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Les Grecs par Paul-Henri Michel Conservateur-adjoint de la Bibliothèque Mazarine, Paris Dans la seconde moitié du IVe siècle, les triomphes d'Alexandre le Grand, en détruisant l'indépendance des cités grecques, marquent la fin de la Grèce classique et la précipitent dans l'histoire.

Publié le 05/04/2015

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Les Grecs par Paul-Henri Michel Conservateur-adjoint de la Bibliothèque Mazarine, Paris Dans la seconde moitié du IVe siècle, les triomphes d'Alexandre le Grand, en détruisant l'indépendance des cités grecques, marquent la fin de la Grèce classique et la précipitent dans l'histoire. Tout en cultivant l'orgueil de ses origines fabuleuses, la Grèce avait gardé jusqu'alors le sentiment de sa Jeunesse. L'épreuve d'un bouleversement profond la tourne vers son passé ; elle prend conscience de sa propre antiquité et ne cessera plus, dès lors, d'en cultiver le souvenir. Aristote fait pénétrer dans tous les domaines du savoir les disciplines historiques, il énumère les opinions de ses devanciers, systématise les résultats de leurs travaux, classe les idées, catalogue les faits. Son successeur, Théophraste, inaugure le genre de la doxographie ; celui de la biographie le sera un peu plus tard par l'Alexandrin Sotion. Comment ce goût de l'inventaire et de la mise en ordre ne se serait-il pas étendu à la littérature ? Voici donc les fameuses " règles " énoncées, et tout aussitôt sacrées ; les " anciens " à la fois proclamés inimitables et imposés comme modèles. L'époque alexandrine est celle de l'érudition minutieuse. C'est l'âge d'or des épigones, imitateurs, commentateurs, scholiastes, grammairiens et bibliothécaires. Zénodote, qui dirige, sous le règne de Ptolémée Philadelphe, la bibliothèque d'Alexandrie, rassemble et révise, avec l'aide de Lycophron de Chalcis et d'Alexandre d'Étolie, les ouvrages de tous les poètes grecs. Un peu plus tard, Aristarque (dont le nom reste un symbole) fonde une école de critique et d'édition de textes dont la renommée fut immense. Nous sommes encore dans le monde grec, mais déjà la Grèce classique prend figure. Elle est pensée comme " Antiquité ", admirée comme telle. Elle continuera de l'être aux temps de la Grèce romaine et de la Grèce byzantine, mais comme du fond de l'ombre, dans un sentiment de regret impuissant plutôt que de ferveur. Au IVe siècle ap. JC, le compilateur Jean Stobée ne peut déjà plus rassembler, pour l'instruction de son fils, que les plus belles fleurs d'une littérature raréfiée par les destructions. Parallèles seront les destinées des lettres grecques en Occident. La Rome des grands siècles se nourrit d'hellénisme. Mais à l'admiration des Latins se mêle parfois, même chez les hommes de culture, le dédain mal dissimulé du fort pour le faible. Les Grecs savent parler, ils savent écrire ; en cela ils sont les maîtres et toutes les gloires de leur pays doivent beaucoup, trop peut-être, à la littérature. " Grâce au rare talent des écrivains qu'elle a produits, Athènes a vu ses exploits célébrés dans tout l'univers comme les plus éclatants. Le mérite de ses héros paraît d'autant plus grand qu'il a rencontré de plus habiles panégyristes. Cet avantage a été refusé aux Romains. Chez ceux-ci... les meilleurs citoyens ont préféré léguer des exemples dignes d'éloges que de se faire les historiens d'autrui. " Ces paroles de Salluste ont eu d'innombrables échos ; elles sont devenues un des lieux communs de l'Occident. Pétrarque les paraphrase dans son poème de L'Afrique. Avec plus de fraîcheur, et peut-être avec une nuance d'appréciation plus favorable à l'égard des anciens Grecs, la m&ecir...
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