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André Vésale 1514-1564 André Vésale, Bruxellois de vieille souche médicale et brabançonne, naquit à Louvain en 1514.

Publié le 05/04/2015

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André Vésale 1514-1564 André Vésale, Bruxellois de vieille souche médicale et brabançonne, naquit à Louvain en 1514. Sa mère Élisabeth Crable et ses nombreux enfants y entretenaient un foyer idéal où travail et science étaient à l'honneur sous l'oeil averti du père : mille traits témoignent des encouragements en faveur de tout effort louable. L'enfant, passionné pour l'anatomie, disséquait tout animal venu sous yeux : les rats, les souris du grenier, les chats tombés des gouttières, les taupes du jardin, les pièces informes acquises chez les tripiers voisins. Cette direction spéciale de son activité ne l'empêchait pas de suivre avec le plus grand fruit ses études classiques, puisque dès son entrée à l'Université de Louvain, c'est à lui que l'éditeur Haldinus Junta s'adresse pour la correction des épreuves grecques et latines des oeuvres de Galien. Il cultive en même temps les mathématiques au point de devenir l'ami de Gemma de Groningen, avec qui nous le rencontrerons un jour volant au gibet de Louvain un squelette humain tout entier. Nous n'avons aucune preuve du séjour de Vésale à Montpellier, mais nous savons qu'en 1532 il se trouve à Paris où François Ier illustrait de maîtres fameux la Faculté de médecine. Dubois-Sylvius y occupe la chaire d'anatomie ; et si les leçons de ce dernier ne sont que le commentaire de Galien qui a basé son étude des muscles et viscères humains sur ceux du singe, l'adolescent visiteur de gibets devait...

« Si l'on considère ce qui existait avant l'apparition de ces deux ouvrages, on peu proclamer leur auteur le créateur de l'iconographie médicale utile ; avec la Fabrica, nous atteignons les sommets de la perfection, voire de l'art.

Ce sont des squelettes vivants qui défilent devant nos yeux.

Ces attitudes, ces poses, ces parties tantôt au repos tantôt en activité sont, en même temps qu'un rigoureux cours d'anatomie, une merveilleuse démonstration physiologique.

Le squelette à la bêche, le squelette méditant, le squelette en lamentation sont des chefs-d' œ uvre d'harmonie et de souplesse dans le mouvement.

Et cette suite d'écorchés qui laissent surprendre le muscle en pleine action, le font saillir et mouvoir tel qu'il joue dans ses gaines sous la peau, ne sont-ils pas d'inappréciables auxiliaires pour les princes de la peinture qui bientôt vont surgir ? L'exubérance charnelle de Rubens n'est-elle pas fille de Vésale ? A l'encontre de Galien, qu'il réfute partout à fond, Vésale décrit le cours des veines, l'anatomie du c œ ur, où il nie l'existence d'un orifice interventriculaire, l'oreille interne, l'oreille externe, le médiastin, le mésentère, le trigone ou fornix.

Il repousse l'affirmation de Galien à propos de l'incurvation du fémur et de l'humérus ; il décrit le maxillaire inférieur formé de deux os et nie l'existence d'un os intermaxillaire ; il démontre la structure du sternum et le nombre de pièces dont se compose l'os sacré ; il observe correctement les cartilages aryténoïdes, les ménisques articulaires de la main et du genou, il décrit les corps jaunes...

et ainsi de suite.

Comme il était prévu, la foule des galénistes se soulève en bloc avec, à leur tête, Sylvius-Dubois qui décoche un pamphlet indigne d'un homme sérieux : Sylvius, Vesani in Galeno calumnias depulsandus. Mais l'empereur Charles Quint a compulsé la Fabrica ; il en fut si charmé qu'il attacha l'auteur à sa personne, lui permettant seulement un voyage à Padoue pour défendre ses assertions. Moins égoïste, il eût dû le défendre des criailleries rageuses de ses confrères en le nommant professeur à l'Université de Louvain. Désabusé, Vésale se retira désormais à Bruxelles, où il mena une existence familiale mais opulente.

Il s'était édifié sur les terrains de la maison paternelle un palais grandiose dit Ædes Vesalianæ, qu'il légua en dot à sa fille quand, disant adieu à sa patrie, il suivit l'empereur en Espagne.

Ici se place naturellement l'infâme calomnie que l'on profère encore de nos jours et qui mène à la mort du grand anatomiste : Vésale pratiquait l'autopsie d'un noble espagnol quand un assistant vit battre le c œ ur du défunt.

Il fut poursuivi et condamné à mort.

Le roi commua la peine en un pèlerinage expiatoire à Jérusalem. A ce propos, le professeur Burggraeve, de Gand, s'est demandé qui était ce gentilhomme autopsié, quels furent les témoins de l'accusation, devant quel tribunal fut porté le procès, pourquoi don Antonio Llorente, l'historien de l'Inquisition, n'en parle pas alors qu'il traite de Vésale, enfin, pourquoi les contemporains de Vésale, confrères et profanes, gardent le silence sur un fait qui leur donnait l'occasion de le plaindre ou de le terrasser, mais qui, certes, leur permettait d'exalter la clémence du monarque.

Le botaniste Clusius, qui se trouve alors à Madrid, nous en donne l'explication : Vésale s'ennuyait loin de son ancienne ambiance laborieuse.

Pour quitter la cour, il prétexta un voyage en Terre sainte auquel le roi consentit, lui offrant de grandes facilités pour l'accomplir.

En cours de route, il fut appelé à prendre en. »

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