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Charles Bouchard 1837-1915 Bouchard incarne vraiment la pathologie générale française à la fin du XIXe siècle.

Publié le 05/04/2015

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Charles Bouchard 1837-1915 Bouchard incarne vraiment la pathologie générale française à la fin du XIXe siècle. Il pensait qu'une maladie n'a pas d'intérêt si l'on n'en connaît pas les causes ; dans toute son oeuvre domine cette préoccupation, non tant de la symptomatologie ou de la lésion, que de l'étiologie et du mécanisme. Charles Bouchard naquit le 6 septembre 1837 dans une petite ville de la Haute-Marne, à Montier-en-Der où son père était professeur du collège. Sa famille était de Saône-et-Loire et assez modeste. Il fut conduit à faire sa médecine par la perspective surtout d'un cycle d'études où toutes les sciences devaient être tour à tour abordées. Elève à Lyon de Benoît Teissier et de J. Rollet, il fut surtout à Paris le collaborateur fidèle et, au moins pendant de longues années, assidu de J.-M. Charcot avec qui il étudia les scléroses de la moelle, les dégénérescences secondaires du faisceau pyramidal, leur rôle dans la contracture des hémiplégiques, et l'hémorragie cérébrale dont il crut reconnaître l'origine dans de petits anévrismes miliaires. Mais, dès le début de sa carrière, il fut séduit par les affections microbiennes : il étudia la vaccine, démontra la parenté de l'herpès circiné avec la trichophytie, la contagion de la tuberculose granulique qu'il rejeta tout d'abord. Médecin de l'Hôpital de la Charité, agrégé, puis professeur,...

« Alors se déroulent, grâce à ses collaborateurs, Roger, Claude, Netter, toute une série de notions capitales sur l'organisme infecté, sur les sécrétions inhibitrices ou excitantes des leucocytes et de la phagocytose, sur l'état bactéricide, sur la genèse des substances vaccinantes et enfin sur l'immunité. Dans un autre ordre d'idées, mais qui n'est peut-être pas si différent, Bouchard aborda l'intoxication digestive. Le rôle du tube digestif à l'origine d'un grand nombre de maladies avait déjà été admis par Broussais, par Beau aussi et par Germain Sée.

Bouchard considère le tube digestif comme un laboratoire de poisons, il insiste sur la stase gastrique et affirme la relation de cette stase avec toute une série de troubles généraux, cutanés, nerveux, anémiques, rhumatismaux, et avec les nodosités digitales qui portent son nom.

Le régime et le traitement qui découlent d'une telle relation sont la désinfection de l'estomac et aussi la réduction des liquides Cette conception fut combattue, critiquée et quelquefois même plaisantée. D'autres auto-intoxications proviennent des tissus où les seules opérations chimiques de la vie cellulaire font naître des substances mal transformées ou toxiques, en tous cas encombrantes Ces substances s'éliminent par le rein.

Aussi les poisons urinaires sont-ils multiples et variés ; minéraux, colorants, volatils, et Bouchard, par l'injection au lapin d'une quantité donnée d'urines, mesure les urotoxies.

Cette étude constitue déjà les assises solides de ce que nous appellerons plus tard la spécificité chimique en séméiologie. Viennent enfin les travaux sur la nutrition. En fixant la molécule élaborée moyenne, les coefficients urinaires, l'activité des combustions, le segment anthropométrique, le taux des oxydations et les quotients respiratoires, Bouchard préludait aux études américaines sur le métabolisme de base.

En outre, il remettait à l'ordre du jour la diathèse et établissait dans son domaine la place du vieil arthritisme de Bazin, de l'herpétisme un peu désuet de Lancereaux, toute une classe de maladies par ralentissement de la nutrition ; gravelle, goutte, diabète, lithiase biliaire, dont les notions modernes d'endocrinologie et de zymologie ont singulièrement réduit l'étendue. Cette œ uvre immense est mise au point dans une série de notes à la Société de biologie de Paris, à l'Académie de médecine et à l'Institut, de 1879 à 1910, dans de multiples volumes, dans les thèses de ses élèves, dans le Traité de pathologie générale enfin, qui est le premier compendium, désormais classique et, peut-on dire, inimité et inimitable, sur ce sujet. Le prestige de Bouchard, tant en France qu'à l'étranger, et son autorité, furent considérables. C'est que son œ uvre comporte des considérations métaphysiques et s'appuie sur des bases physico-chimiques solides. Bouchard avait un aspect imposant, un front large, une moustache assez épaisse et une barbe blanche en pointe, des yeux gris-bleu derrière des lunettes d'or, un regard fixe, pénétrant, et un masque impassible et impénétrable.

Esprit sans dilettantisme mais non sans imagination, épris de science presque jusqu'à la fascination, passionné de précision, opiniâtre dans ses convictions, tenace dans ses desseins, autoritaire quoique bienveillant, désireux d'imposer des. »

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