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Alberto Moravia par Nino Frank Voila à n'en pas douter, le narrateur

Publié le 05/04/2015

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Alberto Moravia par Nino Frank Voila à n'en pas douter, le narrateur qui, Pavese disparu, Vittorini muré dans son silence, domine le lot désormais maigriot des écrivains italiens de sa levée, la génération des soixante, aujourd'hui, par droit d'aînesse, au pinacle, mais déjà talonnée par la classe 40, des Cassola et des Bassani. A cet Alberto Pincherle, dit Moravia, et né à Rome, qui, si j'en crois les photographes, arbore à présent une tête bourrue de colonel des carabiniers, le cheveu chenu sur un crâne dolico, " la bouche aigre opiniâtrement close entre le nez et le menton en galoche qui la serrent à l'instar des bras d'une grue ", note un journaliste, et c'est bien la façade qui convient à un qui se veut gendelettre à la Zola, trois heures d'écritures tous les matins à jeun et sept ou huit cents feuillets au bout de l'an ; à cet écrivain-termite (mais je vous invite à douter fortement de cette volonté d'impuissance), j'oppose le mince et doux boiteux d'autrefois, à l'oeil de rapace et aux traits déjà aigus, qui se révélait dès 1929 par le sombre éclat des Indifférents, d'autant plus explosifs que c'était un roman, distance on ne peut plus hasardeuse pour les conteurs au souffle court de la Péninsule. Quel cheminement de l'insomniaque de vingt-deux ans au féroce colonel de cinquante-cinq ! Comment justifier aussi que - l'entre-deux comblé par six puissants romans et une dizaine de longs récits, trois cents contes, des essais et des reportages, traduits désormais en vingt-sept langues -...

« par Nino Frank. »

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