Francisco Franco par Arnold Hottinger Correspondant de la Neue Würcher Zeitung Il y a une constante dans la vie de Franco : il doit les nombreux succès qui ont jalonné sa longue vie à sa prudence, à sa circonspection, à ses hésitations et à ses atermoiements.

Francisco Franco par Arnold Hottinger Correspondant de la Neue Würcher Zeitung Il y a une constante dans la vie de Franco : il doit les nombreux succès qui ont jalonné sa longue vie à sa prudence, à sa circonspection, à ses hésitations et à ses atermoiements. Ses concitoyens, rivaux et subordonnés, s'empressent de le devancer, il les laisse faire sans que transparaisse sa propre opinion ; tous se hâtent et discutent jusqu'à l'épuisement, c'est alors qu'il frappe ou décide en donnant une indication discrète. Franco est originaire de Galice, cette lointaine province de l'Ouest, et les Espagnols disent des " Gallegos " : quand on rencontre l'un d'eux dans l'escalier, on ne sait jamais s'il monte ou s'il descend... Franco a commencé sa carrière au Maroc, dans les guerres coloniales. Fils d'officier de marine, il était entré à l'école d'infanterie en 1907 ; il avait alors quinze ans. Cinq ans plus tard, il était sur le théâtre des opérations militaires du Maroc comme lieutenant volontaire. Blessé en 1916 au cours des combats Melilla, il est nommé major, le plus jeune de l'armée espagnole. En 1921, à Annual, Abd el-Krim et ses Berbères rebelles infligent une défaite complète à l'armée coloniale espagnole ; 15 000 soldats tombèrent avec leur chef. Franco participa alors avec autorité à l'organisation du retrait des troupes et contribua d'une manière décisive à la consolidation des territoires espagnols qui subsistaient ; ce fut Franco qui commanda ensuite les troupes du débarquement d'Alhucemas (1925) qui amenèrent la totalité du Rif sous la domination espagnole. En 1920, Franco avait été le cofondateur et le deuxième commandant de la Légion Étrangère espagnole. Pendant les guerres du Maroc, l'armée fut toujours au centre de la politique espagnole. Son rôle était contesté, et les officiers se constituèrent en Junte ...