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L'Empire et la Papauté par Michel François Membre de l'Institut De la première

Publié le 05/04/2015

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L'Empire et la Papauté par Michel François Membre de l'Institut De la première croisade à la découverte du Nouveau de la renaissance du XIIe siècle à l'aube de la grande Renaissance des humanistes, ce sont quatre siècles d'une histoire particulièrement dense où s'inscrit le Moyen Âge occidental dans son plus large accomplissement ; le Moyen Âge, période intermédiaire, comme l'indique assez l'expression, qui a derrière soi déjà au moment où nous le prenons tout un millénaire de profondes mutations et qui porte en soi toutes les virtualités du monde à venir : quatre cents ans d'efforts conquérants traversés de multiples angoisses, tel est le cadre où se sont affirmées dans leur affrontement sans merci les deux plus grandes puissances qui dominaient alors de toute leur stature l'Europe et ses confins immédiats, c'estàdire, aux yeux des contemporains, l'universalité des hommes : l'Empire et la Papauté. Et dans nos manuels d'histoire, les gros titres se succèdent inévitablement, comme ils s'imposent à notre mémoire dans leur formulation stéréotypée : querelle des investitures, lutte du Sacerdoce et de l'Empire, à la recherche du " dominium mundi ", Guelfes et Gibelins, la papauté d'Avignon, le grand Schisme, la crise conciliaire... Essayons d'y voir un peu clair pour mieux juger de l'importance des principes qui se sont trouvés en cause comme de la qualité des hommes qui ont eu à les défendre, ces grandes figures que l'on trouvera évoquées dans le chapitre qui vient et auxquelles nous aurons sans doute à ajouter encore quelques autres. Et d'abord nous disons bien l'Empire tout court qui se donnait comme le successeur de l'Empire romain depuis qu'en 887 les grands du regnum Francorum avaient déposé l'empereur Charles le Gros pour confier la couronne impériale à un petitfils de Louis le Germanique et que, de ce jour, les rois de Germanie qui se disaient encore " reges Francorum " avaient recueilli l'héritage du premier empereur d'Occident, Charlemagne. Mais parce que l'un d'eux, et non des moindres, Otton Ier le Grand, de la maison de Saxe, avait été aussi désigné comme roi d'Italie en 951, quelque dix ans avant son couronnement comme empereur à Rome, l'assise territoriale de l'Empire était désormais double et luimême, puis son petitfils, Otton III, pouvaient bien se dire les artisans d'une seconde restauration de l'Empire romain. Au reste, le dernier des empereurs de leur famille, Henri II, que l'Église portera sur ses autels en en faisant un saint, ayant du attendre dix ans avant de pouvoir se rendre à Rome pour y recevoir la couronne impériale, s'était fait appeler durant ce temps " roi des Romains ", inaugurant ainsi une tradition constante, suivant laquelle cette qualification sera un titre d'attente qui témoignait assez que les rois de Germanie avaient vocation d'empereur. A ces deux royaumes un troisième allait bientôt se joindre, le royaume d'Arles ou de Bourgogne, que son dernier titulaire, Rodolphe III, abandonnera à l'empereur Conrad II en 1033 et lorsque à cet Empire romain, ainsi augmenté de toute la rive gauche de la Saône et du Rhône, Frédéric Ier Barberousse ajoutera le qualificatif de " saint ", il aura dans la formule désormais classique, le " Saint Empire Romain ", la définition la meilleure qui pouvait être retenue au moment même où il touchait à son apogée ; car, ne nous y trompons pas, l'addition de l'épithète " germanique " qui n'est pas antérieure aux dernières années du XVe siècle, loin de lui conférer une valeur nouvelle, soulignera au contraire son premier déclin en le confinant aux seuls pays où l'on parlait allemand. Mais l'Empire, le Saint Empire Romain, ce n'est pas seu...

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