Les Romains B.
Publié le 05/04/2015
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Les Romains B. A. Taladoire Professeur de Littérature latines à la Faculté des Lettres de Montpellier Si Rome ne doit qu'à elle-même le développement de son imagination politique, elle doit à l'influence grecque son éveil à la culture et les premières manifestations valables de son existence littéraire. Tout ce que nous soupçonnons de ses origines intellectuelles - chants religieux, nuptiaux ou funéraires, éloges héroïques, actes et discours juridiques, tendances au drame, d'origine rituelle ou populaire - fut de très bonne heure recouvert et transfiguré par l'apport hellénique. On a reproché aux lettres latines, en prenant prétexte de cette imitation, leur défaut d'originalité, mais il faut déjà noter à l'actif d'une collectivité plus portée d'instinct à l'observation des réalités concrètes et à l'action pratique qu'à la spéculation pure ou à l'imagination des mythes, le fait qu'elle commença d'assimiler la nouvelle culture à un moment où ses voisins s'avéraient incapables d'en apprécier la valeur. Elle apporta même à la faire sienne une hâte louable qui témoigne d'une curiosité comparable à celle qui saisit les Français de la fin du XVe siècle au spectacle de la civilisation italienne. Depuis longtemps déjà, la population de la Ville, toujours renouvelée d'apports méditerranéens, s'était accoutumée, par le trafic surtout, aux nouveautés étrangères et plus particulièrement grecques. Mais, un siècle durant (de 343 à 240 av. JC), tandis que la conquête militaire gagne de proche en proche vers les terres du Sud, la jeunesse romaine puise dans ces expéditions une curiosité toujours plus éveillée au contact des formes exotiques. Les lettres grecques s'imposèrent très vite, à la faveur de cette rencontre, dans toutes les classes sociales, à la fois par la vertu de l'enthousiasme et par celle de la mode. On peut supposer aussi qu'à partir du IIIe siècle les Romains s'aperçoivent qu'ils commencent vraiment d'exister pour le monde et que, redoutant de mériter le nom de " barbares ", au sens où l'entendent les Grecs, ils s'appliquent à faire en sorte que l'homme romain, partout vainqueur, s'élève en esprit à la hauteur de ses conquêtes. Quoi qu'il en soit, le premier élan est donné, et le mouvement va se poursuivre, en dépit de toutes les réactions officielles comme de toutes les oppositions individuelles - celle de Caton par exemple - de l'hellénisme. L'année 240 avant notre ère marque la date inaugurale des lettres latines : c'est cette année-là, en effet, que Livius Andronicus, un Tarentin amené tout enfant à Rome, fit jouer son premier drame sur un tréteau de la ville. Il vaut la peine de noter à ce propos que, si les premiers écrivains, Livius, Nævius et Ennius, tentèrent d'acclimater en pays latin l'épopée d'inspiration homérique, tous s'efforcèrent aussi de créer un théâtre national. De leurs tragédies, nous ne savons à peu près rien. Nous pouvons, par contre, juger des progrès accomplis après eux dans le genre plaisant grâce aux vingt-six comédies de Plaute et de Térence, celui-ci fidèle disciple des Grecs, habile à mettre en scène une thèse o...

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Taladoire
Professeur de Littérature latines à la Faculté des Lettres de Montpellier.
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