Devoir de Philosophie

Olaüs Roemer 1644-1710 Première mesure de la vitesse de la lumière.

Publié le 05/04/2015

Extrait du document

Olaüs Roemer 1644-1710 Première mesure de la vitesse de la lumière. Olaüs Roemer naquit à Copenhague en 1644. Le Danemark que Tycho Brahé, proscrit, avait quitté soixante-dix ans auparavant, semble avoir subi durant cette courte période une transformation étonnante ; c'est du moins là la première remarque qui vient à l'esprit lorsqu'on se livre à une comparaison, même rapide, entre les destinées des deux astronomes ; l'ambiance haute en relief, presque moyenâgeuse encore, où s'écoula la vie de Brahé, paraît avoir complètement disparu au temps de Roemer ; ce que l'on trouve à la place, ce sont les indices d'une société très policée qui évoque déjà les pays nordiques actuels avec leur ordre clair et méthodique et leurs instituts de Physique : ainsi, par exemple, le premier emploi officiel du jeune Roemer fut-il de rassembler et de classer avec méthode les manuscrits laissés par Tycho Brahé lui-même lors de son départ précipité. En vérité, l'évolution des idées avait été rapide en Danemark. On ne saurait donc s'étonner de ne pas trouver en Roemer une figure romantique à la manière de celles des premiers astronomes du Nord : Copernic, Tycho Brahé, Kepler. Les temps héroïques sont d'ailleurs révolus où il s'agissait de remettre en question la philosophie universelle, où ce qui était en jeu était un bouleversement général. Roemer...

« été à la fois leur auxiliaire le plus précieux et leur plus pernicieuse ennemie).

De nos jours il serait amusant de dresser la carte de ces endroits privilégiés : on obtiendrait une géographie étrange, au moins en ce qui concerne la physique, où Princeton ; Copenhague, Manchester... joueraient les rôles de capitales ou de chefs-lieux — mais à cette époque, Paris était sans conteste l'unique foyer central.

R œ mer — qui d'ailleurs ne perd pas de vue ses intérêts matériels et obtient très vite la charge de professeur de mathématiques du Dauphin — y rencontre d'éminents collègues, tant Français qu'étrangers, notamment Huyghens, échange prudemment des opinions et, en bref, se forme une notion de ce qui est folie et de ce qui est seulement hardi.

Chemin faisant, il entre à l'Académie des Sciences. Enfin, à trente-deux ans, il se résout à présenter à cette même Académie une communication importante : ses observations et ses calculs sur le passage des satellites de Jupiter dans le cône d'ombre de la planète l'ont conduit à la conviction que certaines irrégularités au moins ne sont pas dues à des erreurs d'observations.

Il ne croit pas pouvoir interpréter autrement les faits qu'en supposant que la lumière n'a pas dans l'espace une propagation instantanée mais bien une vitesse finie et même il donne de cette vitesse une estimation approchée : pour lui, la lumière émise par le soleil met environ sept ou huit minutes à nous parvenir. Nous devrions nous arrêter ici car nous venons de dire, et pour cela il suffit de deux phrases, la totalité de ce qui dans l' œ uvre de R œ mer est essentiel à la physique.

Ce n'est pas que Rœ mer, tout au long d'une vie laborieuse, n'ait fait encore beaucoup de travaux hautement estimables.

Chassé de France, en même temps que Huyghens par la révocation de l'Édit de Nantes, il revient au Danemark, et c'est pour se voir confier la position officielle et éminente d'astronome du roi.

Il se consacre dès lors à une tâche de longue haleine, celle d'établir si oui ou non les étoiles ont une parallaxe sensible par rapport à l'orbite terrestre, c'est-à-dire si l'on peut par des mesures d'angle déterminer leurs distances.

L' œ uvre se révèle d'une telle ampleur que R œ mer mourut, pourtant âgé, sans avoir pu la conclure.

Il était grand dignitaire dans son pays, chargé de la direction des monnaies et de l'inspection des ports, conseiller du roi, ce qui fit dire à Condorcet que les gouvernements ont sans doute tort qui hésitent à confier à des savants les fonctions importantes de l'État.

Retenons plutôt que les astronomes lui doivent la lunette méridienne. Ce qui doit nous frapper dans la découverte de R œ mer, c'est sa simplicité, son dépouillement extrême.

Quatre points brillants se détachant sur un fond noir, spectacle que quiconque peut observer qui s'avise de diriger une longue-vue sur la grosse planète, voilà tout le substrat matériel qui servit à dégager, avec de la hardiesse et de la patience, une des lois les plus importantes de la physique. Par sa sobriété même une telle œ uvre ne peut manquer de nous paraître d'une grande beauté. Le phénomène que R œ mer avait eu la chance de trouver sur sa route et le mérite de tirer au clair était en réalité d'une telle importance que cette importance même ne pouvait être d'emblée saisie par les contemporains.

Pendant deux cents ans et plus, la vitesse cde la lumière apparaît comme une donnée qui est certes de premier plan mais isolée, et qui ne se relie à rien de très fondamental dans notre connaissance du monde.

Depuis l'avènement de la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles