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Auguste Perret 1874-1954 D'un matériau nouveau, le béton armé, considéré jusque-là comme sommaire, Auguste Perret a fait un matériau noble.

Publié le 05/04/2015

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auguste
Auguste Perret 1874-1954 D'un matériau nouveau, le béton armé, considéré jusque-là comme sommaire, Auguste Perret a fait un matériau noble. De la technique et des possibilités de ce matériau, il a tiré une synthèse. Mariant l'art à la technique, il a fait une architecture. Créer l'architecture d'un matériau nouveau est rare et difficile. Rare, car, en effet, l'histoire de l'humanité révèle une gamme réduite de matériaux de base jusqu'à la révolution industrielle du XIXe siècle. Difficile, on l'a vu avec le fer et l'acier, dont l'architecture s'épanouit seulement, bien que ces matériaux soient antérieurs au béton armé. Plus que tous les autres arts, l'architecture est soumise à des contraintes qui sont, soit les conditions matérielles, naturelles et humaines, soit une discipline morale et spirituelle. Mais satisfaire à ces contraintes ne suffit pas à l'accomplissement de la mission de l'architecte et, dans le cadre de la conception, c'est par un complexe d'intuition et de science que le poète qu'il doit être, tendra vers la beauté. Les conditions matérielles, c'est d'abord le moyen permettant de bâtir et par conséquent le matériau, avec ses caractéristiques et la technique de son emploi, en un mot : la construction. Construction différente suivant la nature du matériau, et l'évolution de sa technique, mais dont, à part le cas du mur porteur, l'élément essentiel est comme dans le corps humain le squelette, c'est-à-dire la charpente ou l'ossature, de bois, de pierre, d'acier ou de béton armé. A elle seule, sans éléments de remplissage, elle donne le rythme et l'équilibre. Conçue à la fois en fonction de l'homme et en fonction de ses possibilités, elle donne la proportion. Les conditions naturelles sont permanentes parce qu'imposées par la nature. Le climat, le site, le cadre, les lois de l'optique sont les données dont l'architecte devra tenir compte pour adapter son oeuvre aux éléments, au sol et aux conditions locales. Les conditions posées par l'homme sont passagères parce qu'elles évoluent suivant le...
auguste

« alphabet rigide, les ordres, inspiré par les réalisations successives des Grecs, et ensuite utilisé à l'excès, aussi bien dans le temps que dans l'espace. Cette discipline volontaire a eu le mérite d'éviter les excès de l'imagination que les possibilités offertes par les matériaux auraient d'ailleurs tempérés.

Mais cette discipline ne représente que des méthodes d'application et il convient de chercher la véritable source, le critère qui, au cours des âges, a permis l'éclosion des œ uvres les plus valables.

Ce critère, ce n'est pas un alphabet, ce ne sont pas des formules, c'est la base même des traditions les plus hautes, c'est le respect de la vérité.

Vérité qui s'exprime par la franchise et la sincérité dans l'expression du matériau et de la technique, quel que soit ce matériau et quel que soit le degré atteint par la technique.

Notre époque, avec la prolifération des matériaux, des moyens, les possibilités de plus en plus grandes des techniques, impose d'autant plus de contrainte morale qu'il y a plus de facilité d'expression. Le respect des contraintes matérielles, naturelles, humaines et morales ne suffit pas encore à la naissance d'une œ uvre, d'une architecture. Il le goût et le talent, tout ce qui est le propre de l'artiste et du poète. Là, évidemment, il n'existe pas de recette, de théorie. Aucun moyen humain ne permet d'indiquer ce qui différencie une grande œ uvre d'une réalisation honnête.

C'est par un complexe indéfinissable d'intuition et de science que l'architecte tend vers la beauté.

A ce moment, l'architecture n'est plus seulement dans la matière, elle est dans l'esprit.

La technique parlée en poète, c'est avec l'expression de la construction, la composition des volumes, le sens des lignes, l'harmonie des formes, l'ordonnance et la proportion, tout ce qui nous conduit en architecture. La construction, langue maternelle de l'architecte, n'a disposé jusqu'à nos jours que d'un nombre limité de matériaux de base.

Les uns sont naturels : le bois et la pierre, les autres sont composés ou transformés : la brique, le béton de cailloux, la famille fer, fonte, acier, enfin le béton armé. Grâce à quatre matériaux, deux naturels, le bois et la pierre, et deux fabriqués, la brique et le béton, s'étaient exprimés 4 000 ans d'architecture.

La révolution industrielle du XIXe siècle nous a apporté de nouveaux matériaux fabriqués dont les deux plus importants sont, jusqu'à maintenant, le métal et le béton armé. Le métal sous forme de charpente de couverture a permis d'abriter les volumes considérables nécessités par les programmes nouvellement apparus : gares, halles, grands magasins, halls de banques, d'expositions, etc.

Mais il n'existe que trois cas principaux seulement où la notion de charpente totale en fer a été admise et appliquée : le Crystal Palace de Horeau, les Halles de Baltard et la Galerie des Machines de Dutert.

Dans tous les autres cas, la charpente de couverture a bien été utilisée et laissée apparente, mais combinée avec d'autres matériaux. »

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