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La Renaissance italienne et son rayonnement par Bartolomeo Nogara Directeur des Monuments,

Publié le 05/04/2015

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La Renaissance italienne et son rayonnement par Bartolomeo Nogara Directeur des Monuments, Musées et Galeries pontificaux, Cité du Vatican La nouvelle prospérité de la civilisation qui s'affirme à la Renaissance italienne n'est pas un phénomène soudain, surgi à la suite d'une conquête heureuse ou de l'avènement d'un souverain de génie. Les invasions barbares, qui ont ravagé la péninsule pendant deux siècles, furent semblables à la tempête d'automne qui prélude à une triste léthargie hivernale ; mais le bon grain de la civilisation latine ne fut pas complètement détruit. Les grandes voies consulaires étaient toujours là, comme aussi les villes, parcourues autrefois par les légions triomphantes, puis par les foules de pèlerins, et le long des routes, dans les villes nues et croulantes, le regard stupéfait du passant se posait sur les pierres militaires, les anciens forums, les inscriptions, les monuments et les édifices publics, témoins éloquents d'une grandeur déchue que personne ne pouvait ignorer. Mais la langue surtout survivait, et, bien que déformée par l'usage quotidien du peuple, elle était toujours la langue universelle du droit et de l'Église et rappelait les chefs-d'oeuvre de la littérature classique. Dans les campagnes appauvries, les moines succédaient aux serfs de la glèbe, tandis que, dans le silence des cloîtres, les moines toujours faisaient alterner avec les psaumes l'étude et la transcription des manuscrits qui ont sauvé de l'oubli une si grande partie du savoir antique. Ainsi, le fil conducteur de la civilisation s'amenuisait, mais ne se brisait pas ; et lorsque, l'an mille une fois franchi, le printemps revint avec les relations internationales, et que le soleil put répandre la douceur de ses rayons, le bon grain s'éveilla à la vie et fit jaillir ses germes du sol. Entre le XIe et le XIIe siècle, tandis qu'à Bologne renaît l'étude du droit romain, le droit canonique prend la forme et le fond du droit positif. Immédiatement après, le mouvement philosophique, qui s'épanouit avec la scolastique et fait revivre, dans La Somme de saint Thomas, la vigueur dialectique d'Aristote, s'associe au mouvement juridique. C'est l'époque des communes qui luttent contre les prétentions impériales et qui, fortes de leurs industries et de leurs commerces, aspirent à la liberté en jetant les fondations de l'indépendance des futurs organismes politiques. En quelques mots, les frontières de la péninsule deviennent trop étroites pour le savoir et l'activité des nouvelles générations ; et Gênes et Venise, sur les traces d'Amalfi et de Pise, portent leurs emblèmes respectés et glorieux dans tous les ports de la Méditerranée ; les banquiers lombards et florentins règnent sur les marchés de Paris et de Londres. Rome, siège de la papauté, est encore la Ville Éternelle, la législatrice universelle de la foi et des moeurs, et une légion de missionnaires et de voyageurs pénètrent dans le continent asiatique et nouent les premières relations entre l'Extrême-Orient et l'Occident. Ainsi l'Italie, sans armes ni armées, domine pacifiquement le reste de l'Europe et hors d'Europe, s'élevant à un sommet auquel la puissance romaine n'était parvenue que mille ans auparavant. C'est dans le sentiment plus ou moins conscient de la noblesse de son origine et de sa force morale, dans le culte des grands idéaux de patrie et de religion que se fonde la Renaissance qui, dans le domaine de la littérature et de la vie, s'appelle " Humanisme ". Pétrarque et Boccace en avaient tracé la voie et ils avaient été suivis, entre la fin du XIVe et le début du XVe siècle, par quelques esprits d'élite : chercheurs de codes, traducteurs, poètes et penseurs, jusqu'à l'Arioste, Machiavel et Guichardin, tous stimulés et favorisés par les mécènes qui devenaient de plus en plus nombreux au sein des familles les plus aisées comme celle des Médicis à Florence, ou dans les maisons princières comme les Sforza à Milan, les Este à Ferrare et les Montejeltro à Urbin, ou encore parmi les papes comme Nicolas V et Léon X. De l'obscurité des bibliothèques revenaient au jour des oeuvres classiques, égarées ou oubliées ; l'imprimerie, introduite en Italie dès 1465, en multipliait les exemplaires et des récompenses royales étaient prodiguées aux traducteurs. Une vie nouvelle, une nouvelle culture se formaient et se propageaient des métropoles jusque dans les bourgades les plus modestes. Entourés d'un halo presque religieux de mystère, les héros de la Grèce et de Rome renaissaient dans l'imagination et le coeur des jeunes ; mais de cette exaltation des héros du passé, naissait spontanément le sentiment ardent de la dignité de l'homme, de ses facultés matérielles et morales et de la valeur que la vie réellement vécue possède en dehors de toute ...

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