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La Pologne et la Russie par Wladimir Vodoff Chargé de conférences à

Publié le 05/04/2015

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La Pologne et la Russie par Wladimir Vodoff Chargé de conférences à l'École Pratique des Hautes Études Après le morcellement politique qui caractérise l'Europe du Nord-Est à la fin du Moyen Âge, l'aube des temps modernes voit l'aboutissement des mouvements centripètes amorcés au XIVe siècle. A l'Est, le grand-prince de Moscou Basile III achève le " rassemblement des terres russes " par l'annexion définitive de Pskov (1510) et de Riazan (1517). A l'Ouest, Sigismond Ier confirme en 1525 sa suzeraineté sur la Prusse, héritière de l'Ordre teutonique ; Sigismond II Auguste reçoit l'allégeance du dernier grand-maître des chevaliers Porte-glaive et partage la Livonie avec la Suède (1561). Enfin, la politique agressive d'Ivan IV le Terrible précipite l'union organique de la Pologne et de la Lituanie (1569), préparée longuement par l'intégration des structures économiques et sociales, la Colonisation de l'aristocratie lituano-russe. Désormais, la vie politique de cette partie de l'Europe est dominée par l'évolution et la rivalité de deux États, le royaume polono-lituanien, constitué de populations différentes par leurs langues et leurs religions, entouré de voisins puissants, sans frontières précises, et la grande principauté de Moscou - devenue empire (tsarstvo) en 1547 - ou une population homogène domine des apports ethniques variés, disposant vers l'est d'un espace pratiquement illimité pour son expansion (en 1648, la côte du Pacifique est déjà atteinte). Alors que l'unité nationale dans un pays comme la France a été réalisée grâce à l'appui de la bourgeoisie urbaine, la Pologne et la Moscovie ne connaissent quasiment pas de classe moyenne. Dans la première, dès la fin du Moyen Âge, la bourgeoisie, d'origine essentiellement allemande ou juive, a cessé de jouer tout rôle politique. En Russie, d'abord une économie longtemps repliée sur elle-même, une circulation monétaire réduite, puis des structures sociales trop rigides ont empêché le développement d'une classe marchande socialement et politiquement définie. Le moteur de la vie économique reste, dans les deux États, la paysannerie. Jouissant, dans l'ensemble, de la liberté personnelle au Moyen Âge, les paysans perdirent progressivement le droit de quitter la glèbe, de changer de seigneur. En Pologne, cette évolution s'explique avant tout par la puissance politique de la grande et de la petite noblesse : dès le XVe siècle, elle accapara le droit de juridiction rurale, étendit, au siècle suivant, ses propriétés foncières aux dépens des tendres paysannes ; pour mettre en valeur leurs domaines, les nobles astreignirent les paysans à la corvée, surtout dans les territoires proches de la Baltique, exportateurs de blé. En Lituanie, les droits fonciers de la paysannerie furent pratiquement annihilés par la réforme agraire de 1557 ; l'union de Lublin (1569) favorisa l'extension des latifundia des magnats polonais en Ukraine. Ce renforcement du servage provoqua l'exode de nombreux paysans vers les steppes du bas Dniepr où ils constituaient des communautés libres de cosaques. En Moscovie, à côté des terres appartenant à de grands propriétaires, laïques ou ecclésiastiques - que les paysans, placés dans une situation de dépendance économique, pouvaient de plus en plus difficilement quitter on comptait encore, au début du XVIe siècle, de vastes " terres noires " où vivaient des communes de paysans libres ; mais le gouvernement, pour entretenir ses serviteurs dont le moulure ne cessait de croît...
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