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L'Ecriture : Ecriture et communication. - Les origines de l'écriture.

Publié le 29/11/2011

Extrait du document

L'écriture n'est, avec les marques et objets symboliques, les dessins, les messages tambourinés et sifflés, les signaux visuels, qu'un des nombreux procédés de communication utilisés par l 'homme. Elle présente cependant, en tant que telle, des particularités remarquables : tout d'abord il s'agit d'une technique complexe, qui ne s'acquiert que par apprentissage délibéré ct qui jusqu'à une époque très récente était l'apanage d'une classe de lettrés, voire même d'une corporation de scribes. L'écriture pour tous n'est apparue en Europe qu'avec l'obligation scolaire; chez tous les autres peuples « à écriture «, la grande majorité de la population est illettrée, ce qui ne signifie pas nécessairement ignorante. D'autre part l'écriture est, parmi les techniques, une des plus récentes; les hommes dessinaient depuis des millénaires quand vers 3200 en Mésopotamie et en Egypte, un peu plus tard en Chine, apparurent les premiers systèmes d'écriture. Il semble qu'ils aient été inventés indépendamment les uns des autres, quoiqu'on ait parfois assigné une origine mésopotamienne au système égyptien.

« Les origines Pictogrammes.

La diversité des emplois de l'écriture est rendue possible par sa nature graphique .

Les nœuds, les entailles, les objets symbo­ liques n'offrent qu'un répertoire limité.

Seul le son vocal est susceptible de fournir au­ tant de variations et de nuances que le tracé d'une ligne sur une surface, et l'écri­ ture a précisément pour fonction de se subs­ tituer à la parole.

Cette constatation cepen­ dant n'autorise pas à étendre le domaine de l'écriture à la totalité des figurations.

Il importe de distinguer ce qui est expression ou représentation à des fins esthétiques ou magiques de ce qui est communication.

L'homme qui transpose ses émotions en contours et en couleurs ou celui qui évoque par une silhouette l'être qu'il veut dominer n'écrivent pas; ils donnent forme à leur enthousiasme, à leur crainte ou à leur vo­ lonté personnelles.

Toute écriture suppose un lecteur; encore les modes de ctimmuni­ cation graphique ne relèvent-ils pas tous de l'écriture.

Beaucoup peuvent être « lus ,, c'est-à-dire correctement interprétés , par des gens qui ne comprennent pas la langue de l'auteur, mais ont une connaissance suf­ fisante de son genre de vie et de ses préoc­ cupations.

Ces procédés marginaux, sans référence au langage, mais dont certains peuvent avoir été par une réinterprétation linguistique à l'origine des premiers sys­ tèmes d'écriture sont désignés par le terme général de pictographie.

Procédés mnémotechniques Une première catégorie groupe toutes les figurations dont l'auteur est aussi le lecteur et qui ont pour fonction de , fournir des repères à la mémoire : tels sont les « li­ vrets » dessinés sur écorce de bouleau dont les sorciers Ojibwa (région des Grands Lacs) se servaient pour réciter sans erreur des chants rituels dans une langue souvent archaïque.

Ces chants ayant une efficacité magique, toute omission ou interversion pouvait avoir des conséquences désa _streu­ ses.

La fig.

1 est le « texte » d'un chant de chasse; le sorcier y vante sa puissance : chaque figure symbolise une strophe et re­ prés~nte soit le sorcier revêtu des attributs de son pouvoir surnaturel (magicien du verbe : a, c; oiseau dont la voix assemble le peuple : d , au vol rapide ct à la vue perçante : e, ours, maître du feu : g, et de l'eau : h), soit son éventuel ennemi terrassé (i), _soit l'Esprit du neuve (b : un castor dans une rivière), soit enfin un élan, gibier farouche difficile à tuer, abattu (f, k).

Les churingas australiens , planche s ovoïdes ornées de figures géométriques, sont des objets rituels destinés à guider la réci­ tation des mythes .

Il est possible que les tablettes de bois trouvées dans l'île de Pâques (fasc.

4625, p.

4) et couvertes de ca- ~~jç1- ~ a b c d e ~~~)( 1 9 h FIG.

1.

- Chant de chasse d'un sorcier Ojibwa .

ractères non déchiffrés, aient eu un usage semblable.

Les « winter counts » (énumérations d'hivers) des Indiens Dakota sont célèbres : chaque année, on peignait sur une peau de bison une figure symbolisant l'évène­ ment principal (grande chasse , opération commerciale, guerre, visite, famine, etc ...

) des mois écoulés; la suite des figures s'en­ roulait en spirale et fournissait ainsi des annales simplifiées.

Beaucoup d'autres .

tri­ bus indiennes d'Amérique du Nord déco­ raient vêtements et tentes de peau de des" sins sembl(lbles mais à signification pure­ ment esthétique.

Les wampums, bandes tis­ sées de diverses couleurs, parfois -ornées de coquillage s, de perles ou de figures, étaient des monuments commemoratifs (le plus connu rappelle le traité conclu entre. »

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