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Junichiro Tanizaki par René Sieffert En 1910, le jeune Tanizaki Junichiro, qui venait d'interrompre ses études faute d'argent, fondait avec quelques camarades une revue littéraire dans laquelle il publiait sa première oeuvre, une courte nouvelle, intitulée le Tatouage, qui déconcerta.

Publié le 05/04/2015

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Junichiro Tanizaki par René Sieffert En 1910, le jeune Tanizaki Junichiro, qui venait d'interrompre ses études faute d'argent, fondait avec quelques camarades une revue littéraire dans laquelle il publiait sa première oeuvre, une courte nouvelle, intitulée le Tatouage, qui déconcerta. Elle ne ressemblait en rien à ce que publiaient les romanciers à la mode : le style nerveux, la concision, la cruauté cynique de ce conte étaient aussi éloignés, en effet, du néo-romantisme larmoyant que du naturalisme verbeux qui se partageaient alors les faveurs du public. La critique eût sans doute gardé un silence méprisant, si deux écrivains des plus illustres, Mori Ogai et Nagai KaFû, ne s'étaient intéressés au nouveau venu. Il eût été difficile de trouver deux parrains plus dissemblables, car Mori Ogai, directeur des Services de Santé de l'armée et romancier, qui avait été vers 1890 l'initiateur d'un romantisme d'inspiration germanique, était l'adversaire déclaré du mouvement naturaliste dont Nagai Kafû, qui se voulait disciple de Zola, avait été précisément le premier représentant japonais. Ce fut donc sous ces auspices contradictoires que débuta la carrière, fertile en paradoxes et résolument non conformiste, de Tanizaki. Car ce dernier resta toujours étranger à toutes les écoles et à toutes les tendances littéraires, réfractaire à tous les engagements politiques, pour construire, solitaire, contre vents et marées, une oeuvre exceptionnelle. Les critiques, désespérant de pouvoir le ranger jamais dans les catégories admises, en étaient réduits à imaginer à son intention des étiquettes faites sur mesure et qui, parfois, se voulaient insultantes. Lui s'en amusait, et les reprenait à son c...

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