FOURIER ET LE FOURIERISME

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424 1 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE.

DE LA FRANCE ' quatre mouvements et des destinées générales, qui · passa presque totalement inaperçu ; après un lent cheminement,.

il devait pourtant lui amener ses pre­ miers disciples.

Le Traité de J'association domestique agricole parut en 1822 ; il fut suivi sept ans plus tard du Traité abrégé du nouveau monde industriel; au lendemain de la révolution de Juillet il se démar,qua dans un pamphlet virulent des autres.

socialistes uto­ piques, Saint-Simon et Owen.

Enfin La fausse indus­ trie vit le jour en 1835-1836.

Mais il avait noirci encore quantité de feuilles· pour u'ne grande œuvre qui ne fut pas imprimée et dont il reste 98 cahiers, aujourd_'hui aux Archives nationales, sans compter carnets et lettres.

Entre 1845 et 1858, ses disciples en publièrent, sans ordre, .

une parti~.

mutilée par des censures puritaines.

Ces manuscrits ne furent inventoriés et étudiés que ces dernières années ; ils sont enfin devenus accessibles grâce à la première édition critique des œuvres com­ plètes qui comprend douze volumes.· Fourier se tint à l'écart des luttes politiques,.

trau­ matisé par la violence de la Révolution française dont le principal résultat à ses' yeux· avait été d'eng·endrer le règne atroce des bourgeois.

De plus, il lui reprochait sa timidité à l'égard de l'institution familiale dans laquelle il voyait un bastion de toutes les oppressions, car " le préjugé conjugal était le dernier retranchement de la civi­ lisation ; elle s'y maintint pour reprendre bientôt l'offensive et rentrer dans tous ses domaines "· · Mais s'il ne participa point aux combats de la première moitié du 19e siècle, il s'employa à dénoncer par les armes de la critique les tares de· la société prétendu­ .

ment «civilisée,, : '' La civilisation et la morale sont des mots toujours pris en mauvaise .

part dans mon ouvrage, déclarait-il dans son Traité abrégé du Nouveau Monde industriel.

Sans doute parce que l'une est le règne du mensonge, l'autre en est l'organe.» Il fustigea sans relâche la concurrence, le négoce anarchique, la misère. »