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La Cité chez les grecs et les romains

Publié le 22/02/2012

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« Cité » peut être pris aujourd'hui dans le sens de « ville ». Le mot ajoute toutefois à l'idée d'agglomération relativement importante : il sous-entend la ville comme personne politique, ayant des droits, des devoirs, des fonctions. C'est que, autrefois, le mot « cité » désignait un territoire dont les habitants se gouvernaient par leurs propres lois : l'unité politique constituée par la ville et par ses environs. Nous sommes ainsi renvoyés aux premières organisations de la vie citadine que les anciens voulurent harmonieuse et exemplaire. Dans son Histoire de Rome, Tite-Live écrit du successeur de Romulus, le fondateur de la ville : « Devenu roi d'une ville naissante, fondée par la force des armes, Numa se met en devoir de l'établir sur des fondements nouveaux: le droit, la loi, les bonnes moeurs. » Déjà, les cités grecques avaient été les creusets de la vie sociale et politique, et elles demeurent, aux yeux des historiens, de véritables modèles pour la qualité de leurs institutions et, souvent, pour la démocratie de leurs moeurs.
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« lentement imposée, parallèlement à la disparition des servitudes patriarcales.Par-delà les divergences d'écoles et de convictions, on retiendra que les habitants de la cité antique étaientinégalement concernés par cet aspect des choses. Les citoyensSi la polis (la cité) est un fait naturel et l'homme un « animal politique » pour Aristote, l'humanité ne se divise pasmoins, à ses yeux, en deux catégories : ceux qui vivent dans les cités, destinés à se doter d'institutionsexemplaires, et les autres, composant partout ailleurs les peuplades non civilisées et souvent vouées à l'esclavage.Le noyau familial uni par une religion commune, qui est à l'origine de l'Etat, exclut évidemment les étrangers : leculte initial du foyer est limitatif.

Et Fustel de Coulanges verra dans l'existence et dans l'accroissement en nombredes étrangers, dans l'opposition de ces classes inférieures aux rentes de situations et dans leur désir de revanche,une autre raison de l'affaiblissement de la cité antique.

Ce fut le cas à Athènes comme à Rome.

Lorsque Cicérons'exclame dans De la République : « Qu'est-ce donc qu'une cité sinon une société de citoyens ayant même droit? »,il n'envisage que les citoyens et laisse de côté les esclaves.Or, il est significatif que le mot « civitas » ait désigné en latin, tantôt la qualité de citoyen avec ses prérogatives,tantôt l'ensemble des citoyens d'une ville, tantôt la cité elle-même, considérée comme personne morale.

Il y avaitassimilation de la cité et du citoyen.

Et il existait à Rome un droit de cité qui désignait l'ensemble des droits publicset privés qu'avaient les citoyens selon lacité ou l'Etat auquel ils appartenaient, à la condition d'être libres ou affranchis.Les droits publics étaient trois : le droit de vote, le droit d'être magistrat et le droit d'en appeler au peuple contreune sentence, estimée inique, des magistrats.

Ce droit, que l'on pouvait exercer en s'écriant : «Je suis citoyenromain », était précieux dans les provinces, lorsque l'on avait affaire à des magistrats peu scrupuleux.

Les droitsprivés étaient le droit de posséder des immeubles, donc le droit de tester, léguer des biens par testament et le droitau mariage légal.Le droit de cité était acquis par naissance, il pouvait également être accordé par une loi, ou par les empereurs.

Al'origine, seuls les patriciens — c'est-à-dire la classe privilégiée, dès le temps de Romulus — le possédaient.

Lesplébéiens (le peuple) en bénéficièrent par la suite.

Les étrangers, et à plus forte raison les esclaves, ne pouvaientévidemment y prétendre.

On perdait entièrement le droit de cité quand on était prisonnier de guerre, etpartiellement lorsque l'on s'exilait.Ainsi, dans la cité grecque comme dans la cité romaine, cohabitaient différentes populations qui n'avaient pas lesmêmes droits. Le décor de la villeLa famille, le noyau initial, ou plutôt les descendants du « génos », répugnaient en effet, comme il est habituel,sinon à faire de la place aux autres, du moins à partager leurs avantages.

C'est cette première structure, familiale,villageoise, religieuse, qui permet de comprendre la disposition de la cité antique.

Les temples, les palais, les statuesont sans doute la fonction symbolique de fixer la vie, éphémère, dans un rêve de pierre : ainsi, l'homme oublie laprécarité de l'habitat primitif et il éprouve un sentiment de pérennité qui le rapproche de ses dieux.

Mais encore, ilattend de la cité qu'elle le protège et qu'elle favorise ses activités économiques, comme l'expression de sa penséeet sa communication avec autrui.

La fonction de défense est ainsi dévolue à la ville haute, ou acropole, sorte decitadelle.

Le foyer commun — héritage de l'autel du foyer domestique — où sont célébrés les sacrifices devantappeler la protection céleste sur les habitants, a été longtemps le palais du roi, grand prêtre de la cité.

Il devientensuite le centre du prytanée, édifice public, et symbole de la cité.

Non loin s'élève le siège du conseil et estdisposée la place publique, ou agora, servant à la fois de marché et de lieu de rencontre pour les citoyens jouissantdes droits politiques.La banlieue assurait la communication avec la campagne environnante et, plus généralement, avec le mondeextérieur par l'intermédiaire du port, quand la cité était au bord de la mer.

La transformation du village archaïque encité est évidemment tributaire des circonstances, mais elle reflète aussi l'aspiration des hommes à une vie meilleure.En fait, les cités grecques conservèrent longtemps les caractères d'un habitat villageois assez fruste : des ruesétroites, point d'installations sanitaires, les détritus accumulés aux abords des habitations...

C'est au vue siècleavant J.-C.

qu'apparaissent les temples doriques.

Les deux siècles suivants verront la construction de nombreuxédifices religieux (parfois monumentaux, en Grande-Grèce et en Sicile), d'aqueducs (par l'architecte Eupalinos deMégare, notamment), et de fontaines.

On sait que, sous l'autorité de Périclès, Athènes devint un vaste chantierdont le Parthénon, construit en marbre, est le chef-d'oeuvre.Les Romains s'inspireront plus tard de l'architecture grecque, mais en conservant les qualités de leur art primitif, quiétait massif et puissant.

Une caractéristique de leur architecture (qu'ignorent les Grecs), est la voûte, empruntéeaux Etrusques, qui évoluera au Moyen Age en style roman.Avant de recourir au marbre, ils utilisaient la pierre et la brique.

Outre les temples et les constructions militaires, lesRomains multiplièrent les travaux d'utilité publique : canaux, aqueducs, ports, routes offrant un intérêt à la foisstratégique et commercial...

Ils élevèrent également des constructions de prestige ou de commodité souventimposantes : arcs de triomphe, basiliques (lieux de réunion créés pour rendre la justice), portiques ornés d'oeuvresd'art qui étaient, comme en Grèce, des galeries à colonnes permettant de s'abriter du soleil et de la pluie.... »

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