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Henri II par Jacques Boussard Professeur à la Faculté des Lettres et

Publié le 05/04/2015

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Henri II par Jacques Boussard Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Poitiers Après le règne d'Étienne, qui avait amené la dissolution de l'État édifié par Guillaume le Conquérant et Henri Ier, l'Angleterre a connu un remarquable développement sous Henri II, qui monte sur le trône en 1154. Né en 1132, il était le fils aîné de Geoffroy Plantegenêt, comte d'Anjou, et de Mathilde, fille d'Henri Ier et veuve de l'empereur Henri V. Par sa mère, petite-fille de sainte Marguerite, reine d'Écosse, elle-même petite-fille du roi saxon Edmond Côte-de-Fer, Henri était le descendant direct de la dynastie saxonne. Aux yeux des Anglais, c'était là une qualité extrêmement importante, car, à l'époque saxonne, il était exclu qu'un roi fût choisi hors de la lignée royale, du sang de Cerdic, fondateur de la dynastie. Guillaume le Conquérant, Guillaume le Roux, Henri Ier n'appartenaient pas à cette lignée et les légitimistes le leur reprochaient. Pour la première fois depuis 1066, grâce au mariage d'Henri Ier, un roi issu de l'antique dynastie montait en 1154 sur le trône d'Angleterre. Les Anglais en éprouvèrent une immense joie. Mais ce n'était pas là la seule circonstance qui favorisât Henri. Tout jeune, il avait montré sa valeur comme homme de guerre et comme politique. Au lieu d'accabler son ennemi et de poursuivre la lutte jusqu'à l'écrasement d'Étienne, il avait prouvé sa modération et son habileté en mettant fin par un traité honorable pour les deux parties, à une guerre dont tous, sauf peut-être les barons, étaient las. Sur le continent, avant la mort d'Étienne, il avait traité avec le roi de France Louis VII, qui continuait à réclamer l'Aquitaine, bien qu'il l'eût laissée échapper en faisant déclarer nul son mariage avec la duchesse Aliénor : Louis VII, moyennant quelques concessions et la prestation d'hommage, se résigna à accepter le fait accompli par l'union d'Aliénor et d'Henri et à voir passer le duché entre les mains du futur roi d'Angleterre. Désormais, en la personne d'Henri II, le royaume anglais était uni à un vaste État féodal qui faisait partie du royaume de France. Si, par sa mère, Henri était l'héritier de l'Angleterre et de la Normandie, il était, du chef de son père, comte d'Anjou et du Maine et, par sa femme, duc d'Aquitaine. Les terres continentales pour lesquelles il était le vassal du roi de France s'étendaient de l'embouchure de la Bresle à celle de l'Adour, du cours de l'Allier aux rives de l'Atlantique. Pendant ses trente-cinq années de règne, il apporta le même soin et la même énergie à gouverner ses terres françaises et son royaume. Ayant désarmé Louis VII en lui faisant hommage, Henri avait à s'assurer la possession de l'Anjou, c'est-à-dire à dépouiller son propre frère, Geoffroy, de l'héritage que lui avait assigné leur père. En 1156, une brève campagne amena Geoffroy à se contenter d'un apanage réduit. Peu après, Henri le fit acclamer comme comte de Nantes par les Bretons, premier indice de l'intérêt qu'il prend à étendre son domaine dans cette région. Rentré en Angleterre, Henri II eut à poursuivre le but qu'il s'était assigné : les mercenaires flamands étaient encore en Angleterre et il fallait les chasser ; au nord et à l'ouest, certains barons avaient conservé des forteresses et pensaient pouvoir agir en princes indépendants, et il fallut les déloger. Les Gallois reprenaient leurs incursions dans les Marches et Henri dut diriger des expéditions contre eux. Bientôt, il traite avec les Écossais, qu'il oblige à abandonner les comtés du nord de l'Angleterre. Pendant le règne d'Étienne, les revenus du roi avaient été dilapidés, ses droits usurpés : Henri décida une vaste enquête, en Angleterre et en Normandie, pour remettre ses domaines dans l'état où ils se trouvaient au temps d'Henri Ier. Les finances devaient être reprises en main et l'Échiquier recommença à siéger régulièrement. Pendant les cinq premières années de son règne, Henri II agit comme un restaurateur de la monarchie. Son modèle - il le dit bien haut - est son grand-père Henri Ier dont le souvenir était vivace et qui, après les troubles du règne d'&Ea...

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