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Le Tintoret par François Fosca A l'époque de la Renaissance, les peintres de Venise, le Titien, Véronèse, Paris Bordone, Palma, et bien d'autres, veulent, dans leurs toiles où chantent les pourpres, les ors et les azurs, glorifier le faste et l'opulence de la grande métropole mercantile.

Publié le 05/04/2015

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Le Tintoret par François Fosca A l'époque de la Renaissance, les peintres de Venise, le Titien, Véronèse, Paris Bordone, Palma, et bien d'autres, veulent, dans leurs toiles où chantent les pourpres, les ors et les azurs, glorifier le faste et l'opulence de la grande métropole mercantile. Le Tintoret, lui, se sépare nettement d'eux. Ils sont avant tout des coloristes ; lui, après avoir prouvé qu'il pouvait rivaliser avec eux, se contente d'une palette restreinte, et porte le plus clair de son effort sur le dessin et la composition. Ils sont des voluptueux, qui s'appliquent à dénombrer tout ce qui peut flatter les sens, tout ce qui peut éveiller et délecter les désirs charnels. Lui, profondément et sincèrement croyant, veut retracer les scènes de l'Écriture sainte et de la Légende dorée telles que les imagine son âme de visionnaire, avec un réalisme que transfigure un puissant lyrisme. Né à Venise en 1518, il y meurt en 1594. Son existence, que n'assombrit que la mort de sa fille bien aimée Marietta, est celle d'un grand travailleur. Il semble avoir vécu pour sa famille et un petit cercle d'amis, ne se délassant de son prodigieux labeur que par la musique. Il s'appelait de son nom véritable Giacomo, ou Jacopo, Robusti, et prit son surnom, il Tintoretto, du métier de son père qui était teinturier. A dix-sept ans, il entre dans l'atelier du Titien, de trente-cinq ans plus âgé que lui, mais en sort au bout de peu de temps. Pendant dix ans, il travaille avec son camarade Schiavone. Très frappé par des dessins d'après les Michel-Ange de la chapelle des Médicis, qu'avait apportés à Venise Daniel de Volterre, il en fait venir des moulages et les dessine sans relâche, ainsi que des antiques, aussi bien à la lampe qu'à la lumière du jour. Impatient de créer et de couvrir de vastes surfaces, il ne refuse aucune commande. En 1548, il exécute son fameux Miracle de saint Marc, un des sommets de la peinture, et une toile où il se révèle un coloriste aussi savant que le Titien et Véronèse. A partir de ce moment-là, on fait sans cesse appel à lui. En 1560, il commence à travailler pour la Scuola, ou Confrérie, de San Rocco, dont il couvre les murs de tableaux. En 1574, son beau-père lui achète, non loin de la Madonna dell'Orto qu'il avait décorée, un petit palais où s'écouleront ses vingt dernières années. Après la mort de sa fille Marietta en 1590, il peint pour le palais des Doges son immense toile du Paradis, achève les décorations de la Scuola di San Rocco, et meurt, âgé de soixante-quinze ans. Pour le Tintoret, les divers éléments du tableau, le dessin, la couleur, l'exécution, la composition, devaient être mis en oeuvre pour le résultat qu'est l'expression du sujet. Jamais il n'a peint ce qu'on appelle un beau morceau de peinture, un fragment qui soit traité pour lui-même et que l'on peut isoler. Les moyens artistiques sont pour lui l'équivalent de ce que sont les divers instruments de l'orchestre pour le compositeur de musique. Le Tintoret a toujours conçu un tableau symphoniquement, et n'a jamais laissé la parole à un soliste. M...
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