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LECTURE LINÉAIRE Victor Hugo, Lucrèce Borgia, Acte 3 scène 3.

Publié le 27/10/2023

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« LECTURE LINÉAIRE Victor Hugo, Lucrèce Borgia, Acte 3 scène 3. Introduction Auteur : A faire Œuvre : - drame romantique en prose en 3 actes paru en 1832 , - Inspiré d’un personnage historique, Lucrèce Borgia, à la réputation sulfureuse d’empoisonneuse sur fond d’intrigues politiques dans l’Italie de la Renaissance, - donner un aperçu de l’ œuvre en quelques lignes.

(Voir sujet de la composition) SITUATION Afin de réparer son erreur, Lucrèce Borgia a provoqué un huis-clos.

La scène s’est vidée, ne restent que Gennaro et sa mère.

Le poison va produire son effet. Pour le sauver et éviter qu’il ne devienne son meurtrier, elle doit lui révéler la vérité. Elle prononce alors un discours rythmé par les prières et les supplications. LECTURE EXPRESSIVE Problématique(s) : - En quoi ce dénouement est-il bouleversant ? - Comment le drame prend-il des accents pathétiques et tragiques ? Mouvements : 1.Une tension dramatique à son comble (l.1 à13 ) 2.

Une scène mortifère (l.

13 à 18) 3.Des personnages rattrapés par leur destin : le tragique du dénouement.

(l .19 à 27) PREMIER MOUVEMENT Dès la première réplique de Gennaro « Qu’avez-vous fait de ma mère, madame Lucrèce Borgia ? » (l.

1/2), le spectateur est plongé dans la dimension dramatique de la scène .

Elle repose sur l’ignorance du personnage qui ne connaît pas l’identité de sa mère et croit que Lucrèce l’a peut-être assassinée. Le désarroi de la protagoniste est alors complet aussi exploite-t-elle les ressources de la persuasion dans son discours.

En effet ; sa tirade s’ouvre sur des impératifs : « Attends, attends ! » (l.3), « Ecoute-moi encore » (l.

4), des interjections « Mon dieu » ( l.

3) « Oh ! » (l.4) et les exclamations accentuent la dimension dramatique de la scène et l’incapacité de Lucrèce à répondre à la question de son fils.

L’impossibilité de parler est traduite par la négation « je ne puis tout dire. Et puis, si je te disais tout, je ne ferais peut-être que redoubler ton horreur et ton mépris pour moi », (l.

4) L’ambiguïté qui se décèle dans les substantifs « horreur » et « mépris » représentent ses craintes : crainte pour son fils lorsqu’il apprendra l’horreur de sa naissance et crainte pour elle d’où le « mépris ».

La double énonciation qui fait du spectateur un témoin et un complice du secret, ajoutent à l’émotion.

Par son silence, Lucrèce Borgia renonce à offrir à son fils une vie d’infamie et tente de le préserver. Le désarroi de Lucrèce se lit encore dans la structure hypothétique de la phrase qui appelle le mode conditionnel: «Je voudrais bien que tu me reçusses repentante à tes pieds ! » (l.

5).

Par une question rhétorique, elle tente d’influencer son fils : « Tu me feras grâce de la vie n’est-ce pas ? » (l.6) En dévoilant sa sensibilité et sa fragilité, elle semble remettre son destin entre les mains de Gennaro.

Elle se soumet, comme le montre la reprise anaphorique du verbe vouloir dont Gennaro est le sujet : « veux-tu » (l.6).

Elle veut ainsi susciter l’émotion en érigeant son fils en juge tout puissant mais bon. La force persuasive de Lucrèce Borgia tient également aux images frappantes qu’elle projette.

Elle envisage, en effet, un avenir où le meurtre a été évité et pour ce faire elle pose une hypothèse : « Voyons, si l’on te disait […] »(l.6) puis elle recourt au lexique religieux « voile » ; « cloître »,( l.

6) , et lui promet de devenir une femme repentante enfermée dans un monastère pour expier ses crimes.

Elle peint un portrait d’elle à la troisième personne dans toute sa faiblesse par l’énumération des verbes d’action que la gradation vient intensifier « cette malheureuse femme s’est fait raser la tête, elle couche dans la cendre, elle creuse sa fosse de ses mains, » (l.7/8), ainsi qu’à une antithèse par laquelle elle oppose sa condition à celle de son bourreau « non pour elle, qui en aurait besoin cependant, mais pour toi, qui peux t’en passer » (l.8/9).

Ce tableau pathétique amplifié par l’hyperbole «prier Dieu nuit et jour » (l.8 ) renforce la pitié qu’elle souhaite inspirer à Gennaro. Elle voudrait que Gennaro lui pardonne comme le Christ pardonne à une pécheresse et qu’il ait pitié d’elle ce que confirme le champ lexical de la hauteur.... »

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