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Henri Ier Beauclerc par Jacques Boussard Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Poitiers Henri Ier Beauclerc est l'un des principaux artisans de la puissance anglo-normande au Moyen Âge.

Publié le 05/04/2015

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Henri Ier Beauclerc par Jacques Boussard Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Poitiers Henri Ier Beauclerc est l'un des principaux artisans de la puissance anglo-normande au Moyen Âge. Né en 1068, troisième fils de Guillaume le Conquérant et de Mathilde de Flandre, très instruit pour un seigneur de son temps, comme en témoigne son surnom de " Beauclerc ", il n'était d'abord destiné à régner ni sur la Normandie ni sur l'Angleterre. En effet, en 1087, à son lit de mort, Guillaume le Conquérant détruisit de ses mains l'union anglo-normande qu'il avait édifiée vingt ans plus tôt : son fils aîné, Robert Courte-Heuse, devait lui succéder en Normandie, bien patrimonial de Guillaume ; le cadet, Guillaume le Roux, héritait de l'Angleterre, considérée comme un acquêt ; quant à Henri, son père lui léguait l'énorme somme de cinq mille livres, sans prévoir pour lui une dotation en terres. Orderic Vital, moine de Saint-Evroult, dont la chronique est notre principale source d'informations sur ce temps, rapporte que le Conquérant, sans illusions sur les capacités de ses deux fils aînés, aurait prédit à Henri qu'il serait un jour plus puissant qu'eux ; mais, comme tous ses contemporains, cet auteur a fait très large la part de la légende et des prophéties qu'il est aisé d'imaginer lorsqu'on connaît la suite des événements. Toujours est-il que la fortune mobilière d'Henri et son caractère prudent, avisé et ménager, faisaient de lui un personnage d'une extraordinaire richesse à côté de son frère, le puissant duc de Normandie, maître de terres et de vassaux, mais prodigue et besogneux. Le caractère de Robert, un impulsif sans aucune vue politique, un paladin rêvant de beaux coups d'épée, mais incapable d'imposer son autorité aux barons de son duché et d'y faire régner l'ordre, provoquait en Normandie une véritable anarchie. Dès le début du règne de Robert, ce chaos et les aspirations des hommes épris de paix, encouragent les convoitises de Guillaume le Roux et d'Henri Beauclerc, chacun d'eux guettant le moment d'intervenir, de se tailler une principauté et de devenir maître du duché. Toujours prudent, Henri procède lentement et progressivement. Dans les premières années de son règne, Robert, toujours à court d'argent, vendit à son frère l'Avranchin et le Cotentin, puis, allié à Guillaume le Roux, assiégea Henri retranché dans le Mont-Saint-Michel et l'obligea à lui abandonner les terres qu'il lui avait achetées. Mais Henri profita de troubles et de rébellions en Normandie, fut appelé en 1092 par les bourgeois de Domfront qui lui donnèrent leur ville moyennant l'engagement qu'il ne la céderait jamais à qui que ce fût, et Henri souscrivit d'autant plus volontiers à cette exigence qu'il prévoyait que son serment serait pour lui, dans l'avenir, un prétexte pour ne jamais quitter définitivement la Normandie. Dans les années qui suivirent, il se mit en devoir de reconquérir patiemment les terres dont il avait été spolié. Pendant ce temps, en Angleterre, Guillaume le Roux régnait en tyran, extorquait par mille moyens l'argent de ses sujets et s'attirait l'hostilité de l'Église et des barons, sans toutefois qu'une rébellion pût se manifester. La situation créée par la séparation de la Normandie et de l'Angleterre se révélait inextricable, car de nombreux seigneurs normands avaient des fiefs en Angleterre et étaient, de ce fait, soumis à une double vassalité : rien n'était plus facile pour eux, en cas de conflit entre le duc et le roi, que de choisir le prince auquel ils rendraient le service d'ost. En outre, l'anarchie croissant en Normandie sous un duc incapable de gouverner et d'administrer, Guillaume le Roux était de plus en plus tenté d'intervenir. En 1096, Robert partit pour la croisade, confiant son duché à Guillaume. Celui-ci prit en main l'administration et la défense de cet État et poursuivit sur la frontière du Vexin, éternel sujet de litige avec le roi de France, une guerre d'escarmouches depuis longtemps commencée. Dans cette lutte, il employa Henri, auquel il donna le Bessin, le Cotentin et la garde du château de Gisors. Le 2 août 1100, a...

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