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Encyclopédie littéraire: Le siècle des Lumières

Publié le 26/07/2010

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Métaphore désignant le XVIIIe siècle. Le siècle des Lumières se définit comme le siècle de la raison et du droit. Marqué par le rationalisme cartésien qui, un siècle auparavant, a mis en place le principe du doute méthodique (Discours de la méthode, 1637), il ouvre la voie à la Révolution par son esprit de tolérance, sa croyance au progrès, sa recherche d'un monde plus juste, dégagé des préjugés de classe et du poids de la religion. En opposition avec l'austérité qui marque la fin du XVIIe siècle, il réhabilite aussi l'idée du bonheur individuel et du plaisir. Ainsi est-il également le siècle de la passion (l'abbé Prévost, Manon Lescaut), du libertinage (Choderlos de Laclos, les Liaisons dangereuses) et de la débauche (Sade, Justine ou les Malheurs de la vertu). Citation

Quel contraste ! Quel brusque passage ! La hiérarchie, la discipline, l'ordre que l'autorité se charge d'assurer, les dogmes qui règlent fermement la vie : voilà ce qu'aimaient les hommes du dix-septième siècle. Les contraintes, l'autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du dix-huitième siècle, leurs successeurs immédiats. Les premiers sont chrétiens, et les autres antichrétiens ; les premiers croient au droit divin, et les autres au droit naturel ; les premiers vivent à l'aise dans une société qui se divise en classes inégales, les seconds ne rêvent qu'égalité. (Paul Hazard, la Crise de la conscience européenne, préface.)

 

« Louis XIV-à l'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain (1793) du marquis de Condorcet (1743-1794) -une synthèse de l'his­ toire de l 'humanité -, le mouvement des Lumières est le mouvement intellectuel d'un siècle.

Si ce mouvement est cosmopolite (il s'ap­ pelle Aufkldrung en Allemagne , Enl(ghtenment en Angleterre , 11/uminismo en Italie ), c'est en France que se cristallisent et c'est de France que se diffu­ sent les idées d 'une véritable république des phi­ losophes: le français a remplacé le latin comme langue des intellectuels; les figures centrales du mouvement sont françaises.

Voltaire (1694-1778) mena une vie agitée qui le conduisit en Angleterre , dont il admirait les ins­ titutions et les libertés politiques , à la cour de Fré­ déric Il de Prusse, qui le déçut , et enfin à Ferney, dans l'Ain, où il exerça une véritable souveraineté intellectuelle par ses livres (dont Candide , 1759) et par son imposante correspondance avec le reste de l'Europe .

Fblémiste de génie , il s'opposa sans relâche aux institutions politiques et sociales du régime de Louis XV et dénonça avec passion ! Voltaire a et Frédéric le Grand à Sans-Souci , le somptueux palais que le roi de Prusse se fit édifier à Potsdam.

Planche de .....

/'Encyclopédie décrivant un canal et son écluse.

Les théoriciens des Lumières étaient convaincus de l'influence de la raison et des lois naturelles dans le domaine de 1 'économie : ainsi , l es physiocrates , une école d 'économistes qui fut fondée par François Quesnay, préconisèrent la libre circulation des biens et le développement du libre-échange .

l 'injustice, l'intolérance et les persécutions reli­ gieuses: il fit réhabiliter, après son exécution par le supplice de la roue, le négociant protestant Calas, accusé d'avoir assassiné son fils ; et il récla­ ma la réhabilitation du chevalier de La Barre, dont le poignet fut tranché, la langue arrachée, la tête coupée, pour avoir profané un crucifix.

L 'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences , des arts et des métiers La philosophie des Lumières est une vaste entre­ prise humaniste , qui place l'homme au centre de ses préoccupations et entend œuvrer à son bon­ heur par le progrès des connaissances et de la science.

Un ouvrage de grande envergure symbo­ lise cet humanisme: l'Encyclopédie -dix-sept volumes faisant le bilan des connaissances humaines dans tous les domaines entre 1747 et 1772 , rassemblant les figures les plus célèbres du siècle: Voltaire , Montesquieu, Rousseau , Buffon , Helvétius, Quesnay, Grimm , Condorcet, Turgot.

Sous la vocation scientifique et pratique des nombreux articles perçait une autre dimension , plus philosophique: l'ouvrage entend montrer l'homme capable de transformer le monde , s'il se libère des préjugés en contrôlant par sa raison la politique , la morale et la religion; il se veut un formidable instrument de propagande philoso­ phique contre les forces de tradition et d'immobi­ lisme.

Il constituera une formidable réussite édi­ toriale: en 1789 , vingt-cinq mille exemplaires auront été vendus.

Maîtres d'œuvre de l'Encyclopédie: le mathé­ maticien d'Alembert (1717-1783 ), chargé de la partie scientifique de l'ouvrage, et Denis Diderot (1713-1784) , écrivain , philosophe et critique d ' art.

Avec sa plume alerte , sa verve parfois polis­ sonne, Diderot , le plus ardent défenseur des Lumières, est prompt à évoquer les grands pro­ blèmes de son temps , comme dans son œuvre romanesque: le Neveu de Rameau (1760-1772) , où il traite la question de la morale naturelle, et Jacques le Fataliste et son maitre (1771-1773) , celle de la liberté humaine.

Dans son ensemble, l'œ uvre de Diderot exalte la nature conçue comme une force bienfaitrice, fût-ce dans ses manifestations frénétiques.

L 'idéal politique Au-delà de l'homme et de la nature , les penseurs des Lumières s'efforcent de concevoir le régim e politique modèle qui garantirait le bonheur des citoyens.

Montesquieu voit dans l'Angleterre le royaume le mieux gouverné d 'Europe: sa monar­ chie modérée assure la liberté de chacun par la séparation des trois pouvoirs , exécutif , législatif , judiciaire ; le roi lui-m ême respecte des lois qu'il n'a pas élaborées.

Voltaire préfère convertir les souverains à ses idées: ceux-ci doivent être forts mais éclairés, respecter les libertés civiles et mon­ trer la voie à leur pays , d ' en haut ; ils représentent le bien public , favorisent les progrès écono­ miques et la diffusion de l'enseignement.

C'est le despotisme éclairé, qui inspire Frédéric Il de Pruss e et Catherine Il de Russie.

Mais, tel Voltair e qui séjourna trois ans à la cour de Frédéric Il, les hommes des Lumièr es reviennent vite de leurs illusions .

Au lieu de l'avènement de la raison et de l'État rationnel , c' est la raison d'État , cyniqu e et autoritaire , qui resurgit.

Le Genevois Jean-Jacques Rousseau ( 171 2- 1778 ) défend des conceptions politiques radicale­ ment différentes dans son traité Du contrat social (1762 ) .

Il incarne le versant démocratique des Lumières.

Pour lui , tous les hommes naissent libres et égaux, il exalte l'état de nature et la li\Jre expression des sentiments.

La formation de l'Etat et la souveraineté de son chef résultent d' un contrat tacite entre les citoyens.

Cela suppose l'égalité civile et politique de tous les citoyens contractants qui forment la nation et la garantie de leurs droits naturels.

Ce contrat social , qui ban­ nit l'injustice et l'oppression , fonde l'idéal démo­ cratique qui inspirera la Révolution française .

En fin de compte , les Lumières n'ont touch é que les élites: l'immense majorité des Français du xvnr siècle n'a jamais entendu parler de Voltair e ou de Rousseau.

Mais elles ont porté un rud e coup , social et politique , aux certitud es ancie nnes , et essaimé leurs idéaux dans la gé n é­ ration révolutionnaire de 1789.. »

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