Un philosophe de la nature : Hans Jonas (1903-1993)

« Introduction I. Un philosophe de la nature : Hans Jonas (1903-1993) 1.

L’éthique environnementale 2.

Le principe responsabilité 3.

Préservation de la nature : un devoir envers les générations futur. II. Une éthique de l’éthique : Emmanuel Levinas (1906-1995)) 1.

Totalité et infini 2.

Visage d’autrui 3.

La substitution du sujet par autrui 4.

La responsabilité III. Comparaison entre la pensée de Levinas et Hans Jonas 1.

Points de convergence 2.

Point de divergence Conclusion 1 Introduction La métaphysique est une branche de la philosophie qui étudie la nature fondamentale de la réalité.

Elle s’intéresse à plusieurs concepts tel que l’être et l’identité, l’espace et le temps, la causalité, la nécessité et la possibilité.

En plus, elle fait partie des quatre branches de la philosophie à savoir l’épistémologie, la logique et l’éthique.

Ainsi donc en retraçant a grand trait les différentes étapes de l’activité philosophique des philosophes Hans Jonas et Emmanuel Levinas, Il ressort de manière claire qu’ils ont à tout instant de leur pensée affrontés les trois grands termes qui ont été au cœur des préoccupations métaphysiques : Dieu, l’homme, le monde.

De ce concept, Hans Jonas fonde sa philosophie sur l’un des termes celui de l’Éthique, qu’il oriente vers la nature, cherchant à apporter des solutions aux problème environnementaux tout en rappelant a l’homme la responsabilité qui l’incombe.

Emmanuel Levinas lui fonde sa philosophie sur l’Éthique comme philosophie première, centrer sur la relation entre le sujet et l’autre, relation lier par une responsabilité qui est parfois substitutionnelle.

Ces deux auteurs bien vrais qu’ils sont de la même époque, ont-ils une même philosophie ? Si non quelle serait alors la doctrine philosophique de chaque auteur ? Partagent-ils des points en commun ? ou ont-ils des pensées complétements opposées ? Dans le travail qui va suivre nous allons d’abord présenter la philosophie de Hans Jonas ainsi que les termes qu’il aborde, ensuite nous présenterons la doctrine philosophique de Emmanuel Levinas ainsi que les termes abordés, et en fin nous ferons une étude comparative en montrant les points de convergences et de divergence de ces doctrines philosophique. 2 I. Un philosophe de la nature : Hans Jonas (1903-1993) Hans Jonas naquit en 1903 dans l’empire allemand.

Après ses études secondaires il poursuit ses études en philosophie à Fribourg, Berlin, Heidelberg et Marbourg.

Il suit des études de philosophie Il fut influencé par les philosophes telle que Husserl, Heidegger, Bultmann et Hannh Arendt.

Il clôtura ses études par le doctorat sur la gnose en 1928. Durant son existence terrestre il publiera plusieurs livres en autres le principe responsabilité en 1979 qui fût son ouvrage majeur, le concept de Dieu en 1987, la religion gnostique en 1958, le phénomène de la vie en 1966, et une éthique pour la nature.

Après plusieurs années d‘enseignements dans les universités dans plusieurs pays, il mourut le 5 février 1993 à la Nouvelle-Rochelle (Etat de New York, Etats-Unis).

Dans sa philosophie qu’il annonce vers la fin de sa vie, il voulait apporter des réponses concrètes aux problèmes que pose la civilisation technicisée, à savoir les problèmes environnementaux, les questions du génie génétique, etc. 1.

L’éthique environnementale L’éthique environnementale de Jonas est tout d’abord une éthique ouverte sur la biosphère et de nature englobante (Jonas, 1993).

De ce point de vue, elle est un « anthropocentrisme biocentrique » et vise à la préservation de la vie sous toutes ses formes, humaines et non humaines, dans le but ultime de préserver l’humanité.

Sans la nature, celle-ci ne peut perdurer.

Les générations successives sont donc solidaires entre elles du fait de leur relation avec les éléments naturels : préserver la nature, c’est se donner les moyens de préserver les conditions d’existence de l’humanité, à condition que les actions réalisées par l’homme soient responsables, c'est-à-dire qu’elles préservent les conditions d’existence de l’humanité (Larrère, Larrère, 1997). 2.

Le principe responsabilité Comment réfléchir sur la responsabilité sans être amené à analyser la conception qu'en avait le philosophe allemand Hans Jonas ? Juif allemand né à Mônchengladbach, Hans Jonas eut comme professeur notamment Husserl, Heidegger puis Bultmann.

Son ouvrage Le principe responsabilité, qui a connu un grand succès auprès des écologistes anglo-saxons et qui place la responsabilité comme valeur centrale, est incontournable.

Car chez aucun autre philosophe que Hans Jonas, il n'est question d'utiliser comme concept fondateur, la responsabilité.

Pour lui la responsabilité n'est pas présentée comme une vertu, mais bel et bien 3 comme le fondement même d'une éthique.

Il constitue un pilier de la réflexion contemporaine sur l'écologie.

Non seulement parce qu'il interroge notre responsabilité morale à l'égard de toutes les formes de vivant, mais aussi parce qu'il nous invite à la plus grande prudence à l'égard de la science, prudence qui a l'égard de la science, prudence qui alimente la philosophie du principe de précaution.

L'éthique de la responsabilité, contrairement aux éthiques rationnelles, accorde une très grande place aux sentiments.

Sans nier le rôle considérable que joue la raison en éthique, Jonas pense que le sentiment y occupe une place encore plus essentielle.

Selon lui, ce qui nous permet de nous sentir responsable des autres, c'est le sentiment et non pas la raison.

Ce qui nous pousse à agir moralement, c'est pour Jonas, notre « capacité d'être affecté » par la détresse des autres.

Ce sentiment naturel, nous l'avons tous, ce qui explique que des gens apparemment insensibles peuvent pourtant agir moralement.  Les différentes formes de responsabilité chez Jonas Il y a, selon Jonas, plusieurs types de responsabilités.

Certaines éveillent ou stimulent plus facilement nos émotions que d'autres.

La plus évidente de toutes est, selon Jonas, la responsabilité.

Parentale.

La deuxième est probablement celle qui lui ressemble le plus, soit la responsabilité de l'homme d'Etat.

Mais pour mieux comprendre les différences entre toutes les responsabilités, Jonas les divise en deux types : les responsabilités naturelles et contractuelles. Dans cette partie de notre travail nous tenterons de mettre en lumière ces divergences.  La responsabilité parentale, l'archétype de toute responsabilité Le concept de responsabilité, de la façon dont Jonas en parle, n'est en lui-même pas spécialement innovateur.

Lorsque Jonas explique sa conception de la responsabilité en utilisant l'exemple du nourrisson (la responsabilité envers un enfant est un devoir « irrésistible »1) cela apparaît comme une évidence pour tous.

Sans autrui, le nourrisson n'a plus la possibilité de vivre. Pour bien expliquer son principe de responsabilité, ce n'est pas un hasard si Jonas propose d'utiliser l'exemple de la responsabilité la plus exigeante de toutes : la responsabilité parentale. Jonas, Hans.

Le Principe responsabilité, Une éthique pour la civilisation technologique, 1979 ; coll.

: « Champs », France, Flammarion, 1995, p.

250 à 253. 1 4 Cette responsabilité, qu'il croit la plus étendue, et qu'il nomme « l'archétype intemporel de toute responsabilité » ou « la responsabilité naturelle »2, est, selon lui, distincte des autres dans la mesure où elle a un caractère absolu.

Les parents sont entièrement responsables de leur enfant ; jusqu'à la puberté et peut-être au-delà, nous dirait Jonas, car c'est l'avenir de leur progéniture, que les parents forgent dans l'enfance.

Dès le moment où l'enfant vit dans le ventre de sa mère, celle-ci est responsable de sa survie.

Si elle ne mange pas, l'enfant mourra. Dès l'instant où l'enfant sort du ventre de sa mère, il devient totalement dépendant de ceux qui prendront soin de lui.  Les responsabilités naturelles La responsabilité naturelle est celle des parents envers les enfants.

C'est la responsabilité qui nous choisit, même si nous n'avons pas choisi d'être parent, J'enfant naissant dépend de nous c'est une responsabilité globale, tout ce qui peut être pris en charge doit être pris en charge, car le parent est responsable de son enfant dans sa globalité et jusqu'à sa propre mort ou celle de l'enfant.

Elle est verticale, car les parents sont responsables de leurs _enfants, -à tout moment .et non pas seulement lorsqu'ils sont dans le besoin.

Elle est permanente, irrévocable et non résiliable, car même si le parent se désiste, il est responsable de son enfant, quand bien même il fuit ses responsabilités.

Elle est inconditionnelle car elle n'attend rien en retour et enfin, elle a pour sujet, un objet chanel : un enfant.  Les responsabilités contractuelles La responsabilité contractuelle est une responsabilité « artificielle » 14, qui suppose une entente de base, un consentement au préalable.

Un médecin, par exemple, consent à prendre un patient à charge à un moment spécifique de ·sa vie, pour un moment précis de sa vie et prend la responsabilité de ses propres décisions, de ses actes, et de leurs conséquences.

Il est donc responsable de l'état de santé de son patient, dans un laps de temps précis, mais ne l'est pas dans les autres domaines de sa vie.

Il n'est pas responsable, par exemple, des actes de son patient, si ceux-ci ne mettent pas en cause son état de santé.

Ainsi, sa responsabilité est spécifique, car il est responsable de la santé de son patient; horizontale, car le médecin intervient, en cas de besoin; occasionnelle, car chaque consultation.... »