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Hadrien par Jean Gagé Membre du Collège de France Dans une des lettres

Publié le 05/04/2015

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Hadrien par Jean Gagé Membre du Collège de France Dans une des lettres de sa correspondance avec Pline le Jeune, chargé par lui d'un gouvernement des provinces de Pont et de Bithynie, l'empereur Trajan parle avec une gentillesse protectrice de ces " petits Grecs qui ont un faible pour les gymnases " : ils veulent ceux-ci trop grands, souvent trop coûteux pour leurs ressources : Graeculi gymnasiis indulgent... On ne laisserait pas de s'étonner qu'il ait choisi pour successeur celui que ses contemporains appelaient par excellence, à Rome, le Graeculus, si précisément l'authenticité de l'acte par lequel Trajan aurait adopté son petit-cousin Hadrien, sur son lit de fièvre et d'agonie de Cilicie (août 117), n'avait été contestée. A l'excès peut-être. Emporté prématurément au cours d'une expédition conquérante en Orient, Trajan avait eu le droit de ne pas se préoccuper positivement de sa succession. Hadrien, légat de la province de Syrie lors de ce drame, avait en main les principales troupes ; il avait pour lui, toute rumeur frivole mise à part, la faveur de l'impératrice Plotine, femme de Trajan, amie des philosophes, et soucieuse des choses de culture. Il avait, il eut contre lui, à son avènement, de hauts personnages, qui avaient participé au dessein conquérant de Trajan : c'était sans doute moins jalousie de son avènement que colère de voir le nouveau Prince renoncer aux annexions prononcées au-delà de l'Euphrate par le " Grand-Parthique " : une province de Mésopotamie, une province d'Arménie ! En fait, les révoltes avaient réduit ces conquêtes à presque rien. Les maintenir eût été en tout cas fort coûteux. Et le repli sur l'ancienne frontière (de l'Euphrate) par lequel Hadrien a commencé son règne, avant de gagner par étapes une Rome presque tranquille, n'a point suivi une capitulation ; les Parthes Arsacides restaient substantiellement vaincus. Mais le nouvel empereur, pesant ses responsabilités, prenait les mesures de l'empire, bien résolu à rétablir une juste proportion entre ses ressources et ses ambitions. De fait, à travers toute son oeuvre administrative, deux préoccupations vont visiblement le suivre : l'une est celle du recrutement de l'armée et de sa disposition tactique, l'autre celle des revenus de l'empire et de leur administration proprement fiscale. Originaire d'Italica, près de Séville, comme Trajan, il venait de la même extrémité occidentale du monde romain, exceptionnellement romaniste dès le temps de la République : cette Bétique avait donné à la littérature latine ses plus brillants écrivains du Ier siècle : Lucain comme Sénèque. Pour la même raison peut-être, l'hellénisme y était moins recherché qu'ailleurs. Derri&egr...

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