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Le Roman américain de 1945 à 1965 par Michel Mohrt Dessiner le profil littéraire des vingt années d'après-guerre, aux États-Unis, n'est pas facile : il manque le recul.

Publié le 05/04/2015

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Le Roman américain de 1945 à 1965 par Michel Mohrt Dessiner le profil littéraire des vingt années d'après-guerre, aux États-Unis, n'est pas facile : il manque le recul. Des écrivains apparus au cours de la première décennie, et en qui l'on pouvait avoir le plus confiance, ont déçu. En revanche, des talents que l'on croyait mineurs, se sont affirmés ; les hasards du succès et de la vie ont joué, des phénomènes nouveaux sont apparus : c'est en 1975 que les personnalités d'un Saul Bellow, d'un Salinger, d'un Truman Capote auront pris leurs vraies dimensions. Mais puisqu'il faut introduire un ordre, même arbitraire, dans la matière complexe qui nous occupe, on peut diviser la période de 1945 à 1965 en deux - qui correspondent à peu près aux deux décennies : celle qui précède et celle qui suit la guerre de Corée. Cette guerre, la première qui se soit soldée par un échec américain, diplomatique et militaire (s'il n'y a pas eu défaite, il n'y a pas eu non plus victoire), a joué un rôle très important sur le développement de la sensibilité du pays et la mentalité de ses habitants. Elle a engendré un sentiment d'échec et de culpabilité, une inquiétude toujours prête à se développer dans une civilisation basée sur la réussite matérielle, et dont l'âme est pétrie de la notion de péché originel. Les conséquences en ont été un nationalisme agressif qui s'est traduit par le maccarthysme et la " chasse aux sorcières " et, à l'opposé, une mise en question des valeurs fondamentales, une désaffection de " l'american way of life ", une révolte pouvant aller jusqu'au désespoir. Ces dernières tendances se sont traduites dans le mouvement de la " beat generation " et sa poésie, comme dans l'apparition d'un nouveau type de héros romanesque, s'opposant trait pour trait à celui né de la civilisation des pionniers et de l'idéal anglo-saxon. Le début de la première décennie a vu paraître un grand nombre de romans de guerre, où les jeunes combattants, retour d'Europe et du Pacifique, versaient une expérience toute fraîche. Ils pouvaient difficilement échapper à l'influence de leurs aînés de la " génération perdue ", qui avaient eux-mêmes raconté, dans des oeuvres magistrales, une expérience analogue. On vit donc les Alfred Hayes, les John Horne Burns (mort trop tôt), les Irwin Shaw, refaire ...

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