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L'Inde par Nicole Balbir Attachée au CNRS.

Publié le 05/04/2015

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L'Inde par Nicole Balbir Attachée au CNRS. La période du début du XVIe à la fin du XVIIIe siècle constitue une étape complète dans l'histoire de l'Inde. En trois siècles, elle vit en effet se former puis s'effriter l'empire moghol, naître d'importances forces politiques hindoues telles que les Marathes et les Sikhs et s'implanter progressivement les puissances économiques européennes : Portugal, Hollande, France, Danemark et surtout Angleterre. Ces trois facteurs ont laissé une profonde empreinte sur tous les plans de la vie indienne : politique et économique, religieux, social et culturel. A partir des invasions conduites par Babar, l'empire moghol s'établit fermement en Inde. Malgré les difficultés d'Houmayoun qui doit faire face aux chefs afghans du Bengale tels que Sher Shah, son fils Akbar, doué d'une force de caractère peu commune, d'une bravoure à toute épreuve et d'une intelligence supérieure, parvient à conquérir tout le Nord de l'Inde (1582) S'appuyant sur l'ensemble de la population tant hindoue que musulmane, il réussit par sa tolérance et son éclectisme à profiter de toutes les compétences et à plonger profondément dans le sol indien les racines d'un arbre qui trouve une vigueur renouvelée dans l'élément autochtone. L'appui des guerriers rajpouts apporte une aide considérable à son action militaire. L'efficacité des rouages hindous déjà en place, en particulier des Kàyasthas (caste des scribes), lui est d'un grand secours pour l'adaptation du système administratif perso-arabique aux conditions indiennes. Enfin, grâce à son syncrétisme, les deux religions se rapprochent indubitablement l'une de l'autre comme en témoigne la progression du soufisme, du côté islamique et du culte de la bhakti, du côté hindou. Tous deux s'inspirent d'un mysticisme affectif tendant à la connaissance directe de Dieu par la contemplation. L'hindouisme se rapproche de plus en plus d'un monothéisme, le soufisme s'écarte de la rigidité et de la sérénité islamiques. Ces deux courants étaient déjà largement répandus dès la fin du XVe siècle et le début du XVIe. Les oeuvres du poète Kabir (1440-1518) de Mohamed Jàyasi (1540) et du gourou Nànak, fondateur de la religion des Sikhs (1469-1538) en sont un témoignage. A la cour même d'Akbar, les nobles les plus proches de lui, tels Aboul Fazal, son enthousiaste biographe, et ses fils sont soufis ; les prédicateurs soufis, les sants et les yogis qui s'adressent aux foules utilisent pour leur prédication la langue hindi sous sa forme parlée. Ainsi évolue peu à peu une langue commune qui devait prendre de plus en plus d'importance et, à travers les inévitables modifications subies par toute langue vivante, aboutir à la forme moderne de l'hindi actuel. Le mode de vie très persianisé de la cour d'Akbar introduisit dans la vie sociale une certaine recherche vestimentaire, culinaire et protocolaire, étrangère aux moeurs proprement hindoues, beaucoup plus simples. Une nouvelle classe aristocratique émergea, composée d'éléments appartenant aux deux communautés, et développa une culture...

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