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En quoi Durkheim peut-il être considéré comme un fondateur de la sociologie ?

Publié le 27/01/2012

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durkheim

    Il est courant aujourd'hui dans les cursus et les manuels français de sociologie, de présenter la sociologie comme issue des oeuvres de trois grands « fondateurs « : Karl Marx, Max Weber et Émile Durkheim. Leurs apports ne peuvent pas être mis sur un même plan car leurs contributions sont de natures différentes. Insister sur ces trois auteurs ne doit pas non plus conduire à oublier les apports d'autres sociologues. Mais ici nous nous concentrerons sur le cas d'Émile Durkheim et en particulier sa contribution pour la sociologie.        Durkheim est, de tous les « pères fondateurs « celui qui reste la plus présent dans la sociologie contemporaine. Convaincu que l'individu ne peut être heureux que dans une société qui lui impose normes et contraintes, il n'est guère au goût du temps mais sa méthodologie est revendiquée par tous les sociologues comme un bien commun.                                                                                                                                         Comme nous allons le voir, Durkheim ne se contente pas seulement d'entreprendre de fonder la sociologie comme science mais va engendrer l'émergence d'un raisonnement sociologique, avec une vrai méthodologie. Discipline jeune, la sociologie est parfois considérer comme moins « avancée « et moins « scientifique « que d'autres. Pourtant, elle est issue d'une longue histoire de pensée de plus en plus élaborée sur le monde « social «

durkheim

« définirons les principaux concepts sociologiques.

Enfin, nous repartirons de la sociologie durkheimienne, pour enanalyser l'impact et l'actualité des ses analyses ainsi que ses prolongements contemporains.

Selon la formule de Gurvitch, « Durkheim a inventé la sociologie comme Christophe Colomb adécouvert l'Amérique, en cherchant les Indes : en voulant fonder une morale ».

Cette citation résume assez bienl'ambition de Durkheim.

Mais pour cela, il est utile de revenir aux sources et donc à la perspective politique deDurkheim.

Né en 1858 à Épinal et d'origine juive, Émile Durkheim était destiné à devenir rabbin, mais en se déclarantagnostique, il se tourne vers l'enseignement.

De là, il intègre l'école normale supérieure et obtient un agrégation dephilosophie en 1882.

Mais très vite, il critique l'approche philosophique.

Après des études en Allemagne, il obtient unposte à l'université de Bordeaux, où il donne des cours de pédagogie sur les sciences sociales.

Déjà à cette époque,une question l'intéresse, celle de la solidarité sociale, ce sera le fil conducteur de son premier ouvrage.

Durkheims'engage de manière politique dans l'affaire Dreyfus en 1894, mais est aussi militant pour les défenses des droits del'homme.

Il se dit alors « socialiste » étant attaché aux valeurs de la République.

De ce fait, il est inquiet parl'ensemble des des désordres sociaux qui frappent le pays, il craint le délitement des liens sociaux et la montée del'individualisme.

Selon lui, notre société a besoin d'une nouvelle morale, fondée sur une approche scientifique desfaits sociaux.

Durkheim va très vite s'imposer et se démarquer des autres auteurs, en terme théorique ainsi qu'enterme de production.

Il travaille sur de nombreux thèmes différents, tels que l'éducation ou la religion, ce qui donneune pensée variée.

Ce qui a de commun entre tous ces thèmes, c'est la volonté de produire une théorie générale,dans son cas, une théorie du fait social.

Nous verrons à travers la méthodologie de Durkheim son but qui, pour lui,,est d'avoir une méthode qui se veut objective, et donc mettre en oeuvre la scientificité au travail sociologique.

Toute la vie de Durkheim va être consacrée à dégager la sociologie de la philosophie, pour fairereconnaître la légitimité d'une approche scientifique des faits sociaux.

Les sciences sociales doivent utiliser lesmêmes méthodes que les sciences de la nature pour dégager les lois et les déterminants du social.

Grâce àDurkheim, nous entrons dans la sociologie en tant que telle.

Jusque maintenant c'était la « pré-sociologie » avecsimplement des mouvements de pensée.

Ici, on a une pensée qui a une unité et une pérennité.

Durkheim voulaitfaire de son oeuvre scientifique, un travail à vocation politique.

C'est donc au XIXe siècle et à travers Les règles dela méthode sociologique, que Durkheim va tenter de distinguer la sociologie des autres disciplines, et en faire unescience des institutions.

Il faut, dit Durkheim, « considérer les faits sociaux comme des choses ».

« Choses » signifieici, « faits physiques ».

Durkheim veut dire que la méthode en sociologie doit être similaire à la méthode enphysique.

Or, quelle est l'activité propre du physicien ? C'est de tenter d'expliquer les faits et donc d'analyser encherchant les causes.

La démarche propre de la pensée de Durkheim est donc de se tourner vers les sciences déjàconstituées et de leur emprunter le modèle de ce qui doit être une méthode scientifique, ce la vaut aussi bien poursa thèse, De la division du travail social que Les règles de la méthode sociologique.

Nous pouvons expliquer ce pointde vue, d'une part, par l'attention de Durkheim aux théories d'Herbert Spencer, qui essaie de transposer la théoriede l'évolution à la psychologie et la sociologie, et conçoit la société comme un organisme que les lois de l'évolutionguideront dans le sens du mieux-être général.

D'autre part, par l'influence subie d'Auguste Comte; ce dernier estpersuadé que la sociologie est au-dessus de toutes les sciences, et comme pour lui, c'est la discipline la plusrécente, il pense qu'avec elle, on peut tout expliquer.

Pour Comte, la sociologie n'est ni plus ni moins la « Sciencedes sciences ».L'ambition de la sociologie est donc de rendre compréhensibles des phénomènes sociaux apparents ou non.Cependant, la réalité sociale ne se laisse pas facilement identifier et interpréter, pour rendre compte de cetteréalité, le sociologue utilise des méthodes communes avec d'autres sciences sociales comme le droit, les sciencespolitiques, l'ethnologie, et humaines comme l'histoire, la géographie, la philosophie, etc.

Ces méthodes sont aussibien quantitatives, à partir par exemple de régularités statistiques, de corrélations entre deux variables; quequalitatives avec la recherche documentaire, les questionnaire, l'entretien personnel, l'observation directe ouparticipante.

À partir de ces travaux, le sociologue dévoile "le sens caché" des phénomènes sociaux.

Pour fonder lasociologie en tant que science, il faut donc traiter les faits sociaux qui en sont l'objet de la manière la plusscientifique possible.

C'est ainsi dans cette prochaine partie que nous nous attacherons à la conceptiondurkheimienne de la sociologie fondée sur une théorie du fait social.

Il est important avant tout de définir ce qu'est un fait social.

Pour Durkheim, les faits sociauxcorrespondent à « des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieurs à l'individu et qui sont doués d'un pouvoirde coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui, ils consistent en des représentations et des actions ».

Ici, les faitssociaux peuvent être des institutions, comme l'État ou l'Église mais aussi des phénomènes sociaux comme le suicide,ou encore des représentations, croyances ou des courants d'opinion.

Ce sont alors des choses qui s'imposent àl'individu sans même que ce dernier en ait conscience.

Pour Durkheim, les faits sociaux se développent en dehorsdes consciences individuelles, ce qui induit qu'ils n'ont pas besoin de la présence des individus pour se manifester,cette première interprétation correspond au principe d'extériorité du fait social.

De là, nouspassons à une deuxième interprétation de la formule : « C'est grâce à la contrainte qui s'exerce sur les individus quel'on peut repérer les faits sociaux ».

Durkheim explique que la contrainte a toujours été dans toutes les sociétés.

Ellese matérialise à travers les institutions qui elles, décident des sanctions lorsque les individus s'écartent de la normedans le monde contemporain.

Bien souvent, la contrainte est intériorisée par les individus, elle est en chacun denous à travers l'ensemble de règles, de lois, de coutumes ou de traditions que nous appliquons tous au quotidien.Ainsi l'homme n'agit pas librement mais son comportement dépend d'un contexte social qui le fait agir.

D'autre part,Durkheim affirme que l'explication d'un fait social doit toujours être recherchée dans un autre fait social.

Pourl'auteur, « La cause déterminante d'un fait social doit être recherchée parmi les faits sociaux antécédents », « etnon dans les états de la conscience individuelle ».

C'est avec le cas du suicide que Durkheim va montrer l'exemplede son application, en effet, il l'expliquer par d'autres faits comme le rôle de la famille, ou bien encore par rapportaux crises économiques, politiques, mais nous y reviendrons dans un prochain point.

Enfin pourDurkheim, la vérité première n'est pas l'individu mais la société, en d'autres terme, la société ne s'explique pas. »

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