivement sur les États-Unis et intègre le bloc libéral.

Ainsi, elle mène une politique atlantiste favorable aux États-Unis.

La France accepte l’aide du plan Marshall dès juin 1947 (environ 2,5 milliards de dollars), puis intègre l’OTAN en 1949. • La IVe République participe à la construction européenne - Les États-Unis sont un premier moteur de cette construction.

Les 13 milliards de dollars du plan Marshall sont remis à une organisation européenne créée en 1948 pour la circonstance, l’OECE [Organisation européenne de coopération économique], qui les répartit entre les différents États.

La même année, Winston Churchill relance la formule des « États-Unis d’Europe » lors du congrès de La Haye. - Ainsi, en 1949, est créé le Conseil de l’Europe qui siège à Strasbourg et qui réunit tous les États européens afin de discuter des grandes problématiques du continent. - En 1951, à l’initiative des Français Jean Monnet et Robert Schuman mais aussi de l’Allemand Konrad Adenauer est fondée la CECA [Communauté européenne du charbon et de l’acier] réunissant six pays (France, RFA, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Italie) et supprimant les droits de douane sur ces produits.

Elle permet d’accélérer la reconstruction économique de ces pays mais aussi de réconcilier Français et Allemands.

C’est une telle réussite qu’un projet de CED [Communauté européenne de défense] est proposé mais la peur d’un réarmement allemand fait que le projet est rejeté par le parlement français. - Finalement, la construction européenne se fait économiquement, la CECA étant intégrée à un projet plus vaste, la CEE [Communauté économique européenne] fondée en mars 1957 par les traités de Rome.

Elle permet de faciliter les échanges entre les six pays par la disparition des droits de douane. 3 – Une décolonisation difficile • Le refus de la perte de l’empire colonial - La France est très attachée à son empire colonial qui fait d’elle une puissance territoriale présente sur tous les continents.

Elle refuse l’idée d’indépendance de ses colonies et réprime durement les manifestations (Sétif en Algérie le 8 mai 1945, Madagascar en 1947, Cameroun 1955). - Cependant, elle doit faire face à une critique internationale de plus en plus forte (deux Grands, ONU) et à l’essor de mouvements nationalistes soutenus par l’URSS (Vietminh en Indochine). - La défaite lors de la guerre d’Indochine (1946-1954) l’oblige à accepter l’idée que la décolonisation est inéluctable.

Ainsi, en 1954, la France entame le processus d’indépendance des protectorats marocain et tunisien, officielle en 1956, tandis que la même année, elle accorde une large autonomie aux colonies d’Afrique subsaharienne. • Les débuts de la guerre d’Algérie - La situation en Algérie se dégrade à partir du 1er novembre 1954, lorsque le FLN [Front de libération nationale] favorable à l’indépendance algérienne organise une série d’attentats.

Très vite, le gouvernement de la IVe République se retrouve plongé dans une nouvelle guerre de décolonisation. - Cependant, contrairement aux autres colonies, l’Algérie n’a pas la même place pour la France.

Plus proche, c’est une ancienne colonie (dès 1830), très bien intégrée à la république française.

D’ailleurs, elle est composée de trois départements et du Sahara et dépend donc du ministère de l’intérieur et non du ministère des colonies.

La France y est très attachée et 10% de sa population est d’origine européenne. - La IVe République refuse donc toute idée d’indépendance (cf François Mitterrand, « l’Algérie, c’est la France.

») et envoie l’armée éliminer le FLN (renforcement de ses pouvoirs dès 1956 et pratique de la torture même si interdite). - Malgré tout cela, la France n’obtient pas de succès face au FLN que la population algérienne soutient progressivement.

Les gouvernements s’effondrent sur cette question, ce qui renforce l’instabilité politique et le mécontentement à chute de la IVe République. II – La Ve République : un nouveau régime ambitieux 1 – La crise algérienne et la naissance de la Ve République • La crise du 13 mai 1958 en Algérie - Le 13 mai 1958, une manifestation des partisans de l’Algérie française dégénère et les émeutiers s’emparent du bâtiment du gouvernement général d’Alger avec l’aide de l’armée. Ils refusent l’investiture de Pierre Pflimlin, souhaitant des négociations avec le FLN, comme président du conseil.

L’Algérie risque de faire sécession (comité de salut public avec à sa tête le général Massu) et on a peur d’une tentative de coup d’État en métropole. - Les insurgés lancent un appel à de Gaulle qu’ils considèrent comme un « sauveur ». Celui-ci, à partir du 15 mai se présente comme le rempart contre la crise.

Il ne soutient pas les insurgés qui lui sont favorables mais ne les critiquent pas non plus.

Il accuse les institutions de la IVe République d’être responsables et conditionne son retour à un changement de constitution.

Durant deux semaines, la crise s’aggrave, l’Algérie n’obéissant plus à Paris, et les risques d’un coup d’État augmentent. - Finalement, le 1er juin, après de longues négociations, de Gaulle est investi président du conseil et le 2 juin 1958 obtient les pleins-pouvoirs pour faire une nouvelle constitution. • La naissance de la Ve république - Durant l’été 1958, des juristes menés par Michel Debré, un proche de de Gaulle, rédigent la constitution qui est présentée aux Français le 4 septembre 1958 et soumise au referendum le 28 septembre.

Le « oui » l’emporte à plus de 79% et la constitution est promulguée le 4 octobre. - La Ve République est un régime parlementaire (le gouvernement est bien responsable devant l’assemblée nationale) mais avec un renforcement des pouvoirs présidentiels.

On parle de présidentialisation du régime.

Ainsi, le chef de l’État en plus d’être chef des armées et de nommer les hauts fonctionnaires, dispose du droit de dissolution de l’assemblée nationale (art.

12), de soumettre des referendums aux Français (art.

11) et d’obtenir des pouvoirs exceptionnels (art 16) en cas de crise grave.

Son élection en 1958 se fait par un collège d’élus élargi (80 000 Français). - Le parlement (Assemblée nationale et Sénat) voit ses prérogatives réduites (ne fixe plus l’ordre du jour, n’a plus de droit d’investiture) mais dispose encore, pour l’assemblée, de la motion de censure permettant de renverser le gouvernement. - Enfin, la Ve République se caractérise par la création du conseil constitutionnel composé de neuf membres nommés par le président de la République, le président du Sénat et le président de l’Assemblée.... »

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