Le Transsibérien

« À partir de 1905 , il était donc possib le de voyager en train de Moscou jusqu'à V ladivostok (en passant par la Mandchourie).

Seule man­ quait une section de voie contournant le lac Baï­ kal.

Plusieurs années durant, les trains étaient donc embarqués sur des bateaux traversant le lac.

Le problème devenait particulièrement ardu en hiver, lorsque le lac était pris par une couche de glace pouvant dépasser un mètre d'épaisseur.

Même les bateaux brise-glace ne pouvaient p lus rallier les deux rives.

On imagina alors d 'ins ta ll er une voie ferrée sur la glace pendant l'hiver.

Mais un réchauffement imprévu fit fondre celle-ci, occasionnant la perte d'une locomotive.

Fina le­ ment , les ingénieurs se décidèrent à construire une section ferrée contournant le lac par le sud: la voie de raccordement fut achevée en 1916.

Hormis le lac Baïkal , la construction de la voie transsibérienne a rencontré de nombreuses difficultés , tant géographiques que climatiques.

La Sibérie occidentale est en effet une vaste plaine marécageuse traversée par deux fleuves : l'Ob et son affluent l'Irtych.

La Sibérie orienta le, pour sa part , est un immense plateau accidenté, soumis à un rude climat continental.

Les tempé­ ratures y descendent jusqu 'à- 50 oc en hiver pour grimper jusqu ' à 35 oc en été.

Les voies devaient être posées tantôt sur un sol gelé , tantôt dans une zone marécageuse infestée de moustiques (vec­ teurs de la malaria) et parfois à travers une taïga boisée dont il fallait abattre les pins.

Le succès du Transsibérien Le Transsibérien permit toutefois de coloniser ces contrées sauvages , des villes nouve lles poussan t comme des champignons le long de son par­ cours.

Ainsi fut fondée , entre autres, Novoss i­ birsk, sur les rives de l'Ob.

Cette agglomération est aujourd'hui la quatrième ville de Russie avec une population d' un million et demi d 'habitants.

La voie ferrée permit également une indus­ trialisation accélérée des territoires russes.

Les ressources minières de la Sibérie purent enfin être exp loitées et les minera is acheminés vers les di f férents centres industriels.

Quant aux mar­ chandises débarquées dans le port principal de Vladivos tok sur l'océan Pacifique, elles étaient désormais convoyées vers l'ouest.

Des améliorations permanentes Depuis 1916, de nouvelles voies secondaires ont été construites à partir de l'axe principal.

Quant à la durée du trajet , elle a été considérablement ~accourcie grâce à l'électrification des voies.

A partir des années 1970, le Rossia- le rapide .....

La voie du Transsibérien passe par des contrées hostiles , tant par la nature du terrain , largement inexploré au x1x • siècle , que par les conditions climatiques extrêmes , la température chutant à - 50 oc en hiver.

transsibérien - a permis de rallier Moscou à Vla­ divostok (soit 9250 km) en moins de huit jours.

Contrairement à ce que l'on croit, le chemin de fer transsibérien ne se termine pas à Vladivostok , mais se prolonge jusqu 'au port tout proche de Nakhodka.

En effet, Vladivostok fut longtemps un port militaire, où les cargos étrangers n'avaient pas le droit d'accoster.

Le débarquement des marchandises se faisait donc à Nakhodka.

Les améliorations de la voie transsibérienne ne se sont pas arrêtées là.

À partir de 1974 , par exemple, un nouveau tronçon a été mis en chan­ tier.

Ce dernier relie Oust Kout à Komsomolsk-sur­ Amour et contourne le lac Baïkal par le nord.

Cette variante boréale, plus éloignée de la fron­ tière chinoise, est destinée à assurer la pérennité de la liaison transsibérienne en cas de guerre avec la Chine , qui menacera it alors de couper la voie méridionale.

La construction de cette ligne -g par le nord se heurta à des difficultés encore plus -g importantes que pour tous les autres tronçons et ~ ne fut achevée qu 'en 1984.

La longueur de ce ~ ~ nouveau segment, y compris les voies de raccor- z dement avec l'axe principal, dépasse 3 200 km.

Outre son aspect purement fonctionnel et économique , le Transsibérien constitue une expérience touristique inoubliable .

Non seu le­ ment le voyageur traverse des paysages variés et de nombreuses villes (le train s'arrête plusieurs fois par jour), mais il profite également pleine­ ment d'un aspect convivial grâce aux rencontres et aux conversations avec les autres passagers.

' À son extrémité orientale , la voie du Transsibérien atteint son terminus au port de Nakhodka , sur la côte Pacifique .

Situé à quelques dizaines de kilomètres au nord de Vladivostok , Nakhodka est le principal port marchand de Russie.. »