Devoir de Philosophie

La médecine au XVIe siècle par Alexandre Herpin Paris Après les désastres qui

Publié le 05/04/2015

Extrait du document

La médecine au XVIe siècle par Alexandre Herpin Paris Après les désastres qui marquèrent et suivirent la chute de l'Empire romain d'Occident, pendant plusieurs siècles, les hommes ne purent penser qu'à la défense d'une vie misérable : tout lien avec la spiritualité antique avait été rompu et ce qui avait été acquis par les Anciens était pratiquement perdu. Aussi, lorsqu'un calme relatif fut rétabli, fallut-il que l'éducation de ces hommes fût reprise par la base, que leur fut fourni tout d'abord un enseignement élémentaire qui leur procurât les données de culture indispensables pour qu'ils passent ultérieurement reprendre une vie intellectuelle ; ce fut la tâche du moyen âge, période de recueillement, puis aussi et surtout de rééducation. Tout naturellement, cet enseignement fut d'abord théorique, stade préparatoire nécessaire avant d'aborder les faits qui, autrement, n'auraient pu entre appréciés : on commençait par le Trivium avant de songer au Quadrivium, et encore était-ce toujours le premier qui retenait plus particulièrement l'attention. C'était, d'autre part, une période de foi ardente où tout était dominé par la théologie qui donnait aux hommes de ce temps toutes les satisfactions qu'ils pouvaient désirer : toutes les sciences, comme toute la philosophie, étaient contenues dans les Sommes, vastes encyclopédies de toutes les idées et de tout le savoir humain. Ce ne fut que peu à peu que la philosophie se dégagea de cette emprise, et encore demeura-t-elle sous la tutelle de la théologie jusqu'au XVIe siècle, et sa libération marqua alors la fin du moyen âge. Ces conditions particulières maintenaient les esprits dans le domaine de l'abstraction, et on était beaucoup plus attaché à ces abstractions qu'aux faits ; elles maintenaient aussi la forme théorique de l'enseignement qui consistait essentiellement en lectures et commentaires des " auctores ", dont on ne possédait au début que quelques rares ouvrages ou fragments et qu'on allait peu à peu retrouver. Chacun d'eux était une découverte pour ceux qui possédaient une si faible science, et aucune autre attitude n'était concevable vis-à-vis de ces ouvrages qu'une admiration sans borne qui excluait toute idée d'entreprendre d'autres travaux. Il apparaît bien qu'alors cette méthode était la seule possible : à côté de la " lectio ", elle engendra bientôt " quoestiones " et " disputatio ", éléments essentiels de la dialectique et de la scolastique, qui furent si florissantes à partir du XIIe siècle et que renforça encore la diffusion, à ce moment, de l'Organon d'Aristote. Cette dialectique, qui se nourrissait exclusivement du passé, n'était guère favorable à la recherche et à l'invention dans les sciences ; cependant, elle créait et entretenait une subtilité de l'esprit qui prédisposait ces hommes à tirer de leur propre raisonnement des conceptions qui pouvaient être géniales et qui furent parfois de véritables anticipations ; il leur manquait certes les moyens nécessaires pour en établir sur les faits et par l'expérimentation la démonstration scientifique, et il fallut, pour que cela pût entre fait, attendre quelques siècles ; ce fut le cas, par exemple, de l'unité de vie alors admise, et qui fut finalement établie par Claude Bernard au XIXe siècle, comme le fut, par Villemin, la contagiosité de la tuberculose qui avait été énoncée par Fracastor ; si bien que le moyen âge, longtemps dédaigné et décrié, peut être considéré comme une véritable mine d'idées. Cette gymnastique de l'esprit fut aussi une préparation admirable aux travaux que devait réaliser le second stade de la rééducation, travaux qui purent alors utilement s'appliquer aux faits, et ce fut la Renaissance. Il en fut toutefois de cette méthode comme de tous les régimes institués par les hommes : lorsqu'elle eut donné tout ce qu'on pouvait en attendre, elle eut tendance à se perpétuer et aussi à s'hypertrophier ; on en arri...

« par Alexandre Herpin Paris. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles