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Friedrich Nietzsche par Jean Wahl Professeur à la Sorbonne La vie de Nietzsche est faite de mouvements d'affirmations et de refus devant quelques grandes individualités et devant lui-même.

Publié le 05/04/2015

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Friedrich Nietzsche par Jean Wahl Professeur à la Sorbonne La vie de Nietzsche est faite de mouvements d'affirmations et de refus devant quelques grandes individualités et devant lui-même. " J'avais besoin de Wagner... Même aujourd'hui j'attends encore une oeuvre d'une fascination aussi dangereuse, d'une infinité aussi frémissante que Tristan. " Mais il s'éloigne des foules de Bayreuth et du pseudo-mysticisme qu'il découvre en celui qu'il avait révéré. C'est pourtant avec émotion qu'il entendit, dans la dernière période de sa vie " raisonnable ", Parsifal, que d'autre part il haïssait tant. De son admiration pour Wagner en même temps que pour le grand art grec, l'Origine de la tragédie porte témoignage. Affirmation et refus de la grande figure de Socrate. " Socrate est si près de moi que presque toujours je suis en train de le combattre. " Il révère en lui l'individu inspiré, inspirant, et le chasseur de la connaissance. Mais n'est-il pas en même temps le décadent par excellence ? Admiration et refus de la figure de Jésus, car ici encore c'est une proximité infinie que nous sentons en même temps que l'éloignement infini. Et même de Dionysos il n'est pas seulement l'ami puisque autant que Dionysos il révère Apollon. Et de lui-même il n'est pas l'ami, se contredisant comme il contredit tous les autres, allant vers la plus profonde affirmation par des négations constantes. Il se construit et se détruit. Il cherche des profondeurs où disparaître. Ce qu'enseigne l'Origine de la tragédie, c'est que toute grande oeuvre d'art est faite du contraste et de la tension entre les forces de Dionysos et la force d'Apollon. Voici qu'il va se séparer du wagnérisme et des " artistes " comme il s'était séparé des philologues. Dans la première forme de sa pensée, il avait tenté de construire une philosophie de l'universelle illusion ; bientôt c'est à toute illusion qu'il donnera la chasse. La Première Inactuelle est une lutte contre le Reich naissant et contre les philistins. D'une façon que l'on peut comparer à celle de Kierkegaard, Nietzsche se proclame l'héritier de Lessing et lutte contre l'historisme. La culture telle qu'elle est conçue aujourd'hui est une fausse culture. Le problème sera pour Nietzsche de faire de la culture une nature, conformément à l'idéal de la Grèce et à l'idéal de la Renaissance. L'homme est un chaos, l'univers entier est un chaos ; il s'agira de faire briller sur ce chaos et en lui la clarté de l'ordre. Le professeur de philosophie de Bâle, l'ami de ce grand Renaissant et de ce grand goethéen qu'était Burckhardt, l'ami de ce Bachofen qui découvrit l'aspect nocturne de l'histoire et le mystère sombre de l'âme grecque, le lecteur enthousiaste des antésocratiques et le connaisseur du XVIIIe siècle français, celui qui unissait la connaissance du XVIe siècle italien, celle de Shakespeare, celle de Stendhal et de Dostoïevski, fut le bon Européen, au sens qu'il donnait à ce mot. En 1879, Nietzsche publie Humain, trop humain. Puis ce furent Aurore et la Gaie Science. C'est un moment où Nietzsche se sent convalescent. Des idées de joie montent à l'horizon, tandis que d'autre part sa critique se tourne contre toutes les pensées de l'arrière-monde. Il vient de dépasser les conceptions de Schopenhauer et de Wagner. Il est l'héritier du XVIIIe siècle français, le successeur de Chamfort, de Rivarol, de l'abbé Galiani en même temps que des grands moralistes français, de Pascal, de La Rochefoucauld, de Vauvenargues et de Montaigne. Il se rencontre avec Paul Rée. C'est sa période positive, au sens presque positiviste du mot. La passion de la connaissance est son vouloir fondamental. ...
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