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L'Opéra de Paris

Publié le 01/09/2011

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Quelque 70 sculpteurs choisis par Garnier parmi les plus grands noms du temps ont collaboré au décor de l'Opéra: Chabaud, Guillaume, Gumery, Jouffroy, Perraud, Thomas ... Carpeaux est le plus marquant d'entre eux.

« L'Opéra de Paris mis en valeur lorsqu'on le découvre de l'avenue de l'Opéra, perspective grandiose aménagée par le baron Haussmann.

La façade principale à trois niveaux fait 32 m de haut sur 70 m de large: de bas en haut, elle comprend un vestibule à sept entrées cantonnées de quatre groupes sculptés -do nt la Danse de Jean-Baptiste Carpeaux ( 1827- 1875) -,surmonté d'une loggia (balcon couvert) à colonnes corinthiennes masquant le foyer.

La log­ gia est couronnée d'un attique (partie supérieure dissimu lant le toit) portant les groupes de l'Harmcr nie et de la Fbésie de Gumery.

En retrait, le dôme indique la présence de la salle située au cœur de l'édi f ice et le fronton triangulaire signale celle de la scène.

L'éclat et la diversité des coloris -le blanc et le rouge de la pierre, la bigarrure des marbres, le cuivre vert -de-gris des toitures, l'or du dôme- évoquent un «fauvisme architectura l».

Une Danse contestée Que lque 70 sculpteurs choisis par Garnier parmi les plus grands noms du temps ont collaboré au décor de l'Opéra: Chabaud, Guillaume, Gumery, Jouffroy, Perraud, Thomas .

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Carpeaux est le plus marquant d'entre eux.

Son groupe la Danse, le fleuron de la façade, fit longtemps scandale: la cri­ tique bien pensante stigmatise l'outrage à la pudeu r que représente la ronde de ces six femmes «ép ileptiques», atteintes de delirium tremens, sen­ tant « le v ice et puant le vin», qui transforment l'Opéra «en mauvais lieu».

Des plaisantins l'ont même maculé d'encre.

Un critique écrit: «Sitôt la danseuse de droite conduite au poste pour ivresse manifeste, le groupe s'écroulera.» Or cette sculp­ ture puissante, à la fois souriante et dramatique, honore l'école française.

Elle est un hymne anti­ académique à l'art chorégraphique.

En 1964, elle fut déposée au musée du Louvre de Paris, tandis qu'une réplique signée par Paul Belmondo (1898- 1982) l'a remplacée sur le parvis de l'Opéra.

Les circulations Le visiteur est accueilli dans un premier vestibule orné d'imposantes statues de Gluck, Haendel, Lully et Rameau.

ll traverse ensuite un second ves­ tibule, circulaire et plus vaste, qui rejoint le grand escalier d'honneur.

Ce morceau de bravoure, ce L'une des deux Torchères (1873) de bronze , dues au sculpteur français Carrier ­ Belleuse (1824- 1887) , qui ornent le grand escalier d'honneur de l'Opéra.

Encadrant la partie inférieure de la première volée , elles forment l'incarnation majestueuse du style •second Empire • .

Buste de Charles Garnier, par Jean­ Baptiste Carpeaux .

Issu d 'un milieu modeste , Garnier fut diplômé des Beaux ­ Arts et grand prix de Rome.

Sa carrière bascule lorsque , à 36 ans , il remporte le concours architectural de l'Opéra.

Aujourd 'hui , remplacée pour les œuvres lyriques par l'Opéra de la Bastille , son œuvre a été rebaptisée Palais de la danse .

«monument dans le monument» impressionne par son ampleur, sa perspective et ses dimensions: trente mètres séparent la première marche du pla­ fond.

Sa grande volée centrale se divise au palier de l'orchestre et des baignoires en deux volées perpendiculaires opposées qui mènent au grand foyer, autre joyau de l'Opéra.

Long de 54 m, ce foyer est décoré de fresques allégoriques dues à Baudry, Barrias et Delaunay.

C'est dans les vesti­ bules, le grand escalier, les balcons sous arcades, les paliers et le grand foyer que le cérémonial mondain et bourgeois déroulait sa magnificence à chaque spectacle.

Les dimensions importantes de ces espaces de circulation attestent l'importance de la représentation sociale: tout a été prévu pour que l'on puisse y circuler, mais aussi voir et être vu.

Pierre rouge et marbre vert , chapiteau de bronze et balustres d'onyx, exubérance baroque des stucs et monolithes polychromes: la sompturr si té du décor y est portée à son paroxysme.

La salle Vouée au vieil or du décor et au rouge des velours , la salle ne peut accueillir que 2156 spectateurs, ce qui est peu étant donné les dimensions de l'Opéra: en effet, un espace important a été réservé aux salles de répétition , aux foyers , à la bibliothèque et, surtout, on l'a vu, aux dégage­ ments horizontaux et verticaux.

C'est un vaste espace de 20 m de longueur, 30 m de profondeur et 20 m de hauteur.

ll comprend cinq étages de loges- à l'époque, celles-ci étaient réservées aux seules spectatrices- dominant un parterre meublé de fauteuils profonds.

Au plafond , sur une superfi­ cie de 200 m', Jules-Eugène Lenepveu (1819-1898) a peint les Heures du jour et de la nuit, un «peuple de figures montant et descendant comme des nuées d'oiseaux ».

De ce plafond pend un lustre de cristal et de bronze , qui pèse 6 tonnes et possède 340 lumières.

Depuis 1964, à l'instigation du ministre de la Culture André Malraux , le plafond de Lenepveu est dissimulé sous le nouveau pla­ fond aux couleurs crues réalisé par le peintre fran­ çais d'origine russe Marc Chagall (1887-1985) , qui s'est inspiré de neuf opéras ou ballets célèbres, comme Tristan et Isolde de Wagner , Pel/éas et Méli­ sande de Debussy, l'Oiseau de feu de Stravinski ou Daphnis et Chloé de Ravel.

La scène est l'une des plus grandes du monde , avec 1 200 m' de superficie (l'équivalent de quatre terrains de tennis), 50 m de largeur, 37 m de profondeur et 60 m de hauteur.

Derrière la scène , le foyer de la danse, lorsque son rideau est relevé, permet de porter la profondeur de la scène à 50 m.

Il est orné de peintures de Boulanger et son fond est revêtu de miroirs qui réfléchissent la scène et la salle.

La vue depuis les loges paraît alors porter à 100 m: l'effet est saisissant.

C'est dans ce foyer que les abonnés , et les beaux messieurs en habit noir et aux gants blancs , venaient présenter leurs hom­ mages aux cantatrices, aux comédiennes et aux ballerines qui, après les représentations , se repo­ saient sur les banquettes disposées sur son pour­ tour.

Cette pratique fut abolie en 1935.

Une imposante machinerie , disposée dans les cintres, derrière et sous la scène, compose un uni­ vers complexe de câbles, de filins , de treuils , de chariots, de crochets et de contrepoids manœu­ vrés par une armée de machinistes pour déplacer les énormes décors.

Malgré les modernisations dont certains de ses secteurs ont fait l'objet , notamment l'automatisa­ tion de la machinerie du plateau , l'Opéra de Paris a quand même subi quelques outrages du temps et une restauration est aujourd'hui en cours.. »

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