Comte d'Olivares par Vicente Palacio Atard Professeur ordinaire à l'Université de Madrid A

Comte d'Olivares par Vicente Palacio Atard Professeur ordinaire à l'Université de Madrid A l'avènement de Philippe IV, en 1621, la monarchie espagnole conservait, en grande partie, son antique splendeur ; mais les contemporains les plus avertis se rendaient compte qu'elle était en situation critique : déclin ou décadence. Au début du XVIIe siècle, les Espagnols ont conscience de cette déchéance qui trouve son expression littéraire dans de nombreux écrits ; ceux-ci pourraient constituer une sorte de littérature sur les Maux d'Espagne, en contraste avec les optimistes Laudes Hispaniae qui ne font pas défaut, non plus. Parmi les écrits révélant l'alarme des Espagnols, prédominent ceux qui abordent les questions économiques et mettent en relief une réalité majeure : le manque de moyens de la monarchie pour assumer les frais d'une politique de grande puissance. Outre les problèmes d'ordre économique et financier, il y avait aussi ceux de nature politico-constitutionnelle qui minaient l'autorité espagnole au XVIIe siècle. La couronne avait affirmé son pouvoir, qui s'était fortifié dans le creuset d'un absolutisme presque parfait. Mais les royaumes constituant la monarchie espagnole formaient un ensemble hétérogène, mal soudé constitutionnellement. Tout au long de l'époque moderne, royaumes et provinces avaient conservé leur personnalité historique, politique et administrative. Cette organisation était le résultat d'un processus d'intégration réalisé au cours de plusieurs siècles sur les différentes parties que la monarchie s'était incorporées. Elle répondait, par conséquent, à un ordre historique, mais elle manquait d'un " réglage " constitutionnel cohérent, fondé sur des critères rationnels dans le cadre des structures d'un État moderne unitaire. Enfin, après la mort de Philippe II, règnent en Espagne les ultimes monarques de la Maison d'Autriche, de volonté faible et peu aptes à remplir pa...