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Gengis Khan par Louis Hambis Professeur au Collège de France La personnalité de Gengis Khan a été très discutée.

Publié le 05/04/2015

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Gengis Khan par Louis Hambis Professeur au Collège de France La personnalité de Gengis Khan a été très discutée. A l'époque où il fonda l'Empire mongol, ses adversaires vaincus, et en particulier les Musulmans, le traitent de " Maudit " ou de " Réprouvé ", tandis que ses partisans, et surtout ceux qui s'étaient ralliés à l'Empire, ne trouvent pas de termes suffisamment élogieux. En réalité, Gengis Khan doit être considéré comme un homme pondéré, très positif et cela parce qu'il connut dans sa jeunesse les pires malheurs, qui lui enseignèrent la mesure, source de ses succès. L'apparition de Gengis Khan sur la scène de l'Histoire a semblé aux historiens - et cela depuis le Moyen Âge - un événement extraordinaire ; la rapidité de la formation de l'empire mongol, son expansion continue pendant près d'un siècle ont profondément frappé les contemporains et ont suscité des réflexions souvent peu exactes. Les faits sont en réalité très simples. Ils ne sont que la manifestation la plus puissante et la plus spectaculaire - parce que mieux connue - d'une série d'événements qui furent l'expression du conflit séculaire qui s'éleva entre les sociétés sédentaires et le monde nomade de l'Eurasie. L'Empire de Gengis Khan n'est donc pas une nouveauté ; il avait été précédé par une tentative malheureuse des Mongols pour se donner une royauté. Au XIIe siècle, certains chefs mongols tentèrent d'organiser un État nomade rudimentaire ; mais il était trop tôt, et le nouvel État, pris en étau entre l'empire des Djurtchet et plusieurs tribus d'origine turque, fut anéanti. En effet, les tribus mongoles nomadisaient dans la Mongolie orientale actuelle, alors que le reste du territoire était occupé par des tribus turques. Elles ignoraient le bouddhisme et ne connaissaient que les idées religieuses qui relevaient du vieux fonds mystico-religieux de l'Asie septentrionale, le chamanisme, en même temps qu'un petit nombre avait adopté le christianisme nestorien. Ces tribus ne connaissaient que le nomadisme. Leur niveau de culture était très bas ; en dehors de la chasse et de l'élevage, les Mongols ne produisaient rien, et cette économie rudimentaire les obligeait à chercher des compléments par des échanges commerciaux avec leurs voisins, ou en organisant des expéditions de pillage. Les tribus mongoles sont vraisemblablement issues du groupement des Che-wei, installés sur le cours supérieur de l'Amour à l'époque des T'ang ; ces Che-wei étaient les héritiers et descendants d'un très vieux peuple " mongol ", les Sien-pei, qui apparut au IVe siècle. A l'époque des T'ang, au Xe siècle, on connaît une tribu chez les Che-wei qui portait en transcription chinoise le nom de Mong-wou (Mong'u). Ceux-ci avaient une réputation redoutable, car ils étaient anthropophages, si l'on en croit les sources chinoises. Peu à peu les Mongols descendirent vers le Sud-Ouest. Campés dans les régions allant depuis le lac Baïkal et le cours supérieur de l'Onon jusqu'à la chaîne du Grand-Khingan, ils étaient voisins à l'Ouest du puissant peuple turco-mongol (?) des Kèrèyit et des Turcs Naïman, tandis qu'au milieu de leurs tribus éparses nomadisaient les féroces Tatar, d'origine turque, et qu'au Sud, le long de la Grande Muraille, se trouvaient les OEngut, descendants des Turcs Tchoel ; plus loin à l'Est s'étendait le puissant empire des Tongouses Djurtchet ou Kin qui régnaient à Pékin. Les Mongols formaient de nombreuses tribus, dont les principales étaient les Mongols propres, d'où devait sortir Gengis Khan, installés sur le territoire compris entre l'Onon et le Kérulèn, les Qonggirat qui campaient sur le versant occidental du Grand-Khingan, les Mèrkit sur la rive sud-est du lac Baïkal, les Tayidji'out plus au Nord, enfin les Oirat à l'Ouest du lac Baïkal. Dès le début du XIIe siècle, un chef mongol, Qaïdou, avait commencé l'unification des tribus mongoles. Son arrière-petit-fils, Qaboul, paraît avoir régné avec le titre de khan, " roi ", entre 1130 et 1150. Vassal des empereurs Kin, il vint rendre hommage à son suzerain à Pékin, mais au retour, capturé par traîtrise par les Djurtchet, il parvint à s'échapper et entama les hostilités. Ces événements ont un rapport certain avec les rares faits conservés dans les sources chinoises, d'après lesquelles, entre les années 1135-1139 un général Kin fut battu par les Mongols, et en 1147 les Kin se virent obligés de conclure un trait&ea...

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