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Giuseppe Verdi par C.

Publié le 05/04/2015

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Giuseppe Verdi par C.-F. Semini Un célèbre historien de la musique médiévale, dans une dissertation aussi fine que brillante, avance cette singulière affirmation : " Dans l'Antiquité héroïque, dit-il, comme au cours du Moyen Âge chevaleresque, la même poésie plaisait à tous, tant au prince qu'au bourgeois, au chevalier qu'à l'homme du peuple. Le mendiant homérique charme d'un même hymne la table du roi et le repos de l'ilote. Le jongleur chantera la mort de Roland tant sur la place publique qu'au palais du roi. Au moyen des mêmes vers, d'une même mélodie, et avec le même succès, il soulèvera la même vague d'émotion et de compréhension. " C'est une semblable universalité d'adhésion que nous reconnaîtrons à l'art de Giuseppe Verdi. Il fut donc poète du peuple, mais aussi poète héroïque de la nouvelle Italie, non pas tant par le sens patriotique que revêtent ses personnages - ce qui demeure un fait extérieur - que parce qu'il sut donner à la musique cette ardeur dont était pénétrée la littérature et faire de cet art, comme Giuseppe Mazzini l'avait passionnément souhaité en 1836, un puissant moyen de redressement moral et patriotique. Même la vie artistique de Verdi fut une vie héroïque. Sous l'apparente simplicité du paysan se découvrent des valeurs d'une portée universelle. Et le génie, une fois brisés les liens des conventions banales qui dominaient son temps, pourra tendre au seul but de créer un style. C'est ici que commence la vraie grandeur de Verdi. La voie que suit Verdi est magnifique et glorieuse, sans fatigue ni repos ; il se domine sans se révolter contre la tradition, il crée sans détruire. Aussi, sans aller au-devant des temps, ne parvient-il que dans sa vieillesse à la perfection de l'oeuvre d'art, et, aidé de tous les progrès déjà réalisés, il présente l'expression la plus complète d'une certaine forme d'art à cette époque. Lorsque, à un certain moment de sa vie - comme chacun le sait - il affirme la nécessité d'un " retour à l'antique ", c'est alors qu'il prend son vol vers l'avenir. Giuseppe Verdi est né le 10 octobre 1813 à " Le Roncole di Busseto ", dans la province de Parme. Il est né la même année que Wagner, auquel il survécut dix-huit ans. Il était encore enfant quand son père - modeste commerçant d'humble condition sociale - commença de découvrir sa vocation innée pour la musique. Dure enfance, mais qu'illuminent déjà quelques légendes : ainsi celle qui veut qu'il fût sauvé - par l'intervention providentielle de sa mère qui le cacha dans le clocher du village - de l'invasion de la soldatesque austro-russe. Ainsi une autre, plus connue, qui nous le montre, à sept ans, servant la messe : ravi par les sons de l'orgue, il fut précipité des gradins de l'autel pour n'avoir pas présenté à temps à l'officiant les burettes d'eau et de vin. Légende signifie fable, et les fables, on le sait, ont pour but de faire pénétrer plus profondément dans l'âme des choses et des hommes. Aussi bien la légende, qui est parfois plus impitoyable que charmante, voudrait-elle qu'en la même église, huit ans plus tard, Verdi eût été, au moment où le prêtre tombait, frappé de la fou...
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