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Otto von Bismarck par Gordon A.

Publié le 05/04/2015

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Otto von Bismarck par Gordon A. Craig Professeur à l'Université de Stanford Dans son Crépuscule des idoles (1888), Nietzsche remarquait avec amertume : " Quand je suis à l'étranger et que les gens me demandent : " Y a-t-il des philosophes allemands ? Y a-t-il des écrivains allemands ? Existe-t-il de bons livres allemands ? " je rougis, mais, avec la bravoure dont je suis capable dans les situations désespérées, je réponds : " Oui, Bismarck ! " Ces paroles reflétaient la conviction du philosophe que, si le peuple allemand avait trouvé en Bismarck le grand leader que beaucoup avaient souhaité à l'époque révolue de désunion et de confusion, la grandeur même du chancelier avait fini, au cours des années, par étouffer les nouveaux développements et décourager les idées nouvelles. Nietzsche n'était pas seul de cet avis. En 1879, le romancier Gustav Freytag écrivait : " Nous allons souffrir pendant longtemps du fait que la force politique de la nation a pendant quinze ans été personnifiée par un homme. En même temps que tous les succès et les progrès de notre époque, il va nous falloir subir le préjudice qui s'attache à ce genre de domination par un seul individu. " Il est maintenant plus facile d'apprécier l'exactitude de ces jugements qu'à l'époque où ils furent écrits. Les services rendus par Bismarck à son pays sont indéniables mais ils furent contrebalancés par son opiniâtreté à maintenir des politiques qui gênèrent le développement de son peuple et la capacité de celui-ci à résoudre les problèmes politiques et sociaux de l'époque moderne. Otto von Bismarck naquit le 1er avril 1815 à Schönhausen dans la marche du Brandebourg. Son père était un propriétaire terrien de moyens modestes dont les ancêtres avaient été soldats pendant des générations ; sa mère était issue d'une famille de bourgeoisie saxonne, les Menkens, qui comptait une longue lignée d'universitaires et de fonctionnaires. Les biographes de Bismarck ont cherché pendant longtemps dans quelle mesure ces deux héritages avaient affecté sa personnalité. Il est indéniable que les hésitations qui ont marqué le début de sa carrière ont été influencées par ces éléments et par le fait que, comme Bismarck l'admit plus tard, il adorait et voulait imiter son père alors qu'il trouvait sa mère froide et dure Il fit ses débuts scolaires à Berlin, à l'Institut Plamann, pensionnat qu'il détesta profondément, puis dans un Gymnasium. Il fut ensuite étudiant aux universités de Göttingen et de Berlin où il se prépara à une carrière de fonctionnaire. Il passa les examens d'État et, en 1836, après une brève période de stage, il prit un poste à Aix-la-Chapelle en Prusse rhénane. Il se lassa bientôt de sa position de subalterne (" Je veux faire de la musique comme je l'entends, écrivait-il à un ami, ou alors pas du tout ") et il démissionna pour revenir, en 1839, dans les propriétés de sa famille à Kniephof. Il s'y révéla administrateur compétent mais, comme il était aussi insatisfait qu'à Aix-la-Chapelle, il fut enclin à des excès personnels qui lui valurent une réputation peu enviable de " Junker fou ". Deux facteurs le sauvèrent de ce mauvais pas. D'abord son amitié avec un groupe de voisins, luthériens fervents, dont la piété l'impressionna puis finit par le convertir en lui donnant un sens nouveau du but à poursuivre et de ses responsabilités, ainsi qu'une foi dans la Providence divine qui ne le quitta jamais plus et devait par la suite le soutenir et lui donner de l'assurance au moment des décisions importantes. Les désordres révolutionnaires de 1847-1850 jouèrent également un grand rôle car ils le firent entrer, en qualité de représentant de son district, dans la vie parlementaire prussienne. Il eut ainsi l'occasion de faire preuve de ses talents d'orateur et d'attirer l'attention par ses attaques mordantes contre le libéralisme et par sa défense intransigeante de la prérogative royale. C'est son dévouement à cette...
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