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Michel VIII Paléologue 1230-1282 Issu d'une famille illustre depuis le XIe siècle

Publié le 05/04/2015

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Michel VIII Paléologue 1230-1282 Issu d'une famille illustre depuis le XIe siècle (on trouve des Paléologue dans les poésies épiques arabes et occidentales), Michel VIII mena dans les cadres de l'Empire de Nicée la carrière militaire brillante (il fut successivement gouverneur des provinces d'Asie et d'Europe), qui l'a conduit en 1258 et à l'âge de vingt-huit ans sur le trône de l'Empire exilé. Les événements qui précédèrent l'avènement de la dernière dynastie byzantine (qui régna presque deux siècles), méritent d'être brièvement retracés : ils dépeignent l'homme qui fut le fondateur de cette dynastie et le restaurateur de l'Empire et donnent une image vivante, bien que souvent peu flatteuse, des préoccupations et des ambitions de la haute société byzantine, composée à ce moment de familles qui, un demi-siècle auparavant, avaient fondé, après la chute de Constantinople en 1204, un nouvel Empire sur le sol de l'Asie Mineure grecque. La mort de Théodore II Lascaris, en 1258, porta sur le trône de Nicée un enfant de huit ans, Jean IV, fils de l'empereur défunt, dont la tutelle fut confiée, selon le testament de Théodore II, au patriarche Arsénios et à Théodore Mouzalôn, ami fidèle de la famille impériale bien que d'origine modeste. Les deux tuteurs devenaient régents de l'Empire. La réaction brutale de l'aristocratie nicéenne quelques jours après la mort de Théodore II Lascaris -- les frères Mouzalôn furent sauvagement massacrés dans le couvent impérial de Sôsandra -- ne peut être expliquée que par les rancunes longuement accumulées contre Théodore II, du fait de sa politique anti-aristocratique. Michel Paléologue, alors grand connétable et commandant à ce titre du contingent latin de l'armée impériale, fut choisi pour assumer le gouvernement de l'empire : il prêta serment au jeune empereur Jean IV et fut appelé despote. Le pas le plus important vers le trône avait été franchi : les monnaies frappées à cette époque représentent, de chaque côté de la croix, l'empereur et le despote, qui ne tardera pas à devenir co-empereur. Puis l'empereur légitime fut emprisonné et aveuglé, le patriarche Arsénios, tuteur du jeune empereur, destitué ; sur le trône et sur les monnaies de l'empire il n'y aura plus qu'un seul homme, Michel VIII Paléologue. Rien ne laissait prévoir que cet avènement honteux serait le prélude d'un des règnes les plus glorieux de Byzance. Michel VIII se défendra d'être un usurpateur et, soucieux de légitimer son accession au trône, ne manquera pas d'évoquer les alliances impériales de sa famille et portera dans sa titulature, outre le nom de Paléologue, ceux de Doukas, Comnène et Ange, à savoir l'ensemble des familles qui avaient régné sur le trône de Constantinople, du milieu du XIe siècle jusqu'en 1204. " Je suis par toi, Seigneur, élevé à l'empire de ton peuple, c'est Ta droite qui m'a élevé, et je me trouve le chef de tous, persuadé par eux, contraint par eux et ne contraignant personne. " Voilà comment Michel VIII présente dans son autobiographie son accession au trône : l'idéologie impériale voulait que l'empereur régnant soit l'élu de Dieu, Michel VIII ne pouvait pas être une exception. Toutefois, la carrière de l'homme et surtout son comportement vis-à-vis du jeune empereur légitime et de ses soeurs laissent peu de place à cette interprétation : faut-il en effet rappeler que déjà sous Théodore II Lascaris, Michel Paléologue fut soupçonné de convoiter le trône et que sous cette accusation il fut obligé de fuir chez les Turcs d'Iconion d'où il ne revint qu'après avoir assuré Théodore II Lascaris, sous la foi du serment, de sa fidélité à la famille régnante ! On comprend pourquoi le patriarche Arsénios, tuteur du jeune empereur Jean IV et garant de ses droits, s'éleva contre Michel Paléologue quand il devint empereur, on explique l'hostilité que la population de l'Asie Mineure, particulièrement attachée aux Lascarides, manifesta à l'égard de la nouvelle dynastie : c'est par son attitude qu'on explique souvent le progrès rapide des Turcomans qui commencent à ce moment leur poussée ve...
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« patriarche Arsénios, tuteur du jeune empereur Jean IV et garant de ses droits, s'éleva contre Michel Paléologue quand il devint empereur, on explique l'hostilité que la population de l'Asie Mineure, particulièrement attachée aux Lascarides, manifesta à l'égard de la nouvelle dynastie : c'est par son attitude qu'on explique souvent le progrès rapide des Turcomans qui commencent à ce moment leur poussée vers le littoral égéen, prélude à leur installation définitive en Asie Mineure occidentale et à la perte irrémédiable du territoire asiatique de l'Empire.

Mais ni la révolte paysanne en Bithynie, ni le schisme créé au sein de l'Église par les amis d'Arsénios ne purent ébranler le pouvoir de l'empereur : l'aristocratie puissante et prospère soutenait le trône de son favori et Michel VIII s'appuya sur elle pour gouverner le pays et apaiser l'Empire, tandis que, lui-même, s'adonna tout entier à la tâche nationale, à la réalisation du projet qui fut la base idéologique de l'Empire de Nicée dès sa fondation et l'axe de sa politique : la reprise de Constantinople.

Seul le succès de cette entreprise pouvait faire oublier les conditions de l'avènement des Paléologue et consolider leur pouvoir : l'histoire donna cette chance à Michel VIII et jeta dans l'oubli son passé, mais c'est à l'historien de rappeler que l'éclatante réussite qui illustre à jamais les Paléologue est avant tout due à l' œ uvre des Lascarides.

En effet, les jalons pour le succès de l'entreprise nationale des Grecs furent patiemment et solidement posés avant l'avènement de Michel VIII.

À la mort de Théodore II Lascaris, les troupes de Nicée étaient installées en Thrace et sur le rivage micrasiatique de Constantinople.

Le royaume latin, encerclé, étouffait dans l'enceinte des murailles de la Ville et seul l'appui naval vénitien permettait aux Latins de se maintenir à Constantinople et d'exploiter le corridor maritime qui unissait la Méditerranée au Pont-Euxin.

C'est sur mer que Michel VIII devait consolider les positions grecques.

En effet, Constantinople, grâce à sa situation géographique, ne redoutait que le siège combiné par terre et par mer, les événements de 1204 l'avaient montré et Michel VIII en avait l'expérience, à la suite de l'expédition qu'il mena personnellement contre la Ville et qui, faute d'appui maritime, resta infructueuse.

Ainsi, le traité de Nymphaion, conclu en mars 1261 entre Byzance et Gênes, fut pour Michel VIII une victoire diplomatique sans égale : l'aide maritime de Gênes, concurrente acharnée de Venise, pouvait neutraliser les forces de la Sérénissime et ouvrir les portes de Constantinople aux Grecs : mais le sort a voulu que les événements suivent un cours inattendu et non moins heureux pour les Grecs.

Le 25 juillet 1261, les portes de la ville s'ouvrirent à l'armée du général Alexis Stratègopoulos, grâce à la complicité de la population grecque, à un moment où la flotte vénitienne voguait dans le Pont-Euxin, où l'empereur Michel VIII se reposait sans autre souci au Météorion de l'Asie Mineure et où la flotte génoise n'avait pas encore appareillé pour le grand voyage vers le Levant.

Baudouin II, l'empereur latin de Constantinople, s'enfuit précipitamment sur un bateau vénitien à Negroponte et de là à Rome, où il apporta la nouvelle au pape qui de son propre aveu en fut stupéfait.

Michel VIII, alerté par sa s œ ur, se dépêcha de gagner la ville impériale et tandis qu'une nouvelle page glorieuse de l'histoire de la grécité s'ouvrait, au milieu de l'enthousiasme général, le prôtoascecretis Senacherim, dit le Méchant, traduisant sans doute les sentiments du parti micrasiatique, prononça ces mots étonnants et prophétiques : “ Que dorénavant personne n'espère rien de bon, puisque les Romains tiennent à nouveau la ville.

” En effet, l'Empire, installé à nouveau à Constantinople, retrouva sa place dans le concert international de l'époque : les affaires occidentales occuperont dorénavant le premier plan de la politique extérieure ; l'Orient, l'Asie Mineure, était, comme à l'accoutumée, appelé à. »

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