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Bernt Notke XVe siècle Ce n'est qu'au XVe siècle que (abstraction faite de quelques rares précurseurs, comme, par exemple, Peter Parler), des noms de sculpteurs, c'est-à-dire de personnalités artistiques douées d'une individualité marquée, s'imposent dans le gothique allemand.

Publié le 05/04/2015

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Bernt Notke XVe siècle Ce n'est qu'au XVe siècle que (abstraction faite de quelques rares précurseurs, comme, par exemple, Peter Parler), des noms de sculpteurs, c'est-à-dire de personnalités artistiques douées d'une individualité marquée, s'imposent dans le gothique allemand. En Allemagne du Nord, c'est surtout Bernt Notke qui, parmi les premiers, se détourna résolument de l'attitude collective des temps anciens. Il est né à Lassan, petite ville de Poméranie et ne descendait pas d'une famille d'artisans, mais d'une lignée patricienne puissante, dont les membres étaient armateurs, grands marchands, fonctionnaires de l'administration, savants et hauts ecclésiastiques, dans les villes hanséatiques de Poméranie et de Livonie. Formé selon toute vraisemblance à Greifswald, dans le cercle artistique qui s'y était constitué autour de l'Université, fondée en 1456, et de son fondateur, le duc Wartslaus IX de Wolgast, il trouva plus tard à Lübeck des conditions idéales pour l'épanouissement de sa personnalité. Dans cette ville libre, centre dominant de la ligue hanséatique, se réunissaient, depuis longtemps, les meilleurs artistes du nord-est de l'Allemagne, exportant de là leurs oeuvres dans les pays allemands riverains de la Baltique et bien au-delà. A Lübeck et à Notke se sont adressés également, presque un demi-siècle durant, de 1464 à 1509, les co...

« La plus grandiose création de son génie est, sans aucun doute, le groupe de Saint Georges de l'église de Saint-Nicolas à Stockholm. Il lui a été commandé par le vicaire du Royaume Sten Sture, afin de servir d'ornement à l'autel du saint, en signe de gratitude pour la victoire de la bataille du Brunkeberg, qui délivra la Suède de la domination étrangère.

L' œ uvre, qui n'est plus tout à fait complète aujourd'hui, était probablement placée devant le ch œ ur dans la nef centrale de l'église, renouvelée au même moment en style gothique tardif. Le groupe du combat avec le dragon s'élève sur un socle que ceint une frise de bas-reliefs racontant la légende du saint.

Dans ce socle qui formait une petite chapelle était placé l'autel de saint Georges, sous lequel le donateur voulait être enterré.

L'ensemble était flanqué par une figure de la princesse Elya et par le modèle de sa ville natale Silène, posés, probablement, sur deux hautes colonnes, contre les piliers de la nef.

L'ensemble veut être à la fois tombeau et décoration d'autel, mais assurément décoration d'un caractère hautement original, réellement unique. Le groupe du cavalier et du dragon est déjà presque un monument indépendant selon la conception de la Renaissance, mais il est encore enserré par les colonnes, arcades, voûtes de l'édifice, incorporé à l'architecture gothique tardive de l'église un peu comme, dans les autels sculptés néerlandais, les petits groupes de figures placés dans des niches semblables à des chapelles.

Comme sur ces autels, tout est sculpté, doré et peint de vives couleurs, mais les personnages principaux sont de grandeur naturelle.

L'art du retable sculpté allemand et néerlandais atteint, dans cette œ uvre exceptionnelle, son point culminant. Jamais plus, et nulle part, du bois de chêne dur n'a été sculpté avec tant de virtuosité, doré avec un tel éclat, peint avec un tel raffinement.

L'étendard de saint Georges est en parchemin ; pour les cornes du dragon, l'artiste s'est servi de vrai bois d'élan.

La délivrance de la princesse par saint Georges, Persée chrétien, nous est contée à la fois avec le ton pieux d'une légende moyenâgeuse et l'accent courtois et féerique des romans de chevalerie du Moyen Âge finissant.

Le miracle — la victoire miraculeuse remportée par un “ miles christianus ” sur un monstre — est placé sous nos yeux comme un peu plus tard, dans la gravure de Durer : le Chevalier, la Mort et le Diable.

Le combattant de Dieu est un chevalier, beau, jeune, noble, plein de calme sérénité, le dragon un reptile furieux et repoussant.

Sur le socle du monument, de jeunes dragons sont en train de ronger des crânes et des ossements, motif macabre emprunté manifestement par Notke aux tombeaux et danses macabres du gothique tardif ; au-dessus, l'armure brillante, délicatement ouvragée, n'en resplendit que mieux. La composition, dans son ensemble, a tout le charme de l'imagination bizarre qui anime les maîtres allemands de la dernière époque gothique.

Mais elle est claire, monumentale, dramatique. Visiblement, Notke connaissait déjà la Renaissance italienne, sans doute Mantegna et son école de Ferrare, peut-être même les projets de Léonard de Vinci pour le monument de Sforza.

D'éléments disparates, fondus avec un instinct supérieur, il a su faire une unité artistique persuasive.. »

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