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L'évolution contemporaine de la chirurgie par Jean Senèque Professeur à la Faculté

Publié le 05/04/2015

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L'évolution contemporaine de la chirurgie par Jean Senèque Professeur à la Faculté de médecine, Paris Succédant à la sensationnelle nouveauté que les Américains Long et Morton, vers 1850, avaient introduite en chirurgie en découvrant l'anesthésie, les immortels travaux de Pasteur achevaient à la fin du siècle dernier la révolution transcendante qui ouvrait l'ère des plus fructueuses réalisations chirurgicales modernes. Maîtres désormais de la douleur qu'ils étaient parvenus à abolir, maîtres aussi de l'infection par la pratique de l'asepsie, les chirurgiens voyaient s'ouvrir devant eux le champ merveilleux d'une action thérapeutique dont les ressources semblaient illimitées. De fait, l'audace chirurgicale s'affirma d'emblée et les exérèses les plus spectaculaires comme les plus téméraires ne tardèrent pas à être pratiquées. Avant la guerre de 1914-1918, la chirurgie d'exérèse était pratiquement réglée du point de vue technique, et la période contemporaine y a peu ajouté. Aussi, au soir de sa vie, un des chirurgiens français les plus prestigieux, dont le talent avait le mieux aidé à régler la technique moderne des opérations gynécologiques, pouvait-il, jetant un regard complaisant sur les réalisations brillantes de son époque, déclarer à peu près, avec un mélange de fierté et de profond scepticisme : " Nous avons fait la chirurgie moderne. Il ne restera guère à nos successeurs, et le champ de leurs efforts ira vraisemblablement s'amenuisant. " Ce scepticisme montrait seulement que l'homme n'est pas éternellement perfectible et qu'il vient un moment dans sa vie où son esprit se fixe sur une somme d'acquisitions qui ne sera plus dépassée. J.-L. Faure demeurait étranger à une chirurgie magnifique qui naissait sous ses yeux et dont le domaine allait s'étendre de si féconde manière : la chirurgie physiologique. On peut dire que l'évolution contemporaine de la chirurgie est dominée par la notion physiologique. La notion physiologique a marqué le perfectionnement d'une chirurgie moins agressive et moins brutale ; elle a élargi le cadre même des indications de la chirurgie puisqu'elle a ajouté, aux interventions d'exérèse, les interventions à visée fonctionnelle se proposant, par les modifications tissulaires d'ordre vasculaire ou hormonal qu'elles provoquent, la réversibilité d'états pathologiques qui semblaient jusqu'ici du seul ressort de la médecine interne. Mais avant d'envisager ce dernier et caractéristique aspect de la chirurgie contemporaine, il convient de noter d'abord ce qui, dans le progrès de l'art, revient au perfectionnement du diagnostic chirurgical, aux amélioration techniques et instrumentales, à la préparation du malade, aux soins que l'on prodigue au récent opéré, à la transformation des procédés d'anesthésie. Le perfectionnement du diagnostic. - Il n'est pas douteux qu'un diagnostic précis soit la condition première d'une chirurgie réglée. Et le temps n'est plus, heureusement, où le chirurgien se satisfaisait d'un simple diagnostic d'opportunité opératoire. On doit saluer l'oeuvre des cliniciens qui, brossant des tableaux plus affinés et plus complets des affections chirurgicales, ont permis des interventions salvatrices là où la maladie demeurait autrefois méconnue : ainsi de l'invagination intestinale aiguë du nourrisson, de certaines appendicites, des ulcères perforés de l'estomac, - et des explorations mieux orientées et mieux conduites là où la chirurgie était naguère tâtonnante : ainsi de l'occlusion intestinale. On doit aussi rappeler l'appoint fondamental que l'amélioration constante de la technique radiologique a apporté au perfec...

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