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L'Etat royal et la culture au 17ème siècle

Publié le 15/08/2012

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culture

Le rôle décisif joué par les académies et leur multiplication conduit à organiser tout le territoire. Ce ne sont plus des cercles fermés. L'essor de ces dernières dans la province contribue à diffuser le modèle monarchique dans l'ensemble de la société. En Province nobles et bourgeois s'appliques à imiter la mode de Paris et de Versailles. Mais également les institutions judiciaires, parlements, présidiaux, cour des aides, chambres des comptes, bureaux des finances, Universités et collèges contribuent à l'uniformisation de la culture. Chaque cérémonie d'ouverture est accompagnée de harangues et d'éloges à l'intention du plus grand des rois. Le développement des écoles municipales favorise l'acculturation de la culture populaire. Il s'opère une lente pénétration de la culture écrite de l'élite au sein de la culture orale du monde rural. Almanachs livres de colportage, lectures collectives, écoles de villages et veillées paysannes sont autant de mesures qui contribuent à l'acculturation. Cette acculturation s'accompagne d'une christianisation en profondeur d'un peuple que des superstitions séculaires rattachent au paganisme. Cette réorganisation du territoire reste sert la doctrine du royaume

culture

« instrument de l'affirmation du pouvoir.Dans les arts tous les supports sont mis à profit, tout comme les formes d'expression, la sculpture et la penture usent de tous les moyens pour pénétrer la société englorifiant le roi.

L'importance du symbole est alors énorme et les allégories sont toutes mobilisées au service de la gloire monarchique.

De plus Louis XIV continue àfaire rédiger « la grande Histoire », mesure prise par son père qui consiste à faire rédiger par des historiens royaux les évènements survenus durant le règne.

Maiscette entreprise dépasse le simple cadre objectif de retranscription de la réalité des fait, il ne s'agit pas d'Histoire mais de l'Histoire de France, alors tout comme unOrphée ou un Phèdre Pellisson, Boileau et Racine suivaient les armées du souverain pour donner corps à la légende royale.

Les fêtes royales deviennent moinsaccessibles et se transforment en de véritables spectacles monarchiques.

La comédie française prend de l'importance malgré le rôle très secondaire du théâtre au débutdu règne de Louis XIV, cela débute lors de l'ascension de Molière.

Les ballets sont alors le premier divertissement de la cour.

Le prix du divertissement royal s'élève à105 mille livres en 1668 plus 44 mille livres consacrées aux comédies ballet de Molière et de Lully.

De plus l'Etat finance tout les ans les travaux « du chantier dusiècle » à Versailles.

Les moyens déployés témoignent de l'importance du phénomène culturel sous Louis XIV.

Le palais emblématique du roi soleil représente unbilan économique gigantesque.

Rien que pour les Jardins symbolisant la rigueur royale et témoignant du pouvoir du roi de modeler la nature, le bilan de Le Notres'élève à 150 mille livres.

Selon Dangeau en 1685, 36 mille personnes travailleraient à Versailles.

Enfin, pour subvenir au besoin d'eau pour alimenter les fontainesdes jardins un aqueduc est construit qui emploie 37 bataillons et deux régiments de dragons.

En plus de donner du travaille à une main d'œuvre abondante dans lesdifférents chantiers entrepris par le roi, la construction de l'aqueduc se révèle être un excellent moyen de maintenir mobilisée l'armée à proximité du pouvoir.

Ainsi laculture peut également servir indirectement les intérêts du royaume et servir simultanément l'économie et la géostratégie de l'Etat. La culture au service de l'Etat royal doit se plier à certaines règles bien précises.

La corrélation la plus absolue est atteinte entre 1660 et 1685, les années duclassicisme, qui surviennent lord de l'apogée du royaume.

Le classicisme est donc davantage un concept, encouragé et dirigé par le pouvoir en place.

Ce mouvementartistique implique l'harmonie l'équilibre la raison et les règles.

C'est un style où la grandeur s'allie à la mesure, image de la puissance de la monarchie et des valeursquelle à faite sienne.

L'absolutisme classique repose sur deux piliers : la doctrine et l'institution.

Les principes sont l'unité la raison la vraisemblance et la bienséance.Cette importance attachée à l'unité est un principe important qui régit toute la société.

Il reflète la volonté d'une unité de foi (révocation de l'édit de Nantes), l'unitédes français derrière leur monarque et enfin l'unité administrative à l'image de Dieu qui reproduit les lois mécaniques du Cosmos en un centre.

L'ambassadeur deDieu sur terre suit tous ces préceptes et veille à régler les choses de façon parfaite, Saint Simon juge alors possible de régler sa montre sur les actes du roi. Ne pas excepter toutes ces règles dans la création culturelle c'est alors s'assurer l'exclusion et les poursuites sociales.

Ne pas se soumettre aux règles dont nous avonsexpliqué l'importance devient un acte révolutionnaire, un attentat contre le roi lui-même.

En 1672 La Fontaine disait « diversité c'est ma devise », or cette phraseplacée dans le contexte de l'époque devient une violente opposition à l'unité, concept si cher à la monarchie de droit divin.

La sanction est immédiate et agit commeun avertissement pour le moraliste quand en 1674 Boileau ne l'y fait pas figurer dans son art poétique.

La contestation prend alors la forme de conspiration.

LesMazarinades, pièces de vers satiriques ou burlesques, un pamphlet ou un libelle en prose, publiées du temps de la Fronde, au sujet du cardinal Mazarin, perdent deleur importance.

La culture de contestation reste discrète sous Louis XIV.

Pour cause, la crainte des conséquences que pourrait entraîner un tel écart à la normedissuade une grande partie des opposants au régime.

La censure royale était, sous l'Ancien Régime, une compagnie d'experts chargés par le Chancelier d'établir laqualité d'un manuscrit, afin d'en autoriser la publication exclusive sous forme imprimée avec un privilège royale.

L'examen portait autant sur la forme de l'œuvre quesur son fond, sur son intérêt, sur son originalité.

Contrairement à l'idée reçue, la censure n'avait pas pour but principal d'examiner la conformité de l'ouvrage auxbonnes mœurs et à l'ordre public, mais son originalité, sa valeur intrinsèque et son intérêt pour le public, afin de justifier l'octroi d'un monopole d'édition pendant 10ans ou 30 ans.

Le privilège royal pouvait être accordé à une œuvre originale, mais aussi à une traduction, sur une œuvre écrite ou sur une partition de musique.Richelieu fut le premier à nommer des érudits dévolus à cette tâche.

Après la Fronde, Colbert créa une direction de la Librairie, chargée de veiller à l'octroi despermissions et privilèges devenus désormais obligatoires pour toutes les impressions réalisées en France.

Les directeurs de la librairie, devenus censeurs royaux,étaient nommés par le roi, chacun dans sa spécialité.

L'Almanach royal en publiait la liste chaque année.

Sous Louis XIV ils étaient au nombre de quarante recrutés,pour la plupart, parmi les professeurs de la Sorbonne.

Ainsi à travers l'incitation à suivre des règles bien précises et un style qui incarne pleinement les enjeux dupouvoir, l'Etat royal bénéficie d'une propagande qui est avant tout culturelle.

Mais comment s'est élevée cette nouvelle culture et comment à-t'elle été exceptée par lespopulations. Les modes de diffusion sont multiples dans le système monarchique de Louis XIV.

La culture officielle semble s'imposer à tous les niveaux ou presque de la société.La hiérarchie de cette époque en littérature est représentative de l'aspect culturel dans la société.

Au genre noble composé de la tragédie, la poésie et l'histoire succèdele genre moyen incarné par la comédie et l'épître.

Enfin vient le genre mineur (évolution du roman).

Tous comme la hiérarchie littéraire la société reconnaitd'avantage la culture de l'élite que la culture populaire.

Or depuis le 16ème siècle les écarts n'ont fait que se creuser entre culture de l'élite et culture populaire.

Déslors, face à une population rurale de prêt de 80 pourcent des changements surviennent pour tenter d'éduquer et d'intégrer un minimum les classes inférieurs de lapopulation.

Une importance particulière est accordée aux cérémonies politiques qui permettent au peuple exclu des fêtes de participer à la cérémonie du culte de lapersonne royale.

Le 26 août 1660 Le roi et la reine rentre dans la capitale, une somptueuse cérémonie est organisée.

Mais il ne s'agit pas la des seuls mesuresdestinées à intégrer toute la population dans le culte du roi.

La diffusion du modèle absolutiste s'effectue essentiellement par la diffusion du model culturel au moyendes institutions sur tous le territoire.Le rôle décisif joué par les académies et leur multiplication conduit à organiser tout le territoire.

Ce ne sont plus des cercles fermés.

L'essor de ces dernières dans laprovince contribue à diffuser le modèle monarchique dans l'ensemble de la société.

En Province nobles et bourgeois s'appliques à imiter la mode de Paris et deVersailles.

Mais également les institutions judiciaires, parlements, présidiaux, cour des aides, chambres des comptes, bureaux des finances, Universités et collègescontribuent à l'uniformisation de la culture.

Chaque cérémonie d'ouverture est accompagnée de harangues et d'éloges à l'intention du plus grand des rois.

Ledéveloppement des écoles municipales favorise l'acculturation de la culture populaire.

Il s'opère une lente pénétration de la culture écrite de l'élite au sein de laculture orale du monde rural.

Almanachs livres de colportage, lectures collectives, écoles de villages et veillées paysannes sont autant de mesures qui contribuent àl'acculturation.

Cette acculturation s'accompagne d'une christianisation en profondeur d'un peuple que des superstitions séculaires rattachent au paganisme.

Cetteréorganisation du territoire reste sert la doctrine du royaume : un roi une foi une loi.

C'est dans ce contexte que se développe la Bibliothèque Bleue création de livresbon marché (pour un ou deux sols) inventée par Nicolas I Oudot vers le début du siècle.

Mais le publique n'est pas celui attendu.

Les lecteurs de ces éditions sontdavantage au 17ème siècle un publique urbain composite qu'une population populaire.Ainsi certaines limites apparaissent, notamment à travers une unification linguistique qui ne semble pas, encore totalement en place.

L'épuration du français accentueles différences sociales.

L'importance des différents Langues-Docs et Patois contribue à faire du français la langue du pouvoir et de l'Elite, plus que celle du peuple.D'une manière général le roi respecte les institutions locales et les particularismes (Etats provinciaux, cours de justices, institution municipales).

Les représentants duroi sont les principaux agents de cette unification administrative et intégration culturelle progressive.

Mais l'acculturation des populations devient réellement un enjeustratégique quand il s'agit des territoires nouvellement conquis.

En effet ce sont ces terres frontalières qui doivent intégrer le plus profondément la culture françaisepour contrer les attaques ennemies.

Alors l'Eglise s'illustre comme un des principaux rouages du pouvoir monarchique.

mais la centralisation demeure alors trèsrelative et la culture devient un enjeu décisif et stratégique pour le maintient durable de l'Etat royal en province.Mais certaines limites de l'absolutisme et de la diffusion de sa culture unificatrice sont aussi dues à des résistances et à des rivalités de la part de l'Elite qui se sentreléguée au second plan.

Il est vrai que la monarchie absolue de Louis XIV également appelé le roi soleil n'admet pas le partage de pouvoirs.

En 1676 le roi humiliele parlement en changeant la dénomination de cette cour.

Il ne s'agit plus de la « cour souveraine » mais de la « cour supérieure ».

Parallèlement à cela le jeune roiveille très tôt à assujettir la noblesse.

Il est traumatisé par les années de la Fronde et s'emploi à garder les grands sous son contrôle.

A Versailles la cour passe de sixmille courtisans en 1682 à dix mille huit ans plus tard.

A certaines périodes de son règne Louis XIV s'emploi à lancer des enquêtes de noblesses pour rappeler auxnobles que leur pouvoir ne dépend que de sa volonté.

On comte cinquante mille nobles en Bretagne en 1650 pour seulement vingt-cinq mille au 18ème siècle.

Le roi. »

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